Les mouvements antiféministes au Québec : les chimères de la crise de la masculinité

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22/08/2023

Nicolas Roels

Le 6 décembre 2019, lors des commémorations en mémoire de la tuerie de l’École Polytechnique de Montréal, Valérie Plante, alors mairesse de Montréal, s’adresse à la foule : « Cette tragédie nous rappelle que bien des communautés marginalisées, dont les femmes, sont beaucoup sujettes à la violence »[1]Riopel, A. (2019, December 7). Montréal se souvient du féminicide. Le Devoir. https://www.ledevoir.com/societe/568640/polytechnique-ceremonie-sur-le-mont-royal-en-hommage-aux-victimes. Et pour cause, 30 ans plus tôt, un homme – Marc Lépine – armé d’un fusil et d’un couteau a fait irruption dans les locaux de l’université et assassiné 14 femmes, en blessant 13 autres[2]Hadj, K. E., & Duneau, C. (2019, 6 décembre). Il y a trente ans au Québec, le premier féminicide de masse revendiqué [Vidéo]. Le Monde.fr. … Continue reading. Fin janvier 2023, le blogueur antiféministe Jean-Claude Rochefort, qui faisait l’apologie de Marc Lépine, a été condamné à 12 mois de prison ferme pour incitation à la haine contre les femmes[3]Marin, S. (2023, January 28). Un an de prison pour un blogueur qui a incité à la haine contre les femmes. Le Devoir. … Continue reading. Sur son blog, lu par quelques 60 000 personnes, ce dernier décrivait les femmes et les féministes comme « diaboliques, sauvages et violentes ». Elles seraient des « menaces pour les hommes » étant à la « tête d’un complot »[4]((Marin, S. (2023, January 28). Un an de prison pour un blogueur qui a incité à la haine contre les femmes. Le Devoir. … Continue reading. Rochefort décrivait la tuerie de 1989 comme l’événement qui a permis de redonner leur dignité aux hommes. Mais sur quoi se basent ces allégations ?

De quelle façon est-il concevable de présenter le féminisme comme une « menace pour les hommes » ? Au cours de ce texte seront questionnées les raisons d’une telle position qui, plus qu’intenables, semblent au contraire alimenter l’augmentation des faits de violence à l’égard des femmes.

La construction du discours masculiniste

L’antiféminisme est le contre-mouvement de pensée et d’action qui s’oppose au « féminisme » ; néologisme lui-même inventé par un homme – Alexandre Dumas – hostile à l’émancipation des femmes[5]Bard et al. (2019), p 6-7.. Selon l’historienne Christine Bard, le masculinisme est une branche contemporaine de l’antiféminisme[6]Bard et al. (2019), p 6-7.; la forme « la plus active d’antiféminisme au Québec »[7]Blais, M. (2019). Effets des tactiques antiféministes auprès des institutions œuvrant contre les violences faites aux femmes. Le cas du Québec. In Bard et al. (2019).. L’utilisation du terme et ses différentes évolutions historiques[8]Voir par exemple Bard et al. (2019), pp. 12-15; 18-25. , tantôt comme accusations tantôt revendiquées, le définissent aujourd’hui comme « un mouvement social constitué en Occident à partir des années 1980 pour défendre les droits des hommes dans une société qu’ils estiment désormais dominée par les femmes »[9]Voir par exemple Bard et al. (2019), pp. 12-15; 18-25.. Ce choix lexical habile permet l’identification positive d’un mouvement qui se pose au même niveau que le féminisme, promouvant énergiquement une légitimité symétrique. Exploitant non seulement la faille que représente le flou sémantique autour du terme « féminisme » ainsi que les bouillonnements intrinsèques aux multiples courants, les antiféministes profitent de ces failles conceptuelles pour s’insérer dans les débats. Ainsi, à la diversité des féminismes s’oppose la diversité des antiféministes. Extrêmement plastique, le discours antiféministe renvoie à des modalités très variées selon les organisations et les membres qui la composent.

Il est néanmoins intéressant de noter que le corps de doctrine commun repose sur des thématiques transversales telles que la dérivilisation des hommes et la virilisation des femmes, la crise de la masculinité, la féminisation de la société[10]Blais (2019), op. cit.… Ces thèmes se propagent au sein d’un ensemble de productions culturelles – cinéma, peinture, littérature, etc. – qui fournissent « des mythes, des esthétiques, des expressions singulières à ce combat »[11]Bard et al. (2019), p. 19.. Par exemple, l’utilisation des expressions « féminazie » et « gaystapo » relève de l’imaginaire de la Seconde Guerre mondiale, plaçant les hommes du côté de la résistance. Ce procédé de détournement/retournement du discours féministe est caractéristique des antiféminismes. Selon ces derniers, la domination au sein des rapports sociaux de sexe est effective ; il s’agit de celle qu’exercent les femmes sur les hommes. Les hommes seraient les victimes auxquelles il faudrait fournir l’aide nécessaire, fondée sur développement personnel et le renforcement de la masculinité, par l’intermédiaire de ces « groupes de conscience »[12]Blais, M. (2012). Y a-t-il un « cycle de la violence antiféministe » ? Les effets de l’antiféminisme selon les féministes québécoises. Cahiers Du Genre, 52(1), p. 134.. Cette récupération se fait sans vergogne et de tous côtés : antisémitisme, islamophobie, transphobie, homophobie, etc. Cette « intersectionnalité des haines », comme l’écrit Christine Bard dans Antiféminismes et masculinismes, doit être située dans un ensemble plus vaste, en pleine croissance, marqué par l’analyse pessimiste d’une société en déclin accompagnant l’extinction de l’humanité. Ce discours peut être trouvé chez différents personnages publics : les cas d’Eric Zemmour en France, dont l’influence est portée par le rôle politique qu’il occupe, et du terroriste d’extrême-droite Anders Breivik en Norvège témoignent de l’importance – et de la dangerosité – de cette analyse au sein du débat public. Pour rappel, le 22 juillet 2011 Breivik a perpétré un attentat à la bombe à Oslo contre le siège du gouvernement. Il a ensuite poursuivi son attaque en se rendant sur l’île d’Utøya, où se déroulait un camp de jeunes du parti travailliste norvégien. Déguisé en policier, il a ouvert le feu sur les participants, tuant 69 personnes, principalement des jeunes, et en blessant beaucoup d’autres. Peu de temps avant les attaques, un document de 1518 pages intitulé « 2083: Une déclaration européenne d’indépendance » a été publiée en ligne, contenant un récit extrêmement détaillé des croyances politiques, sociales et idéologiques du terroriste. Il y exprime ses vues islamophobes, xénophobes et misogynes mais aussi les motivations de son acte censé protéger l’Europe de son « islamisation » et de sa « féminisation ». Le Manifesto laissé par Breivik assigne ainsi aux femmes la responsabilité de l’effondrement de la civilisation occidentale ; à la section 3.89 de ce texte est mentionnée l’idée selon laquelle « les hommes ne sont plus des hommes mais des êtres métrosexuels et émotionnels qui sont là pour servir d’âme sœur sans jamais critiquer la déesse féministe du nouvel âge »[13]Voir par exemple : Walton, S. J. (2012). « Anti-feminism and misogyny in Breivik’s “Manifesto” », Nora. n°20, p. 4-11..

Actions, attaques et violences antiféministes au Québec

Le rapport de recherche sur les violences antiféministes mené par Mélissa Blais, Francis Dupuis-Déri et Stéphanie Mayer ainsi que, plus récemment, les travaux de Christine Guionnet[14]Guionnet, C. (2017). « Troubles dans le féminisme?: Le web, support d’une zone grise entre féminisme et antiféminisme ordinaires », Réseaux, vol. 201, no 1, pp. 115-146. et Aurélie Fillod-Chabaud[15]Fillod-Chabaud, A. (2018). « L’antiféminisme d’État : Une analyse rhétorique du mouvement des pères séparés au Québec », GLAD!, no 4. permettent non seulement de constater un certain nombre d’attaques et d’actions visées mais aussi de mettre en lumière l’analyse féministe développée en riposte[16]Dupuis-Déri, F., Mayer, S., Blais, M. (2013). Quand l’antiféminisme cible les féministes : actions, attaques et violences contre le mouvement des femmes, L’R des centres de femmes du … Continue reading. Au Québec reviennent souvent, parmi ces groupes masculinistes, des noms tels que « Fathers-4-Justice », « L’après-rupture », ou encore le site internet « Garscontent ». Tous sont des groupes militants spécialisés dans la défense des intérêts des pères séparés et divorcés. D’autres groupes sont également mentionnés, bien que moins présents : « Autonohommie », le GPSE (Groupe d’entraide aux pères et de soutien à l’enfant) et « Homme d’aujourd’hui ». Évidemment, une problématique majeure dans l’analyse de ce mouvements antiféministes repose sur le fait que, dans bien des cas, ils prennent souvent des poses philogynes — voire pseudo-féministes — avançant rarement à visage découvert. En développant ces réflexions au sujet de l’antiféminisme, les auteur·es s’interrogent quant à l’existence d’un cycle de la violence antiféministe. Parmi les interviewées lors de la constitution du rapport de recherche, R. explique : « ce courant dit masculiniste […] utilise exactement le même cycle, bien connu, de la violence conjugale faite aux femmes. C’est-à-dire, on attaque les femmes, on attaque le mouvement féministe par ses porte-paroles d’abord, puis on a étendu ces actions au niveau de la collectivité. On utilise les mêmes moyens par rapport à la collectivité que les moyens utilisés individuellement »[17]Dupuis-Déri, F. et al (2013), p. 33.. 

Les agressions antiféministes s’organisent donc autour d’un but, comme le ferait un homme exerçant de la violence conjugale : maintenir le contrôle des hommes sur les femmes. En effet, le cadre stratégique déployé par les auteurs de violence conjugale permet de comprendre le cycle de violence pratiqué par l’antiféminisme. Fenêtres de locaux féministes cassées, graffitis sur les portes et bousculades. La violence physique reste relativement rare en comparaison avec la violence verbale[18]Dupuis-Déri, F. et al (2013), p. 33. qui, elle, semble plus courante : menaces de mort et insultes lors d’évènements publics. Ces actes accompagnent généralement une violence psychologique de plus grande envergure, qui s’élabore surtout – mais pas que – en ligne. Une interviewée témoigne : « c’est très incisif, et puis, c’est vraiment comme de la propagande pour détruire la réputation de quelqu’un ou d’un organisme »[19]Dupuis-Déri, F. et al (2013), p. 34.. Les répondantes ont dénombré de nombreuses actions à leur encontre : harcèlement professionnel, atteintes à la réputation, diffusion de propos antiféministes, misogynes et sexistes sur le Web , prises de photos de féministes et diffusion de ces images sur le Web[20]Sur la question de l’antiféminisme dans les médias et sur le web, voir Goulet, É. (2013). « Répercussions du discours antiféministe dans les médias sur le mouvement des femmes québécois … Continue reading, plaintes à la police pour discrimination à l’endroit des hommes et poursuites judiciaires. Ces démarches entretiennent le sentiment de surveillance que ressentent les organisations féministes qui, bien souvent, doivent aussi faire face à des plaintes et ainsi lever les fonds nécessaires pour y répondre (frais d’avocats) et augmenter leur temps de travail. L’enjeu financier reste central, comme le rappelle la politologue Stéphanie Mayer : « le secteur des services auprès des femmes victimes de violence masculine est particulièrement ciblé par ces démarches pour obtenir des informations de caractère économique et financier »[21]Dupuis-Déri, F. et al (2013), p. 34..

Mais de quelle « crise » parle-t-on ?

Les théories antiféministes des associations québécoises sont donc principalement fondées sur l’existence d’une « crise de la masculinité » qui ferait souffrir les hommes, impacterait les résultats scolaires des garçons, rendrait impossible la drague et dévaluerait les pères devant la justice. Une crise qui était déjà dénoncée à l’époque de la Rome antique, de l’Europe médiévale, en France lors de la révolution et en Angleterre au 18ème siècle. À cette époque, l’Angleterre a connu une transformation majeure de son économie et de sa société en passant d’une économie agricole à une économie industrielle. Les usines et les industries se sont développées rapidement, créant de nouvelles opportunités d’emploi, mais aussi de nouvelles réalités sociales pour les hommes. Certains intellectuels et commentateurs de l’époque ont commencé à exprimer des inquiétudes concernant la masculinité traditionnelle, affirmant que la vie urbaine et industrielle mettait en danger les valeurs masculines traditionnelles basées sur la force physique et le travail manuel. Les hommes, en particulier ceux des classes ouvrières, seraient devenus efféminés, fragiles et dépendants, car ils étaient désormais confrontés à différentes conditions de travail et à des exigences nouvelles en termes de compétences. Ces discours étaient souvent liés à des préoccupations sur la perte de l’autonomie masculine : horaires de travail fixes, environnements de travail contrôlés. Les inquiétudes exprimées portaient également sur l’influence des femmes dans la sphère publique, notamment en raison de l’essor du mouvement des suffragettes et de l’activisme féministe naissant. La masculinité était en crise à l’entre-deux guerres dans de nombreux pays européens et, aussi, sur les continents africain, asiatique et américain depuis au moins 60 ans. Le rapport sur la place des garçons et des hommes dans les politiques pour les droits des femmes et l’égalité de genre[22]GEC. Commission pour l’égalité de genre (04/04/2021). PROJET DE RAPPORT sur la place des garçons et des hommes dans les politiques pour les droits des femmes et l’égalité de genre. … Continue reading de la Commission Européenne mentionne même le problème de la « crise de la masculinité » qui semble réapparaitre dès lors que les femmes gagnent en autonomie. 

Ainsi, il est légitime de se poser la question avec l’historienne Judith Allen si les « hommes ne sont pas interminablement en crise ? »[23]Allen, J. A., (2002). Men interminably in crisis? Historians on masculinity, sexual boundaries, and manhood. Radical History Review, n°82. . Comme le souligne la philosophe, les théories de la crise de la masculinité tirent trop souvent leurs idées de lettres, journaux, d’autobiographies voire d’œuvres fictionnelles. Bien qu’importantes, ces sources ont certaines limites quant à la juste représentation d’une réalité politique économique, sociale et culturelle. De plus, Allen constate également que les études sur la crise de la masculinité ne proposent pas ou très rarement des indicateurs qui permettent d’identifier une société trop féminisée et une masculinité en crise. Ainsi, elle soutient qu’il est préférable de parler de « discours de crise » de la masculinité plutôt que d’une crise réelle[24]Allen, J. A., (2002). Men interminably in crisis? Historians on masculinity, sexual boundaries, and manhood. Radical History Review, n°82.. Comme l’écrit le professeur de sciences politiques Francis Dupuis-Déri : « Le discours de la crise de la masculinité s’inscrit le plus souvent dans une perspective très subjective […]. Ces impressions et ces sentiments des hommes au sujet des femmes suffisent pour échafauder de grandes théories sans comparer ces abstractions – ces idées – avec la réalité.»[25]Dupuis-Déri, F. (2008), p. 54.. Avec une telle approche autoréférentielle, la situation de crise se voit toujours confirmée par la perception des hommes, justifiant les actions pour s’en « libérer », jusqu’aux violences les plus extrêmes. 

La tuerie perpétrée par Marc Lépine a mis en lumière de manière brutale les liens entre la violence armée et le problème complexe de la masculinité « en crise ». Accusant les femmes et les féministes d’être responsables de ses propres échecs et frustrations, cet acte de terrorisme est le reflet d’une masculinité déformée qui considère la violence comme une réponse à la supposée dépossession de sa suprématie masculine et à la perte de contrôle éprouvée. Comme l’écrit Lépine dans la lettre qu’il a laissée avant la tuerie : « Veillez [sic] noter que si je me suicide aujourd’hui 89/12/06 ce n’est pas pour des raisons économiques (car j’ai attendu d’avoir épuisé tout [sic] mes moyens financiers refusant même de l’emploi) mais bien pour des raisons politiques. Car j’ai décidé d’envoyer Ad Patres les féministes qui m’ont toujours gaché [sic] la vie. Depuis 7 ans que la vie ne m’apporte plus de joie et étant totalement blasé, j’ai décidé de mettre des bâtons dans les roues à ces viragos. » Le cas de Lépine – comme beaucoup d’autres – démontre une adhésion rigide aux normes de masculinité traditionnelles ; cette adhésion se confère a elle-même le droit idéologique d’exprimer cette colère et ce ressentiment en pointant du doigt des boucs émissaires, tels que les féministes, les mouvements progressistes ou les femmes en général, pour les prétendues injustices qu’ils subiraient.

Une crise qui n’en est pas une

Pour conclure, alors que le Québec était un terreau fertile pour les actions antiféministes, il est nécessaire d’analyser ces phénomènes au sein d’une perspective plus large. Depuis des millénaires, les hommes usent de la violence pour se sortir d’une crise qui n’en est pas une, et ce dans le but d’assigner et réassigner les attitudes et les rôles du masculin et du féminin. En effet, ce discours de crise se contente rarement de souligner la souffrance des hommes, tentant davantage d’imposer ses conceptions dogmatiques au sujet de qui doit gouverner ou obéir, qui doit travailler, qui doit écouter ou se taire, qui peut frapper ou tuer. Après tout, les hommes sont en crise, quoi que fassent ou non les femmes, et ce malgré le profond décalage avec la réalité. En effet, il semble nécessaire de rappeler, comme le fait ONU Femmes, que « seulement 17 pays ont une femme comme chef d’État, et seulement 19 pays ont une femme comme chef de gouvernement»[26]ONU Femmes (m-à-j mars 2023). Faits et chiffres : Le leadership et la participation des femmes à la vie politique. (s. d.). … Continue reading. Aussi, les femmes représentent 22,8% des membres de cabinet à la tête de ministères[27]ONU Femmes (m-à-j mars 2023). Faits et chiffres : Le leadership et la participation des femmes à la vie politique. (s. d.). … Continue reading. L’inégalité est visible au sein des organisations internationales, mais aussi dans l’armée (en février 2020, les femmes représentent 16 % du personnel des Forces Armées Canadiennes, 19,1 % des officiers et 15,1 % des sous-officiers. Au total, elles représentent 13,5 % de l’Armée canadienne[28]Dundas, B., Filice, M., (2020 [2006]). Femmes dans les forces armées canadiennes. (s. d.). l’Encyclopédie Canadienne. URL : … Continue reading ), la police (30% de femmes admises à l’École nationale de police du Québec en 2017-2018[29]Gouvernement du Québec (2020) ÉTUDE Policières, pompières et ambulancières paramédicales Constats sur la présence des femmes dans trois métiers d’urgence. URL : … Continue reading ), les universités (39% de femmes enseignant à l’Université au Canada en 2006[30]Statistics Canada (2011). Les femmes et l’éducation. https : //www150.statcan.gc.ca/n1/pub/89-503-x/2010001/article/11542-fra.htm # a13 ) et les firmes internationales. Ainsi, en chaussant les lunettes du genre, on se rend compte que, davantage qu’une sous-participation évidente des femmes dans les sphères de pouvoir, elles en paient parfois – souvent ? – le prix fort[31]ONU Femmes. Global Database on Violence Against Women. (s. d.). https://evaw-global-database.unwomen.org/en . Mais de quelle « crise » parle-t-on?

Bibliographie :

  • Allen, J. E. (2002). Men Interminably in Crisis? Historians on Masculinity, Sexual Boundaries,and Manhood. Radical History Review, 2002(82), 191–207. https://doi.org/10.1215/01636545-2002-82-191
  • Bard, C., Blais, M., & Dupuis-Déri, F. (2019). Antiféminismes et masculinismes d’hier et d’aujourd’hui. PUF.
  • Blais, M. (2012). Y a-t-il un « cycle de la violence antiféministe »? Les effets de l’antiféminisme selon les féministes québécoises. Cahiers Du Genre, 52(1), pp. 127-149. https://doi.org/10.3917/cdge.052.0167
  • (2018). Masculinisme et violences contre les femmes?: une analyse des effets du contremouvement antiféministe sur le mouvement féministe québécois, Montréal, Québec, Université du Québec à Montréal.
  • Dupuis-Déri, F. (2008). La crise de la masculinité : autopsie d’un mythe tenace, Montréal, Les éditions du remue-ménage, coll. « Observatoire de l’antiféminisme ».
  • Mayer, S., Blais, M. (2013). Quand l’antiféminisme cible les féministes : actions, attaques et violences contre le mouvement des femmes. L’R des centres de femmes du Québec.
  • Dupuis-Déri, F., & Blais, M. (2015). Le Mouvement Masculiniste Au Québec: L’antiféminisme Démasqué.
  • Fillod-Chabaud, A. (2018). « L’antiféminisme d’État : Une analyse rhétorique du mouvement des pères séparés au Québec », GLAD!, no 4.
  • Lamontagne, K. (2017). Le Conseil du statut de la femme évoque un changement de nom. Journal De Québec. Retrieved February 7, 2023, from https://www.journaldequebec.com/2017/09/17/le-conseil-du-statut-de-la-femme-evoque-un-changement-de-nom
  • Pouliot, J.-F. (1986). L’impact des groupes-hommes sur les relations sociales de sexe : Enquête sur la condition masculine. Cahiers de recherche du Groupe de recherche et d’échange multi-discplinaires feministes, 1986(7).

Pour citer cet article : Nicolas Roels (2023). Les mouvements antiféministes au Québec : les chimères de la crise de la masculinité. Institut du Genre en Géopolitique

Les propos contenus dans cet article n’engagent que l’auteur.

References

References
1 Riopel, A. (2019, December 7). Montréal se souvient du féminicide. Le Devoir. https://www.ledevoir.com/societe/568640/polytechnique-ceremonie-sur-le-mont-royal-en-hommage-aux-victimes
2 Hadj, K. E., & Duneau, C. (2019, 6 décembre). Il y a trente ans au Québec, le premier féminicide de masse revendiqué [Vidéo]. Le Monde.fr. https://www.lemonde.fr/videos/video/2019/12/06/il-y-a-trente-ans-au-quebec-le-premier-feminicide-de-masse-revendique_6021919_1669088.html
3 Marin, S. (2023, January 28). Un an de prison pour un blogueur qui a incité à la haine contre les femmes. Le Devoir. https://www.ledevoir.com/societe/justice/779562/douze-mois-de-prison-pour-un-blogueur-qui-a-incite-a-la-haine-contre-les-femmes
4 ((Marin, S. (2023, January 28). Un an de prison pour un blogueur qui a incité à la haine contre les femmes. Le Devoir. https://www.ledevoir.com/societe/justice/779562/douze-mois-de-prison-pour-un-blogueur-qui-a-incite-a-la-haine-contre-les-femmes
5, 6 Bard et al. (2019), p 6-7.
7 Blais, M. (2019). Effets des tactiques antiféministes auprès des institutions œuvrant contre les violences faites aux femmes. Le cas du Québec. In Bard et al. (2019).
8 Voir par exemple Bard et al. (2019), pp. 12-15; 18-25.
9 Voir par exemple Bard et al. (2019), pp. 12-15; 18-25.
10 Blais (2019), op. cit.
11 Bard et al. (2019), p. 19.
12 Blais, M. (2012). Y a-t-il un « cycle de la violence antiféministe » ? Les effets de l’antiféminisme selon les féministes québécoises. Cahiers Du Genre, 52(1), p. 134.
13 Voir par exemple : Walton, S. J. (2012). « Anti-feminism and misogyny in Breivik’s “Manifesto” », Nora. n°20, p. 4-11.
14 Guionnet, C. (2017). « Troubles dans le féminisme?: Le web, support d’une zone grise entre féminisme et antiféminisme ordinaires », Réseaux, vol. 201, no 1, pp. 115-146.
15 Fillod-Chabaud, A. (2018). « L’antiféminisme d’État : Une analyse rhétorique du mouvement des pères séparés au Québec », GLAD!, no 4.
16 Dupuis-Déri, F., Mayer, S., Blais, M. (2013). Quand l’antiféminisme cible les féministes : actions, attaques et violences contre le mouvement des femmes, L’R des centres de femmes du Québec.
17 Dupuis-Déri, F. et al (2013), p. 33.
18 Dupuis-Déri, F. et al (2013), p. 33.
19, 21 Dupuis-Déri, F. et al (2013), p. 34.
20 Sur la question de l’antiféminisme dans les médias et sur le web, voir Goulet, É. (2013). « Répercussions du discours antiféministe dans les médias sur le mouvement des femmes québécois », dans D. Bourque, F. Descarries et C. Désy (dir.), De l’assignation à l’éclatement : continuités et ruptures dans les représentations des femmes, Montréal, Université du Québec à Montréal. Institut de recherches et d’études féministes, pp. 57-68 ; Guionnet, C. (2017). Op. cit. ; Fortin, A. (2021). « Les discours antiféministes diffusés dans les médias sociaux : une étude de la perception des jeunes femmes de 18-14 ans », Université du Québec à Montréal.
22 GEC. Commission pour l’égalité de genre (04/04/2021). PROJET DE RAPPORT sur la place des garçons et des hommes dans les politiques pour les droits des femmes et l’égalité de genre. Strasbourg. https://rm.coe.int/gec-2021-3-rapport-sur-la-place-des-garcons-et-des-hommes-dans-les-pol/1680a206de
23 Allen, J. A., (2002). Men interminably in crisis? Historians on masculinity, sexual boundaries, and manhood. Radical History Review, n°82.
24 Allen, J. A., (2002). Men interminably in crisis? Historians on masculinity, sexual boundaries, and manhood. Radical History Review, n°82.
25 Dupuis-Déri, F. (2008), p. 54.
26, 27 ONU Femmes (m-à-j mars 2023). Faits et chiffres : Le leadership et la participation des femmes à la vie politique. (s. d.). https://www.unwomen.org/fr/what-we-do/leadership-and-political-participation/facts-and-figures#_edn3
28 Dundas, B., Filice, M., (2020 [2006]). Femmes dans les forces armées canadiennes. (s. d.). l’Encyclopédie Canadienne. URL : https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/femmes-dans-les-forces-armees#:~:text=En%20f%C3%A9vrier%202020%2C%20les%20femmes,(19%2C8%20%25)
29 Gouvernement du Québec (2020) ÉTUDE Policières, pompières et ambulancières paramédicales Constats sur la présence des femmes dans trois métiers d’urgence. URL : https://csf.gouv.qc.ca/wp-content/uploads/Etu__femmes_urgence_20200224_vweb.pdf
30 Statistics Canada (2011). Les femmes et l’éducation. https : //www150.statcan.gc.ca/n1/pub/89-503-x/2010001/article/11542-fra.htm # a13
31 ONU Femmes. Global Database on Violence Against Women. (s. d.). https://evaw-global-database.unwomen.org/en