L’invisibilisation des femmes dans la guerre du Tigré 

Temps de lecture : 8 minutes

Clara Delhaye 

26 janvier 2023

En début d’année 2023, plusieurs médias font état d’un conflit qui, malgré son caractère particulièrement meurtrier, est peu médiatisé [1]Courrier international, (02 janvier 2023), « Hécatombe. 600 000 morts : plus meurtrier que la guerre en Ukraine, le conflit éthiopien n’émeut pourtant pas », Courrierinternational.com, … Continue reading. Il s’agit de la guerre civile entre les forces gouvernementales éthiopiennes et celles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). Cette guerre a officiellement cessé le 2 novembre 2022 suite à la signature d’un accord de paix après deux années de souffrance, de violences et de crimes. L’invisibilisation d’un conflit amène à la méconnaissance des crimes exécutés et des violences commises. Durant ces deux années Amnesty International estime que des millions de déplacements internes et externes ont eu lieu et qu’environ 29,7 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire, dont 12,5 millions d’enfants [2]Amnesty International, (03 novembre 2022), « Éthiopie : depuis deux ans, l’un des conflits les plus meurtriers du monde se déroule loin des regards », amnesty.fr, … Continue reading. De novembre 2020 à aujourd’hui plus de 600 000 personnes sont mortes des suites directes ou indirectes du conflit [3]YORK G, (21 octobre 2022), « Surge of dehumanizing hate speech points to mounting risk of mass atrocities in northern Ethiopia, experts say », The Globe and mail, … Continue reading. Parmi elles, des femmes, qui ont été au cœur du conflit. Alors quelle place les femmes ont-elles occupé au cœur de la guerre civile éthiopienne et quelles sont leurs perspectives d’avenir post-conflit ?

Les femmes victimes de violences sexuelles : entre stratégie de guerre et vengeance

L’utilisation des viols et agressions a été omniprésente au sein de la guerre du Tigré. La particularité de ces violences sexuelles est sans doute qu’elles ont été commises des deux côtés. Dans un premier temps, ce sont les violences sexuelles perpétrées par les hommes des forces gouvernementales qui ont été rendues publiques. Depuis la fin de la guerre de plus en plus de témoignages sont disponibles [4]EEPA, (25 mai 2021), TESTIMONIES Conflict-Related Gender Based Violence in Tigray, EEPA.be,  … Continue reading, et on constate que les forces armées ont largement recouru au viol.  Les témoignages font état d’humiliations et de tortures envers les femmes. Entre novembre 2020 et juin 2021, le Ministère tigréen de la santé a reçu 1 772 cas de violences sexuelles sur des femmes tigréennes [5]KASSA L, (6 janvier 2023), The Tigray conflict in Ethiopia: Rape weaponized, Center for collaborative investigative journalism, … Continue reading. Les faits ont été commis en partie par les forces gouvernementales éthiopiennes mais aussi par des forces armées érythréennes qui combattent à leurs côtés[6]Témoignage n°4,  EEPA, (25 mai 2021), TESTIMONIES Conflict-Related Gender Based Violence in Tigray, EEPA.be,  … Continue reading.

Dans un rapport en date d’août 2021, Amnesty international estime que les violences commises par les hommes s’ancrent dans une stratégie de guerre[7]Amnesty international, (aout 2021), Ethiopia: “I don’t know if they realized I was a person”: Rape and sexual violence in the conflict in Tigray, Ethiopia, … Continue reading. Le concept des violences sexuelles comme méthode de guerre va au-delà de leur utilisation comme arme de guerre. Comme l’explique Cécile Guignard [8]GUIGNARD C, (juillet 2020), « Violences sexuelles en temps de guerre : arme, méthode, stratégie ou pratique », Institut du Genre en Géopolitique, … Continue reading, leur utilisation comme méthode ou stratégie de guerre démontre d’une volonté plus large que de blesser les femmes. Le but est alors pour les forces armées de « dominer et affaiblir l’adversaire, que ce soit directement ou indirectement (…) C’est particulièrement le cas lorsqu’elle est commise de manière systématique et couverte par la chaîne de commandement.[9]GAGGIOLI G, (2014),  Les violences sexuelles dans les conflits armés : une violation du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme, Revue internationale de La … Continue reading » Ici l’objectif de l’État fédéral était d’affaiblir l’État du tigré afin d’affirmer son hégémonie sur le territoire et sur la politique actuelle en Éthiopie. En ce sens, les violences sexuelles sont à la fois un moyen de violenter mais aussi d’affaiblir les Tygréen·ne·s en tant que groupe social et le TLPF comme parti politique.

Cependant, il convient de souligner que les forces tigréennes ont elles aussi violenté sexuellement des femmes. Notamment à travers la pratique des « gangs-rape » soit des viols à plusieurs et répétés et qui sont parfois perpétrés sur plusieurs femmes en même temps [10]Amnesty international (05 mars 2022), Éthiopie : neuf choses à savoir sur le conflit au Tigré, amnesty.fr, … Continue reading. À nouveau ses crimes sont, selon les témoignages, particulièrement violents et publics. Ils ont été particulièrement fréquents dans la région d’Amhara qui était contrôlée par les forces tigréennes.

Face à ces violences sexuelles, l’ONU a publié un communiqué en 2021 qui appelait à leur arrêt total [11]Communiqué du représentant spéciale du secrétaire général pour les violence sexuelles au sein des conflits, (21 janvier 2021), « Ms. Pramila Patten, urges all parties to prohibit the use of … Continue reading. Malgré ces alertes et ces rappels au droit de la part de la communauté internationale, les forces armées ont continué de violenter les femmes.

Les femmes combattantes : une présence historique et essentielle aux forces armées

Les femmes combattent depuis les années 1970 au sein du TPLF ce qui s’incrit dans une histoire africaine plus large de femmes combattantes en Afrique [12]  Ex : les Dohomey du 17e siècle, JONES R, (14 septembre 2022), The warriors of this West African kingdom were formidable and female, National Geographic, … Continue reading. Juridiquement, les combattant·e·s sont « l’ensemble des membres des forces armées » ou « les membres des forces armées non étatiques » caractérisés par « une fonction de combat continue ». Notons, que dans une approche plus large, les femmes participant à l’effort de guerre participent elles aussi, de manière informelle, au conflit.  Selon certain·e·s auteur·e·s, « un autre facteur important du succès du TPLF a été l’implication dynamique des femmes. La détermination des combattantes a apparemment contribué à une ardeur plus radicale et militaire du mouvement de libération [13]VEALE, L (2003), From Child soldier to ex-fighter, Institute for Security Studies. Monograph, N°85, Pretoria, https://www.files.ethz.ch/isn/118373/85 Full.pdf (TRAD : another important factor for … Continue reading ». Les femmes ont pour la plupart été recrutées lorsqu’elles étaient mineures. Beaucoup ont grandi dans des camps militaires avant de combattre une fois majeures. Elles avaient une place importante au sein des groupes armés, sans être totalement égalitaire à celle des hommes. La plupart de ces jeunes filles ont été démobilisées au début des années 1990 quand le nouveau gouvernement a été mis en place [14]VEALE, 1 (2003), From Child soldier to ex-fighter, Institute for Security Studies. Monograph, N°85, Pretoria, https://www.files.ethz.ch/isn/118373/85 Full.pdf .

Cependant, durant la guerre civile actuelle les femmes, notamment dans les forces rebelles du Tigrée, étaient présentes. Aucun chiffre n’est pour l’instant disponible et en raison des difficultés pour les observateur·ice·s d’être présent·e·s sur le terrain, il est complexe d’estimer leur nombre mais des images, des vidéos et témoignages démontrent leur présence. On retrouve également des femmes dans d’autres groupes armés présents dans le conflit comme au sein du front de libération Oromo. Elles s’y sont engagées soit par volonté de vengeance contre les personnes ayant blessé et maltraité leurs proches soit par ferveur ethnique [15]ALPEYRIE, J (14 février 2022), The female fighters at the center of ethiopia’s conflict, missionmag.org, … Continue reading. Selon la chercheuse Chelsie Baldwin, les femmes ont une place centrale au sein de l’armée tigréenne, pour elle, dans cette guerre « Les femmes sont à l’avant-garde du mouvement de résistance. Elles mènent le combat contre le gouvernement fédéral à plus d’un titre [16]BALDWIN, C (30 septembre 2022), Faces of War: The Hidden Stories of Female Fighters, University of reading, … Continue reading ». En effet, cela est démontré par leurs rôles divers, certaines sont militaires et combattent d’autres apportent une aide psycho-médicale au sein des camps [17]  BALDWIN, C (30 septembre 2022), Faces of War: The Hidden Stories of Female Fighters, University of reading, … Continue reading. Dans un cas comme dans l’autre leur but est de défendre et protéger leur peuple [18]BALDWIN, C (30 septembre 2022), Faces of War: The Hidden Stories of Female Fighters, University of reading, … Continue reading.

Les femmes sont donc omniprésentes dans ce conflit comme actrices et non seulement comme victimes.

L’avenir des femmes dans un pays à reconstruire

Le 2 novembre 2022, un accord de paix est signé entre le gouvernement et le Front de libération du peuple du Tigré. Au lendemain du conflit, plusieurs problématiques sont à souligner. Tout d’abord : l’invisibilisation du conflit. Le gouvernement éthiopien a choisi de fermer ses frontières à tou·te·s observateur·ice·s ou journalistes [19]   KENNETH R, (16 juin 2022), Ethiopia’s Invisible Ethnic Cleansing The World Can’t Afford to Ignore Tigray, HRW, https://www.hrw.org/news/2022/06/16/ethiopias-invisible-ethnic-cleansing . Ce blackout médiatique a conduit à invisibiliser l’un des conflits le meurtrier de ces dernières années. Sans visibilité, les violences perpétrées ont moins alerté la communauté internationale et l’opinion publique. En raison de la vulnérabilité de ces personnes, il est complexe de les aider sans connaître leur nombre ou leurs besoins. D’autant plus que l’aide pour les victimes d’agressions sexuelles est actuellement réalisée par des groupes féministes et non par l’État [20]LACHAPELLE, A.H, (25 janvier 2022), Ethiopian Feminists on a Mission to Help Sexual Assault Survivors, Global Health Now,  … Continue reading.

De plus, se pose la question des poursuites judiciaires. En 2021, l’ancienne ministre des femmes en Éthiopie avait démissionné en raison du manque de poursuites pour les violences sexuelles comme crime de guerre [21]  ABDI F, (2 novembre 2022), I resigned over war crimes against women and girls in Ethiopia. I want justice, The Guardian, … Continue reading. Elle interroge aujourd’hui l’inaction du gouvernement. Le manque de volonté de l’État a plusieurs explications : il faudrait qu’il poursuive en justice ses propres hommes, cela remettrait en cause l’armée gouvernementale et surtout le pouvoir en place qui n’a pas prévenu ces crimes. Il y a peu d’espoir pour que ces crimes soient, à l’échelle nationale, sanctionnés. Sans poursuites la question des réparations pour les victimes est difficile à imaginer.

Enfin, femmes victimes de violences sexuelles sont souvent exclues de leur société tout comme les femmes combattantes rebelles qui sont souvent marginalisées à cause de leur vécu [22] VEALE, 1 (2003), From Child soldier to ex-fighter, Institute for Security Studies. Monograph, N°85, Pretoria, https://www.files.ethz.ch/isn/118373/85 Full.pdf . Dans les années 1990, les femmes militaires ont été marginalisées et leur réintégration dans la société post-conflit éthiopienne a été complexe voir impossible dans certains cas pour celles qui n’avaient plus aucune ressource économique ou parce qu’elles étaient dans une détresse psychologique [23]BEZA NEGEWO O, (mai 2010), Post-War Narratives of Women Ex-Combatants of the Tigray People’s Liberation Front (TPLF), Institute of Gender Studies in Partial Fulfillment of the Requirements, Addis … Continue reading. Leur passé de combattantes et leur vie dans des milieux exclusivement militaires et masculins sont en partie responsables de leur exclusion du reste de la société [24] VEALE, 1 (2003), From Child soldier to ex-fighter, Institute for Security Studies. Monograph, N°85, Pretoria, https://www.files.ethz.ch/isn/118373/85 Full.pdf . À la différence des anciennes combattantes des années 1990, celles actuelles n’ont pas été enrôlées dès l’enfance, cela pourrait faciliter leur réintégration. Toutefois, celle-ci doit être appuyée par des programmes gouvernementaux ce qui n’est pas prévu actuellement.

Le soutien nécessaire de la communauté internationale aux femmes éthiopiennes

Ainsi les femmes ont eu des rôles divers au sein des conflits. Au lendemain de ces évènements, il convient pour la communauté internationale de leur porter assistance et de soutenir l’État éthiopien dans son travail de reconstruction post-conflit. Pour aider à la reconnaissance des crimes et à la réparation des victimes, il faut porter plus attention à ce conflit et à l’après conflit, malgré l’absence d’observateur·ice·s et de journalistes il est possible, à travers les personnes déplacées ou les personnes équipées pour des appels à distance, de trouver des témoignages et de participer à la visibilité du conflit et des crimes commis. En alertant la communauté internationale, des poursuites à l’échelle internationale pourraient être envisagées ainsi que des plans de réparation internationaux (sanitaires ou financiers par exemple). L’avenir et la reconstruction des femmes en Éthiopie en dépendent.

Pour citer cette production : DELHAYE Clara, “ L’invisibilisation des femmes dans la guerre du Tigré ”, 26/01/2023, Institut du Genre en Géopolitique, https://igg-geo.org/?p=10898 .

Les propos contenus dans cet écrit n’engagent que l’autrice.

References

References
1 Courrier international, (02 janvier 2023), « Hécatombe. 600 000 morts : plus meurtrier que la guerre en Ukraine, le conflit éthiopien n’émeut pourtant pas », Courrierinternational.com, https://www.courrierinternational.com/article/hecatombe-600-000-morts-plus-meurtrier-que-la-guerre-en-ukraine-le-conflit-ethiopien-n-emeut-pourtant-pas
2 Amnesty International, (03 novembre 2022), « Éthiopie : depuis deux ans, l’un des conflits les plus meurtriers du monde se déroule loin des regards », amnesty.fr, https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&ved=2ahUKEwiI2cfTntP8AhVoVaQEHSi6B5UQFnoECCgQAw&url=https://www.amnesty.fr/conflits-armes-et-populations/actualites/ethiopie-tigre-un-des-conflits-les-plus-meurtriers-du-monde&usg=AOvVaw2Yps6Je_jvFQBsyMfsxSW_
3 YORK G, (21 octobre 2022), « Surge of dehumanizing hate speech points to mounting risk of mass atrocities in northern Ethiopia, experts say », The Globe and mail, https://www.theglobeandmail.com/world/article-surge-of-dehumanizing-hate-speech-points-to-mounting-risk-of-mass/
4 EEPA, (25 mai 2021), TESTIMONIES Conflict-Related Gender Based Violence in Tigray, EEPA.be,  https://www.eepa.be/wp-content/uploads/2021/05/TESTIMONIES-Proceedings-Conflict-Related-Sexual-Violence-against-Women_EEPA_Webinar-Voices_of_Tigray_25_05_2021.pdf
5 KASSA L, (6 janvier 2023), The Tigray conflict in Ethiopia: Rape weaponized, Center for collaborative investigative journalism, https://veza.news/article/2022/12/13/in-ethiopias-tigray-a-horrific-military-cooperation-weaponized-rape/
6 Témoignage n°4,  EEPA, (25 mai 2021), TESTIMONIES Conflict-Related Gender Based Violence in Tigray, EEPA.be,  https://www.eepa.be/wp-content/uploads/2021/05/TESTIMONIES-Proceedings-Conflict-Related-Sexual-Violence-against-Women_EEPA_Webinar-Voices_of_Tigray_25_05_2021.pdf
7 Amnesty international, (aout 2021), Ethiopia: “I don’t know if they realized I was a person”: Rape and sexual violence in the conflict in Tigray, Ethiopia, https://www.amnesty.org/en/wp-content/uploads/2021/08/AFR2545692021ENGLISH.pdf
8 GUIGNARD C, (juillet 2020), « Violences sexuelles en temps de guerre : arme, méthode, stratégie ou pratique », Institut du Genre en Géopolitique, https://igg-geo.org/wp-content/uploads/2020/08/GUIGNARD-Rapport-final-def.pdf
9 GAGGIOLI G, (2014),  Les violences sexuelles dans les conflits armés : une violation du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme, Revue internationale de La Croix rouge, Vol 96, 2014/2, https://international-review.icrc.org/sites/default/files/07-ricr-sf-894-gaggioli.pdf
10 Amnesty international (05 mars 2022), Éthiopie : neuf choses à savoir sur le conflit au Tigré, amnesty.fr, https://www.amnesty.fr/conflits-armes-et-populations/actualites/ethiopie-conflit-tigre-comprendre-interview-chercheur-amnesty-international-france
11 Communiqué du représentant spéciale du secrétaire général pour les violence sexuelles au sein des conflits, (21 janvier 2021), « Ms. Pramila Patten, urges all parties to prohibit the use of sexual violence and cease hostilities in the Tigray region of Ethiopia », https://www.un.org/sexualviolenceinconflict/press-release/united-nations-special-representative-of-the-secretary-general-on-sexual-violence-in-conflict-ms-pramila-patten-urges-all-parties-to-prohibit-the-use-of-sexual-violence-and-cease-hostilities-in-the/
12   Ex : les Dohomey du 17e siècle, JONES R, (14 septembre 2022), The warriors of this West African kingdom were formidable and female, National Geographic, https://www.nationalgeographic.com/history/article/the-true-story-of-the-women-warriors-of-dahomey
13 VEALE, L (2003), From Child soldier to ex-fighter, Institute for Security Studies. Monograph, N°85, Pretoria, https://www.files.ethz.ch/isn/118373/85 Full.pdf (TRAD : another important factor for the success of the TPLF was the dynamic involvement of women. Women fighters’ determination for combat had its apparent contribution to a more radical and military ardor of the liberation movement)
14 VEALE, 1 (2003), From Child soldier to ex-fighter, Institute for Security Studies. Monograph, N°85, Pretoria, https://www.files.ethz.ch/isn/118373/85 Full.pdf
15 ALPEYRIE, J (14 février 2022), The female fighters at the center of ethiopia’s conflict, missionmag.org, https://missionmag.org/ethiopia-jonathan-alpeyrie-war-photographer/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=ethiopia-jonathan-alpeyrie-war-photographer
16 BALDWIN, C (30 septembre 2022), Faces of War: The Hidden Stories of Female Fighters, University of reading, https://research.reading.ac.uk/research-blog/faces-of-war-the-hidden-stories-of-female-fighters/ (TRAD : women are at the forefront of the resistance movement. They are leading the fight against the federal government in more ways than one).
17   BALDWIN, C (30 septembre 2022), Faces of War: The Hidden Stories of Female Fighters, University of reading, https://research.reading.ac.uk/research-blog/faces-of-war-the-hidden-stories-of-female-fighters/
18 BALDWIN, C (30 septembre 2022), Faces of War: The Hidden Stories of Female Fighters, University of reading, https://research.reading.ac.uk/research-blog/faces-of-war-the-hidden-stories-of-female-fighters/
19   KENNETH R, (16 juin 2022), Ethiopia’s Invisible Ethnic Cleansing The World Can’t Afford to Ignore Tigray, HRW, https://www.hrw.org/news/2022/06/16/ethiopias-invisible-ethnic-cleansing
20 LACHAPELLE, A.H, (25 janvier 2022), Ethiopian Feminists on a Mission to Help Sexual Assault Survivors, Global Health Now,  https://globalhealthnow.org/2022-01/ethiopian-feminists-mission-help-sexual-assault-survivors
21   ABDI F, (2 novembre 2022), I resigned over war crimes against women and girls in Ethiopia. I want justice, The Guardian, https://www.theguardian.com/global-development/2022/nov/02/i-resigned-over-war-crimes-against-women-and-girls-in-ethiopia-i-want-justice
22, 24 VEALE, 1 (2003), From Child soldier to ex-fighter, Institute for Security Studies. Monograph, N°85, Pretoria, https://www.files.ethz.ch/isn/118373/85 Full.pdf
23 BEZA NEGEWO O, (mai 2010), Post-War Narratives of Women Ex-Combatants of the Tigray People’s Liberation Front (TPLF), Institute of Gender Studies in Partial Fulfillment of the Requirements, Addis Abeba, http://213.55.95.56/bitstream/handle/123456789/6915/Beza%20Negewo.pdf?sequence=1&isAllowed=y