Pour lire le rapport de Maria Legonou, « Masculinités dominantes versus masculinités positives : les représentations sociales au prisme des normes dans la commune de Kalalé (Bénin) » : ici
Résumé
Les violences basées sur le genre (VBG) sont exacerbées par des normes de masculinité dominantes dans la commune de Kalalé, au Bénin, soulignant des dynamiques sociales complexes. Cette étude a adopté une méthodologie qualitative, combinant observations directes et entretiens semi-directifs, pour analyser les perceptions des masculinités dominantes et positives ainsi que leur impact sur les normes de genre.
Les résultats révèlent que la masculinité dominante à Kalalé, ancrée dans la masculinité hégémonique, est perçue de manière contrastée selon les groupes sociaux. Les hommes l’associent à la force physique et à un autoritarisme lié à des normes religieuses, valorisant leur rôle de pourvoyeurs et décideurs. En revanche, les femmes, notamment celles survivantes de VBG, dénoncent cette masculinité comme un symbole de coercition et de violence, tout en reconnaissant le potentiel de leadership respectueux qu’elle peut engendrer. Les adolescentes, de leur côté, intègrent ces normes patriarcales, perpétuant l’idée d’une supériorité masculine, tandis que les femmes leaders communautaires plaident pour un partage plus équitable des rôles familiaux. Les masculinités positives émergent à Kalalé comme des alternatives aux masculinités dominantes, promouvant l’égalité, le respect et la non-violence, en mettant l’accent sur une répartition équitable des responsabilités et la reconnaissance de la contribution des femmes. Malgré leur potentiel de transformation, ces pratiques rencontrent des résistances qui les perçoivent comme une menace à l’autorité masculine. Ainsi, il est essentiel de mettre en œuvre des interventions ciblées pour favoriser ces modèles de masculinité et transformer les dynamiques de genre au sein de la communauté.
Mots clés : Violences basées sur le genre (VBG), Normes, Masculinité dominante, Dynamique sociale, Masculinité positive, Kalalé, Bénin
Abstract
Gender-based violence (GBV) is exacerbated by dominant masculinity norms in the commune of Kalalé, Benin, highlighting complex social dynamics. This study employed a qualitative methodology, combining direct observations and semi-structured interviews to analyze perceptions of dominant and positive masculinities and their impact on gender norms.
The findings reveal that dominant masculinity in Kalalé, rooted in hegemonic masculinity, is perceived differently across social groups. Men associate it with physical strength and a divine authoritarianism, valuing their roles as providers and decision-makers. Conversely, women, particularly survivors of GBV, denounce this masculinity as a symbol of coercion and violence, while also recognizing its potential for respectful leadership. Adolescents, on the other hand, internalize these patriarchal norms, perpetuating the idea of male superiority, whereas women community leaders advocate for a more equitable sharing of family roles.
Positive masculinities emerge in Kalalé as alternatives to dominant masculinities, promoting equality, respect, and non-violence, emphasizing equitable distribution of responsibilities and recognizing women’s contributions. Despite their transformative potential, these practices face resistance, as they are perceived as a threat to male authority. Therefore, it is essential to implement targeted interventions to promote these models of masculinity and transform gender dynamics within the community.
Keywords : Gender-based violence (GBV), Norms, Dominant masculinity, Social dynamics, Positive masculinity, Kalalé, Benin
Pour citer ce rapport : LEGONOU, Maria (10/12/2024), Puis I. dir., « Masculinités dominantes versus masculinités positives : les représentations sociales au prisme des normes dans la commune de Kalalé (Bénin) », Institut du Genre en Géopolitique.