Pérenniser l’effort pour l’égalité, tout savoir sur la politique étrangère féministe

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À la lumière du constat que les politiques étrangères, la diplomatie, la défense et la sécurité s’inscrivent dans des structures de pouvoir inégalitaires et patriarcales, ce système a montré ses limites pour protéger la population dans son ensemble, et garantir la paix à l’échelle mondiale. En effet, les filles, femmes et personnes LGBTI+ sont les premières cibles de ce système, avec des répercussions sexospécifiques dans des contextes de conflits armés, de changement climatique, d’insécurité alimentaire ou de catastrophes naturelles, pour ne citer que quelques exemples. Les droits humains, et en particulier ceux des femmes, reculent. ONU Femmes France estime que ce ne sera qu’en 2323 que les femmes auront des droits égaux à ceux des hommes.

Or, le droit des femmes et l’égalité des genres sont des baromètres de l’état de démocratie, de développement, de paix et d’égalité dans nos sociétés. Il incombe donc aux États de repenser leurs structures de pouvoir afin de contribuer à la paix et à la réduction des inégalités à l’échelle mondiale, notamment à travers leur politique étrangère.

La Suède a été pionnière en la matière en 2014, mais cette initiative a été abandonnée en 2022 après l’accès au pouvoir de l’extrême droite. Depuis, de plus en plus de pays, notamment en Europe et en Amérique latine, adoptent des politiques étrangères féministes. Des nations africaines et asiatiques commencent également à s’engager dans cette voie, bien que des disparités dans les ressources entre les pays des Nords et des Suds globaux, et parfois des héritages historiques d’exploitation, alimentent des critiques sur l’aspect néocolonialiste de ces politiques.

En plus d’assurer une posture d’égalité à l’international, ce sont des politiques traversées par un souci de cohérence et de transversalité à tous les domaines de la politique étrangère mais aussi intérieure, défendant ainsi une vision transformatrice de toutes nos sociétés.

Face à ces observations, notre analyse met en lumière les politiques étrangères féministes et leurs mécanismes, soulignant les enjeux géopolitiques sous-jacents à l’adoption de politiques étrangères féministes, mais pas seulement. En effet, le rapport étudie également des États qui ont annoncé adopter des politiques étrangères aux valeurs féministes, comme le Danemark, les États-Unis ou la Mongolie, par exemple.

Le rapport fournit des informations concises sur chaque pays, ses priorités et ses motivations, afin de faciliter la compréhension de ces politiques. Ces fiches pays offrent un éclairage sur le degré d’implication dans la promotion et la défense des droits des femmes et de l’égalité des genres dans le monde, la cohérence entre les politiques publiques et les politiques extérieures sur ces mêmes sujets, ainsi que les ressources humaines et financières allouées pour leur mise en application.

L’objectif est de renforcer ces politiques existantes en soulignant les bonnes pratiques d’une vingtaine de pays considérés dans le rapport et en impulsant de nouvelles initiatives pour promouvoir l’égalité des genres et les droits humains, face au revers infligé par les mouvements anti-droits et les gouvernements conservateurs qui maintiennent une vision du monde patriarcale, inégalitaire, injuste.

Pour citer le rapport : Lucie Coquisart, Cassiopée Laugier, Apolline Legras, Nina Nerva, sous la direction de Déborah Rouach et Alice Apostoly, (16.04.2024), « Pérenniser l’effort pour l’égalité, tout savoir sur la politique étrangère féministe », Institut du Genre en Géopolitique, https://igg-geo.org/?p=18835