Les femmes musulmanes en Inde, une double peine ?  1/2

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Mihiri Wijetunge
16/10/2023

Le 24 août 2023, des séquences visuelles ont fait le tour des réseaux sociaux, mettant en scène une enseignante de l’Uttar Pradesh exhortant ses élèves à se succéder afin de frapper un jeune camarade musulman, déclenchant ainsi une vive controverse[1]Latour, V. (2023, août 27). Inde : un élève musulman frappé par ses camarades souligne l’oppression subie par cette minorité. La … Continue reading. Cette manifestation de violence à l’encontre d’un enfant âgé de sept ans met en lumière une société gangrénée par des préjugés hostiles envers la communauté musulmane. L’Uttar Pradesh, État sous l’égide du Premier ministre Narendra Modi peut être considéré comme un laboratoire de la fabrication de la notion de « l’ennemi musulman », est au cœur de cette préoccupation. Il est manifeste qu’aujourd’hui l’Inde est une puissance impossible à ignorer dans un contexte de basculement croissant des rapports de forces entre le Nord et le Sud global. D’un autre côté, en termes de politique intérieure, la plus grande démocratie du monde montre un autoritarisme croissant et établit une persécution institutionnalisée de la communauté musulmane. Et cette violence institutionnelle et sociale envers les musulman·es se traduit de façon plus brutale à l’égard des femmes. Elles font face à une situation de discrimination complexe, résultant de trois facteurs interconnectés et amplificateurs : la discrimination basée sur le genre, la religion et les inégalités socio-économiques. Elles constituent ainsi la catégorie la plus fragile et précaire au sein de la société indienne. Le traitement à l’égard des femmes musulmanes ne peut pas être examiné de manière isolée, mais doit être appréhendé dans le contexte socioculturel et politique actuel de l’Inde, profondément phallocentrée et hiérarchisée. Il convient ainsi de s’interroger dans quelle mesure la situation des femmes musulmanes en Inde est-elle révélatrice d’une société pyramidale communautariste et misogyne ?  Afin de déterminer spécifiquement la situation des Indiennes musulmanes, il semble nécessaire de prendre la mesure de la complexité de la relation entre les musulman·es et les hindou·es. Pour ce faire, ce premier article sera consacré à établir en quoi la communauté musulmane est devenue une minorité et comment elle affecte les femmes. Un second article se focalisera plus spécifiquement sur les ressorts de la marginalisation des femmes musulmanes ainsi que leurs réponses face à ces discriminations. 

Une institutionnalisation croissante de la persécution de la communauté musulmane 

Pour une meilleure appréhension de la situation spécifique des femmes musulmanes, il est crucial d’analyser la dynamique entre l’Inde et la communauté musulmane. Les tensions entre la minorité musulmane et les hindou·es majoritaires sont loin d’être récentes et leur relation est un des éléments les plus marquants de la fondation de l’Inde contemporaine en 1947, résultat d’un événement historique majeur connu sous le nom de la Partition. La Partition est principalement le fruit d’une politique coloniale qui a fabriqué la fracture inexorable entre les deux communautés. Cette division ne va pas de soi car les musulman·es n’étaient pas considéré·es comme une minorité. Cette notion de « minorité » a été fabriquée par les colons britanniques qui ont adopté le stratagème du « diviser pour mieux régner » en forgeant et en instrumentalisant une division entre les musulman·es et les hindou·es afin d’empêcher une unité qui leur serait nuisible. Au contraire, les musulman·es étaient à l’origine du sentiment « d’indianité ». De fait, à la fin du XVIIIème siècle, Tipû Sultan le souverain du Mysore, actuel État du Karnataka, était un visionnaire qui a su voir dans l’invasion britannique une menace d’une envergure inédite qui pourrait être fatale à son royaume et plus globalement à l’Inde toute entière « à ses yeux, ce qui divisait musulman·es et hindou·es était « quand même » moins important que ce qui les opposait aux Britanniques. C’est dans ce « quand même », c’est-à-dire dans cette indianité déjà agissante sur les champs de bataille, que se trouve le creuset du futur nationalisme indien[2]Zins, M. (2016). Le mécanisme d’une fabrique coloniale : la minorité musulmane du sous-continent indien. Dans Presses universitaires de Strasbourg eBooks (p. … Continue reading ». Or, après avoir été à la pointe de la résistance contre l’envahisseur britannique et violemment réprimée en 1858, « la communauté musulmane se « religiosise » tout en se dépolitisant[3]Zins, M. (2016). Le mécanisme d’une fabrique coloniale : la minorité musulmane du sous-continent indien. Dans Presses universitaires de Strasbourg eBooks (p. … Continue reading » et des personnalités hindou·es prennent le leadership de la résistance. Néanmoins, une forte politisation panislamique est observée, comme en témoignent les manifestations des musulman·es des années 1920, qui se sont déroulées en réaction au démantèlement de l’Empire ottoman. Ces manifestations visaient les hindou·es, faute de pouvoir atteindre les Britanniques. Cette adhésion au panislamisme met en lumière une forme d’allégeance envers des forces étrangères perçues comme une menace par l’intelligentsia hindoue. En réaction à cela, l’idéologie nationaliste hindoue émerge, notamment incarnée par V.D. Savarkar dans son ouvrage Hindutva. Who is a Hindu ? paru en 1922. Cette idéologie pointait du doigt la communauté musulmane comme étant la principale menace pour l’identité indienne. Le Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), un groupe paramilitaire, est devenu l’incarnation concrète de cette idéologie. Il a promu la formation des esprits et des corps, et a finalement créé un parti politique appelé le Bharatiya Janata Party (BJP), qui est le BJP actuel[4]Meyer-Hilfiger, Manon. (2022, 29 avril)  Depuis l’arrivée au pouvoir de Narendra Modi, les minorités religieuses de l’Inde sont de plus en plus sous tension. National … Continue reading.                

Cette fracture communautaire change la nature des violences exercées entre les communautés musulmane et hindoue et cela se répercute notamment sur les femmes. Les massacres qui ont eu lieu entre 1946 et 1947 sont perpétrés par des jeunes hommes « politiquement averti[s] […] plutôt éduqué[s][5]Zins, M. (2016). Le mécanisme d’une fabrique coloniale : la minorité musulmane du sous-continent indien. Dans Presses universitaires de Strasbourg eBooks (p. … Continue reading » ce qui confère à leurs agissements une portée hautement politique et non irréfléchie. D’autre part, cette violence de nature politique est aussi symbolisée par le fait qu’elle n’épargne pas les femmes et les enfants qui représentent 75% des victimes alors qu’avant iels étaient relativement peu victimes de violences étant considéré·es comme des individu·es non politiques[6]Zins, M. (2016). Le mécanisme d’une fabrique coloniale : la minorité musulmane du sous-continent indien. Dans Presses universitaires de Strasbourg eBooks (p. … Continue reading. Un changement s’opère au moment de la Partition, « En 1946-1947, les femmes sont des cibles individuelles aussi signifiantes que les hommes puisqu’elles sont, comme eux, des membres-citoyens d’États-nations à naître (les Indiennes ont commencé à voter dès 1921 dans le cadre du système censitaire) avec une différence, cependant : comme il est plus facile de s’en prendre à une femme et que ce sont des hommes qui tuent, les femmes vont être fréquemment martyrisées (violées, mutilées sexuellement, tatoués, vendues[7]Zins, M. (2016). Le mécanisme d’une fabrique coloniale : la minorité musulmane du sous-continent indien. Dans Presses universitaires de Strasbourg eBooks (p. … Continue reading…) ». Une recrudescence des actes de violence visant les femmes musulmanes devient perceptible tel que le massacre de Garhmukteshwar en novembre 1946, un des hauts lieux de la violence anti-musulmane où des femmes musulmanes ont été victimes de déshabillage, de processions nues et de viols perpétrés par des foules hindoues. 

Ainsi, les femmes musulmanes sont certes devenues des êtres politiques mais de seconde zone, elles sont également davantage victimes de violences du fait de la violence systémique qui s’exerce sur elles. Ce modèle qui consiste à utiliser les femmes comme cible politique pour atteindre la communauté se perpétue comme l’illustre les émeutes de Delhi en février 2020 suite aux manifestations contre la nouvelle loi sur la citoyenneté (Citizenship Amendment Act ou CAA) en Inde, adoptée en décembre 2019. Pendant les émeutes contre cet amendement, il y a eu des rapports faisant état d’attaques violentes contre des femmes musulmanes, notamment des agressions sexuelles et des viols[8]Bose, R., & Bose, R. (2020, 1 mars). Beaten, Molested and homeless : How women became worst victims of Delhi riots. … Continue reading. Les femmes musulmanes ont été particulièrement vulnérables lors de ces émeutes, car elles étaient souvent prises pour cible en raison de leur identité religieuse. Ces attaques ont été largement condamnées à l’échelle nationale et internationale.

La conquête du corps des femmes musulmanes : un nouvel objet politique 

Il devient manifeste que l’Inde maintient un modèle social et politique marqué par la violence et la misogynie, et cela se traduit de manière évidente dans le traitement des femmes musulmanes. Le gouvernement indien se place en protecteur du droit des femmes musulmanes car elles seraient victimes du carcan de la loi islamique appliquée au sein de leur communauté. Ainsi, voit le jour des mesures qui, semblerait-il, sont des avancées en matière de droit des femmes dans le cadre du Muslim Women (Protection of Rights on Marriage) Act en 2019. Il y a par exemple l’interdiction de la pratique du « triple talaq » permettant, selon une certaine appréciation de la charia, de rendre expéditif le processus de divorce ou encore la protection des femmes en matière d’héritage.  Or, dans le contexte sociopolitique actuel indien, la nature de cette mesure apparaît moins comme une volonté de renforcer le droit des femmes mais « illustre la détermination des nationalistes hindous à en venir à un code civil uniformisé[9]Moran, A. (2017, août 22). « Le combat du gouvernement indien pour les droits des femmes sert à attaquer la minorité musulmane » . … Continue reading ».  Tout cela cache finalement une volonté d’instrumentaliser le corps des femmes afin d’attaquer l’ensemble de la communauté. Plutôt que de protéger les femmes cela conduit à leur marginalisation, elles ne peuvent même plus avoir accès à des services essentiels tels l’accès aux soins ou l’éducation. Par exemple, le gouvernement prend la décision en février 2022 de proscrire le port du hijab dans les établissements scolaires et universitaires. Des jeunes filles musulmanes contestent la décision auprès de la Haute Cour du Karnataka qui rejette leur plainte. Le gouvernement indien affirme dans une directive que « les vêtements qui sont de nature à remettre en cause l’égalité, l’intégrité, et la loi et l’ordre publics ne doivent pas être portés[10]Courrier International. (2022, 15 mars). Un tribunal de l’État indien du Karnataka interdit le hidjab dans les salles de classe. Courrier … Continue reading.

Une politique d’effacement progressif des musulman·es de l’espace public 

De manière de plus en plus évidente, l’État adopte une politique nationaliste qui compromet les droits des personnes de confession musulmane. Le parti dominant, le BJP, tend vers l’illibéralisme en remettant en cause l’État de droit et en attaquant le sécularisme, qu’il incarne en façade, et les droits civiques des musulman·es.

Dans certaines régions, les membres d’une religion pouvaient vendre ou louer des propriétés uniquement à des personnes de la même religion. Ces lois ont créé une base légale pour ceux qui voulaient empêcher les propriétaires hindou·es de louer ou de vendre des propriétés à des musulman·es dans des zones majoritairement hindoues[11]Christophe Jaffrelot. From Hindu Rashtra to Hindu Raj? A de facto or a de jure ethnic democracy?. Sten Widmalm (ed.). Routledge Handbook of Autocratization in South Asia, Routledge, pp.127-138, 2022, … Continue reading. La communauté musulmane voit ses mosquées détruites pour être parfois remplacées par des temples hindous. L’événement le plus emblématique de cette tendance est la destruction de la mosquée de Babri Masjid en 1992 par des extrémistes hindous à Ayodhya, dans l’État de l’Uttar Pradesh, au motif qu’elle était le lieu de naissance du dieu Ram[12]Dieterich, C. (2020, 1 octobre). Démolition de la mosquée de Babri en Inde : « Personne n’est coupable » . Les … Continue readingLe nombre exact des mosquées détruites n’est pas précisément quantifié, mais leur fréquence reste préoccupante. En 2022, une mosquée de Shahi Masjid datant du XVIe siècle à Prayagraj, également dans l’Uttar Pradesh, a été démolie dans le cadre d’un projet d’élargissement de la route[13]Ather, S. (2023, 3 avril). Politics of Ruin : Why Modi wants to demolish India’s mosques. Politics | Al … Continue readingCes mesures anti-musulmanes ont également des répercussions économiques considérables sur cette communauté. L’exemple le plus illustratif concerne la multiplication des mesures législatives depuis 2005[14]La protection bovine en Inde : pratique extrême ? – le flagrant délit. (s. … Continue reading.

En matière constitutionnelle, l’abolition de l’autonomie de l’État du Jammu-et-Cachemire, seul État à majorité musulmane, est non seulement problématique mais elle constitue une nouvelle façon de réprimer les musulman·es. En devenant un territoire de l’Union, cela permet à New Delhi d’y exercer son pouvoir régalien; la police est désormais contrôlée par le pouvoir central qui a ses propres directives. Enfin, cette hindouisation de l’espace public engendre et provoque la ghettoïsation de la communauté musulmane. Cette ghettoïsation devient une stratégie de survie qui accroît de fait la marginalisation des femmes. Cette « insécurisation des espaces vécus découle aussi de la collusion de l’État, fédéral et fédéré[15] Thomas, C. (2021). Territorialiser la domination ethnique : le ghetto musulman de Juhapura à Ahmedabad (Inde). L’Espace Politique, 42. https://doi.org/10.4000/espacepolitique.9055.

Cette ségrégation conduit à réduire d’autant plus l’autonomie des femmes qui subissent un double confinement spatial privé et public. Cette stratégie d’invisibilisation par la communauté musulmane a pour objectif de se protéger des violences et en particulier les femmes qui en sont les premières victimes comme l’explique la politiste Thomas Charlotte, spécialiste de la minorité musulmane en Inde : « La barbarie infligée au corps participe de la terrorisation de l’espace vécu, cette fois intime. Mais analysée ici, elle témoigne de l’invisibilisation démographique de la population musulmane, par l’ablation physique[16] Thomas, C. (2021). Territorialiser la domination ethnique : le ghetto musulman de Juhapura à Ahmedabad (Inde). L’Espace Politique, 42. https://doi.org/10.4000/espacepolitique.9055.

Marginalisation de la communauté musulmane en Inde : perspectives historiques et répercussions sur les femmes

La marginalisation de la communauté musulmane en Inde trouve ses racines dans un processus qui s’étend depuis l’époque de la colonisation et perdure jusqu’à nos jours, principalement en raison de considérations politiques. Cette longue trajectoire de marginalisation s’est manifestée à travers plusieurs aspects : la progressive exclusion des espaces publics partagés, les actes de violence ciblant cette communauté et l’adoption de schémas de hiérarchisation sociale au sein même de la communauté musulmane. Ces dynamiques révèlent l’importance des inégalités entre les groupes sociaux au sein de la société indienne. Cependant, les femmes, se trouvant à la convergence de ces diverses formes de discrimination, supportent de manière disproportionnée les conséquences de cette société profondément marquée par la misogynie. Elles sont soumises à la fois aux violences perpétrées par les hyper-nationalistes et aux restrictions imposées par leur propre communauté. Les implications de ces rapports de force et de ces inégalités pour les femmes feront l’objet d’une analyse plus approfondie dans un second article. 

Les propos contenus dans cet article n’engagent que l’autrice. 

Pour citer cette production : Mihiri Wijetunge. (2023) Les femmes musulmanes en Inde, une double peine ? 1/2. Institut du Genre en Géopolitique. https://igg-geo.org/?p=15668

References

References
1 Latour, V. (2023, août 27). Inde : un élève musulman frappé par ses camarades souligne l’oppression subie par cette minorité. La Croix. https://www.la-croix.com/Monde/Inde-eleve-musulman-frappe-camarades-souligne-loppression-subie-cette-minorite-2023-08-27-1201280257
2 Zins, M. (2016). Le mécanisme d’une fabrique coloniale : la minorité musulmane du sous-continent indien. Dans Presses universitaires de Strasbourg eBooks (p. 99‑112). https://doi.org/10.4000/books.pus.14188
3 Zins, M. (2016). Le mécanisme d’une fabrique coloniale : la minorité musulmane du sous-continent indien. Dans Presses universitaires de Strasbourg eBooks (p. 99‑112). https://doi.org/10.4000/books.pus.14188
4 Meyer-Hilfiger, Manon. (2022, 29 avril)  Depuis l’arrivée au pouvoir de Narendra Modi, les minorités religieuses de l’Inde sont de plus en plus sous tension. National Geographic. https://www.nationalgeographic.fr/histoire/la-difficile-situation-des-musulmans-et-des-chretiens-en-inde 
5 Zins, M. (2016). Le mécanisme d’une fabrique coloniale : la minorité musulmane du sous-continent indien. Dans Presses universitaires de Strasbourg eBooks (p. 99‑112). https://doi.org/10.4000/books.pus.14188
6, 7 Zins, M. (2016). Le mécanisme d’une fabrique coloniale : la minorité musulmane du sous-continent indien. Dans Presses universitaires de Strasbourg eBooks (p. 99‑112). https://doi.org/10.4000/books.pus.14188
8 Bose, R., & Bose, R. (2020, 1 mars). Beaten, Molested and homeless : How women became worst victims of Delhi riots. News18. https://www.news18.com/news/india/beaten-molested-and-homeless-hindu-or-muslim-women-became-the-undocumented-victims-of-delhi-riots-2520457.html
9 Moran, A. (2017, août 22). « Le combat du gouvernement indien pour les droits des femmes sert à attaquer la minorité musulmane » . Libération. https://www.liberation.fr/planete/2017/08/22/le-combat-du-gouvernement-indien-pour-les-droits-des-femmes-sert-a-attaquer-la-minorite-musulmane_1591299/
10 Courrier International. (2022, 15 mars). Un tribunal de l’État indien du Karnataka interdit le hidjab dans les salles de classe. Courrier international. https://www.courrierinternational.com/article/polemique-un-tribunal-de-letat-indien-du-karnataka-interdit-le-hidjab-dans-les-salles-de#:~:text=La%20haute%20cour%20du%20Karnataka,aupr%C3%A8s%20de%20la%20Cour%20supr%C3%AAme.
11 Christophe Jaffrelot. From Hindu Rashtra to Hindu Raj? A de facto or a de jure ethnic democracy?. Sten Widmalm (ed.). Routledge Handbook of Autocratization in South Asia, Routledge, pp.127-138, 2022, 9781000486605. 10.4324/9781003042211-13 . hal-03885414
12 Dieterich, C. (2020, 1 octobre). Démolition de la mosquée de Babri en Inde : « Personne n’est coupable » . Les Echos. https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/demolition-de-la-mosquee-de-babri-en-inde-personne-nest-coupable-1250907
13 Ather, S. (2023, 3 avril). Politics of Ruin : Why Modi wants to demolish India’s mosques. Politics | Al Jazeera. https://www.aljazeera.com/opinions/2023/4/3/politics-of-ruin-why-modi-wants-to-demolish-indias-mosques
14 La protection bovine en Inde : pratique extrême ? – le flagrant délit. (s. d.). https://www.flagrantdelit.ca/la-protection-bovine-en-inde-pratique-extreme/#:~:text=En%202005%2C%20la%20Cour%20Supr%C3%AAme,bannit%20l%27abattage%20de%20bovid%C3%A9s.
15, 16  Thomas, C. (2021). Territorialiser la domination ethnique : le ghetto musulman de Juhapura à Ahmedabad (Inde). L’Espace Politique, 42. https://doi.org/10.4000/espacepolitique.9055