Violence à l’égard des femmes ouïghoures : où se situe le plaidoyer transnational ?

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Violence à l’égard des femmes : où se situe le plaidoyer transnational ?

27.08.2020
Ecrit par Manon Cassoulet-Fressineau
Traduit par Bertille Fitamant
Le 20 juillet 2020, la dénonciation de la persécution de la minorité ouïghoure par le gouvernement chinois a été relancée par une enquête publiée dans le New York Times, laquelle accuse la Chine de forcer les Ouïghour.e.s à produire des masques chirurgicaux destinés à l’exportation mondiale[1]Muyi Xiao, Haley Willis, Christoph Koettl, Natalie Reneau et Drew Jordan, “China Is Using Uighur Labor to Produce Face Masks”,  The New York Times, 19/07/2020, disponible sur : … Continue reading.
La cause Ouïghoure, une épine dans le pied de Pékin depuis des années, est un exemple significatif des processus de création de réseaux de plaidoyers transnationaux et de leur efficacité dans le domaine des droits de l’Homme. Par exemple, grâce aux médias et aux réseaux sociaux, les démocraties occidentales viennent de prendre conscience de l’exploitation dont souffre cette communauté originaire de la région du Xinjiang (au Nord-Ouest de la Chine). Face à cette médiatisation massive et récente, la Chine se trouve confrontée à des pressions exercées par la communauté internationale.
Comment les réseaux de plaidoyer transnational ont-ils permis une telle mobilisation ? Ces canaux de transmission sont-ils aussi efficaces lorsqu’il s’agit de dénoncer spécifiquement les violences sexistes faites aux femmes ouïghoures ?
Cet article proposera d’abord une rapide présentation du concept des réseaux de plaidoyers transnationaux dans le domaine des relations internationales et analysera ensuite leur fonctionnement et leur dynamique dans le cas des traitements inhumains infligés à la population ouïghoure, tout en mettant l’accent sur la violence sexiste et sa résonance d’un point de vue international. En ce sens, nous observerons que la cause ouïghoure a longtemps ignoré l’oppression spécifique dont les femmes musulmanes chinoises ont été victimes, ne formulant les dénonciations internationales qu’en termes de « population ouïghoure » prise dans son ensemble. Les récentes découvertes, révélant une violence différenciée sur la base du genre et du sexe des détenu.e.s, pourraient donc donner un nouveau souffle à la lutte menée par les réseaux transnationaux de défense des droits des Ouïghour.e.s.
Les réseaux de plaidoyers transnationaux : « l’effet boomerang » comme arme
Dans un article majeur, les chercheuses Margaret E. Keck et Kathryn Sikkink identifient les réseaux de plaidoyer transnationaux comme des « contributeurs clés de la convergence des normes sociales et culturelles à l’échelle mondiale »[2]traduit de « […] key contributors to a convergence of social and cultural norms », Margaret E. Keck et Kathryn Sikkink, “Transnational advocacy networks in international and regional … Continue reading. Tout d’abord, elles définissent ces réseaux comme des « formes d’organisation, caractérisées par des schémas volontaires, réciproques et horizontaux de communication et d’échange »[3]traduit de : « forms of organization characterized by voluntary, reciprocal and horizontal patterns of communication and exchange », M.E. Keck et K. Sikkink, Ibid.. Les réseaux de plaidoyer transnationaux sont formés par des défenseur.euse.s, c’est-à-dire par celles et ceux qui « plaident la cause d’autrui ou défendent une cause ou une proposition »[4]traduit de : « plead the causes of others or defend a cause or proposition”, Ibid.. Keck et Sikkink analysent comment ces acteur.trice.s non-étatiques – ONGs, organisations locales, chercheur.euse.s universitaires, intellectuel.le.s… – effectuent le recadrage d’une question spécifique à une échelle internationale en créant des liens transnationaux et en échangeant des informations. Ces réseaux apparaissent surtout lorsque la communication entre les militant.e.s et leurs gouvernements nationaux est inexistante ou dysfonctionnelle. C’est pourquoi, selon Baumgartner : « Un réseau transnational de défense des droits inclut les acteur.rice.s travaillant  au niveau international sur une problématique donnée et lié.e.s par des valeurs communes, un discours commun et des échanges approfondis d’informations et de services »[5]Traduit de : « A transnational advocacy network includes those actors working internationally on an issue, who are bound together by shared values, a common discourse, and dense exchanges of … Continue reading”.
Ces échanges sont motivés par la volonté de changer les normes politiques, tant au niveau national qu’à l’échelle internationale. En effet, ces « entrepreneur.euse.s politiques »[6]Margaret E. Keck et Kathryn Sikkink, “Transnational advocacy networks in international and regional politics”, International Social Science Journal, vol. 68, pp. 65-76. estiment que les conférences internationales sont une arène privilégiée pour exprimer revendications et dénonciations nationales. Leur apparition remonte au XIXe siècle, lors d’une campagne internationale pour l’abolition de l’esclavage. Même si, en fin de compte, tous les réseaux de plaidoyer transnationaux ne sont pas forcément efficaces, leur rôle prend de plus en plus d’importance au niveau international, en ce qu’ils sont devenus des acteurs importants de la politique internationale.
En effet, Keck et Sikkink proposent le concept d’« effet boomerang »[7]Ibid., pour décrire le fonctionnement efficace des réseaux de plaidoyer transnationaux.  Comme le résume de manière simplifiée le schéma ci-dessous, les interactions entre les acteur.rice.s transnationaux.ales semblent suivre le même schéma, créant ainsi de solides réseaux. En effet, dans un monde où les dirigeant.e.s de l’État A, supposé.e.s être les « premier.e.s ‘garant.e.s des droits », se trouvent « parmi leurs premier.e.s violateur.rice.s », les acteur.rice.s non-étatiques nationaux.ales qui défendent les droits humains – ONGs, militant.e.s… – n’auraient d’autre choix que de recourir à des « liens  internationaux »[8]Margaret E. Keck and Kathryn Sikkink, Ibid., puisqu’ils font face à un blocage avec le gouvernement de l’État A. Pour modifier le « comportement de l’État [A] », les militant.e.s chercheraient à obtenir l’aide d’acteurs non-étatiques internationaux en partageant des informations avec ceux-ci, afin d’atteindre un public plus large et de gagner en visibilité pour sensibiliser le public aux violations qu’ils et elles dénoncent. Les ONG internationales, en utilisant ces informations, seraient alors en mesure de faire pression sur l’État B pour que celui-ci fasse cesser la violation des droits humains perpétrée par l’État A.  Le but final est donc de contourner l’État A dans l’élaboration des politiques.

Rendre la cause Ouïghoure visible sur la scène
Dans le cas de l’oppression des Ouïghour.e.s, les réseaux de plaidoyer transnationaux se sont révélés être d’une importance capitale, compte tenu du manque d’ouverture de Pékin face à toute forme de dénonciation de la situation. En effet, la Chine – qui joue le rôle de l’État A dans ce schéma de l’« effet boomerang »[9]Margaret E. Keck et Kathryn Sikkink, “Transnational advocacy networks in international and regional politics”, International Social Science Journal, vol. 68, pp. 65-76.– tente farouchement et désespérément de passer sous silence les protestations nationales. Cependant, les militant.e.s et les organisations chinoises ont réussi à atteindre les acteur.trice.s internationaux.ales ; ces interactions et ces échanges d’informations ont constitué une première étape vers la dénonciation internationale.
Selon l’universitaire Yu-Wen Chen, les diasporas ouïghoures ont joué un rôle clé dans ce processus, considérant que la tâche principale des militant.e.s ouïghour.e.s est de « faire connaître leurs problèmes en dehors de la Chine »[10]Chen Yu-Wen, « Who made Uyghurs visible in the international arena ?”, Global Migration and Transnational Politics, Working Paper, no. 12, June 2010, p. 3 disponible sur : … Continue reading. Selon l’étude de terrain qu’il a réalisée entre 2009 et 2010, les organisations ouïghoures les plus importantes se trouvent en Europe occidentale et en Amérique du Nord. A titre d’exemple, l’Uyghur American Association (UAA) – dont le siège se situe à Washington DC – est « active dans l’offre et la diffusion d’informations sur la cause ouïghoure aux principales agences de presse, aux organisations non gouvernementales internationales de défense des droits humains et sur les réseaux sociaux populaires »[11]« is active in providing and disseminating information about the Uyghur cause to major news agencies, to international non-governmental human rights organizations, and on popular social networking … Continue reading. Il observe que les militant.e.s ouïghour.e.s abordent la question sous l’angle des « droits humains et du droit à l’autodétermination », tandis que la Chine l’aborde sous l’angle du « terrorisme »[12]Ibid., p.3. Cette stratégie s’est avérée relativement efficace grâce à l’utilisation d’Internet et des médias occidentaux. Ainsi et compte tenu des difficultés des résident.e.s chinois.es à communiquer avec le monde extérieur, la cause ouïghoure a été plaidée au Congrès américain par des membres de la diaspora ouïghoures. En effet, la Chine a renforcé les mesures de restriction de l’accès à Internet des Ouïghour.e.s dans le Xinjiang.
En 2004, le Congrès mondial Ouïghour[13]World Uyghur Congress (WUC), NdT a été créé, rassemblant nombre d’organisations préexistantes, dont l’UAA, portant  la voix des Ouïghour.e.s à une échelle internationale pour la première fois. Depuis, d’importantes ONG comme Human Rights Watch (HRW) publient régulièrement des rapports d’alerte sur les politiques d’oppression contre les Ouïghour.e.s menées par la République populaire de Chine.[14]« “Eradicating Ideological Viruses” China’s Campaign of Repression Against Xinjiang’s Muslims », Human Rights Watch, 9 septembre 2018, disponible sur : … Continue reading. Dans une tentative de faire réagir la communauté internationale, HRW publie sans relâche « toujours plus de preuves du traitement abominable de la Chine envers les musulman.e.s du Xinjiang », c’est-à-dire « la détention arbitraire de masse, la torture, l’endoctrinement politique forcé et la surveillance massive des musulman.e.s du Xinjiang par le gouvernement chinois »[15]Maya Wang, « More Evidence of China’s Horrific Abuses in Xinjiang”, Human Rights Watch, 20 février 2020, disponible sur : … Continue reading, that is to say, “the Chinese government’s mass arbitrary detention, torture, forced political indoctrination, and mass surveillance of Xinjiang’s Muslims[16]Maya Wang, « More Evidence of China’s Horrific Abuses in Xinjiang”, 20/02/2020, Human Rights Watch, available on : … Continue reading”. De telles accusations ont même réussi à faire figurer la cause ouïghoure dans l’agenda des Nations unies[17]Stephanie Nebehay, “U.N. says it has credible reports that China holds million Uighurs in secret camps”, Reuters, 10 septembre 2018, disponible sur : … Continue reading.
À cet égard, Chen considère à juste titre que les premières dynamiques de l’ « effet boomerang » fonctionnent : les acteur.rice.s non étatiques chinois.es ont réussi à atteindre les acteur.rice.s transnationaux.ales, qui ont ensuite inscrit la question dans l’agenda des gouvernements occidentaux. Cependant, les démocraties occidentales n’ont pas encore réussi à faire pression sur la Chine pour faire cesser ces violences. Au contraire, Chen souligne que le gouvernement chinois a tendance à contrer les protestations en faisant pression sur ces démocraties occidentales[18]Chen Yu-Wen, « Who made Uyghurs visible in the international arena ?”, Global Migration and Transnational Politics, Working Paper no. 12, juin 2010. A ce titre, les réseaux de plaidoyer transnationaux qui dénoncent l’oppression des Ouïghour.e.s n’ont pas encore abouti à un résultat positif.
Par ailleurs, la cause ouïghoure s’est longtemps focalisée sur les violences exercées contre les musulman.e.s chinois.es dans leur ensemble, universalisant par ce biais les violences commises contre les victimes, que celles-ci soient des hommes ou des femmes. La mise en lumière des violences sexistes pourrait-elle permettre de redynamiser la campagne internationale de la cause ouïghoure ?
Violences sexistes : un angle mort dans les réseaux de plaidoyers transnationaux pour la cause des Ouïghour.e.s ?
Nous observons que les échanges d’informations sur l’oppression des Ouïghour.e.s ont été, jusqu’ici, efficaces entre acteur.rice.s nationaux.ales et transnationaux.ales. Cependant, depuis de nombreuses années, les réseaux de plaidoyers transnationaux restent silencieux en ce qui concerne les violences sexistes perpétrées à l’encontre des femmes Ouïgoures.
En effet, les réseaux féministes occidentaux ont fermé les yeux sur cette tragédie, alors que les femmes ouïghoures souffrent de manière indéniable d’une forme de violence spécifique, basée sur leur genre[19]Mathilde Vo, “L’instrumentalisation des femmes Ouïghoures dans la stratégie de domination ethnique des Hans par le gouvernement chinois”, Institut du Genre en Géopolitique, 5 août 2020, … Continue reading. En effet, non-seulement sont-elles victimes des mêmes traitements inhumains que leurs semblables masculins mais elles sont également victimes d’agressions sexuelles. Certaines sont contraintes d’épouser des hommes Han, d’autres sont stérilisées par le gouvernement chinois sans même qu’elles sachent de quelle opération elles ont été victimes[20]« Stérilisations forcées de femmes ouïghoures : « Je savais ce qui m’attendait si je refusais’’ », France 24, 27 juillet 2020, disponible sur : … Continue reading. En somme, dans la mesure où elles sont procréatrices, les femmes, sont les premières victimes lorsqu’il s’agit d’éliminer un groupe ethnique par le contrôle des naissances – l’un des cinq critères définissant le génocide selon les Nations unies[21]Adrian Zenz, Sterilizations, IUDS , and mandatory birth control: the CPP’s campaign to suppress Uyghur birthrates in Xinjiang, Washington DC, The Jamestown foundation, juillet 2020, disponible sur … Continue reading.
Néanmoins, le fait d’être les premières victimes de la politique d’extinction de masse menée contre le groupe ethnique des Ouïghour.e.s n’a pas propulsé les femmes au-devant des protestations. En effet, la lutte pour les droits des Ouïghour.e.s s’est longtemps concentrée sur les dénonciations des camps de concentration, des arrestations arbitraires et des politiques de répression religieuse[22]Laurence Defranoux, «Ouïghours : les camps secrets du régime chinois », Libération, 20 août 2018, disponible sur :   … Continue reading. Les tentatives de mise en lumière des violences sexistes contre les femmes Ouïgoures n’ont commencé à suivre le chemin tracé par l’ « effet Boomerang » qu’à partir de 2019, et ce de façon plus significative depuis 2020. Rushan Abbas, militante Ouïghoure américaine et ancienne vice-présidente de l’Association américaine des Ouïghour.e.s (UAA), a organisé en mars 2018 le mouvement des femmes Ouïghoures « One Voice One Step », une manifestation qui s’est tenue dans 14 pays et 18 villes différentes. Reprochant aux réseaux féministes occidentaux d’« ignorer cette tragédie », alors que « les femmes Ouïgoures sont violées, tuées, contraintes d’épouser des Chinois Han de force et détenues dans de terrifiantes conditions de transformations physique et idéologique dans des camps d’éducation »[23]Rushan Abbas, “Uyghur Women Persecuted: Will the Feminists Support Them?”, Bitter Winter Magazine, 6 décembre 2020, disponible sur : … Continue reading,alors que « les femmes Ouïgoures sont violées, tuées, contraintes d’épouser des Chinois Han de force et détenues dans de terrifiantes conditions de transformations physique et idéologique dans des camps d’éducation »[24]Rushan Abbas, Ibid..
En outre, le sinologue Adrien Zenz a publié en juin 2020 une étude probante sur la politique criminelle du contrôle des naissances de Pékin[25]Adrian Zenz, Sterilizations, IUDS , and mandatory birth control: the CPP’s campaign to suppress Uyghur birthrates in Xinjiang, Washington DC, The Jamestown foundation, juillet 2020. Des preuves édifiantes s’accumulent : en 2018, 80 % des stérilets posés sur les femmes chinoises l’étaient dans la région du Xinjiang, région qui ne représente qu’1,8 % de la population. Il a aussi été rapporté qu’en 2019, un comté du Xinjiang prévoyait de stériliser 34 % des femmes en âge de procréer en un an[26]Laurence Defranoux, « Ouïghours : l’entrave aux naissances, un critère de génocide », Libération, 20 juillet 2020, disponible sur : … Continue reading.
Les médias occidentaux ont immédiatement repris de l’affaire, relayant les témoignages de femmes Ouïghoures victimes des violences du gouvernement chinois. L’accent étant mis sur les témoignages personnels, ces rapports cherchent à susciter l’émotion[27]Mathilde Vo, “L’instrumentalisation des femmes Ouïghoures dans la stratégie de domination ethnique des Hans par le gouvernement chinois”, Institut du Genre en Géopolitique, 5 août 2020, … Continue reading. Ainsi, le 20 juillet 2020, le journal Libération titrait «Ouïghours : « On m’a fait m’allonger et écarter les jambes, et on m’a introduit un stérilet ». [28]Laurence Defranoux, « Ouïghours : «On m’a fait m’allonger et écarter les jambes, et on m’a introduit un stérilet », Libération, 20 juillet 2020, disponible sur : … Continue reading, affichant une « histoire inédite » en une du journal.
En ce qui concerne les organisations féministes, une action naissante est tangible, notamment en ce qui concerne le mouvement des « Colleur.euse.s. » Ces militant.e.s féministes ont récemment manifesté leur soutien à la cause ouïghoure et dénoncé la politique génocidaire chinoise sur les murs de l’ambassade de Chine à Paris et de plusieurs entreprises chinoises basées en France[29]“Les Ouïghours soutenus par « les colleuses » sur les murs de Paris”,  Huffpost, 30 juillet 2020, disponible sur : … Continue reading.
Conclusion
En résumé, nous observons que la transmission d’informations selon l’ « effet boomerang » semble fonctionner pour la cause ouïghoure, dans son ensemble[30]Chen Yu-Wen, « Who made Uyghurs visible in the international arena ?”, Global Migration and Transnational Politics, Working Paper no. 12, juin 2010, disponible sur : … Continue reading. Pourtant, en ce qui concerne les violences sexistes à l’égard des femmes Ouïgoures, il reste encore un long chemin à parcourir. Qu’il s’agisse de menaces de guerre, d’oppressions sans différenciations ou d’oppressions fondées sur genre, « peu de mesures ont été mises en place pour exposer la responsabilité de Pékin »[31]Maya Wang, « More Evidence of China’s Horrific Abuses in Xinjiang”, Human Rights Watch, 20 février 2020, disponible sur : … Continue reading jusqu’à présent, comme le souligne avec justesse l’importante ONG, Human Rights Watch.
Le défi pour la lutte ouïghoure pourrait être de faire des violences sexistes exercées par la Chine une problématique internationale au sens large. Après les louanges de Rushan Abbas[32]Rushan Abbas, “Uyghur Women Persecuted: Will the Feminists Support Them?”, Bitter Winter Magazine, 6 décembre 2020, disponible sur : … Continue reading, la cause pourrait vraiment profiter de l’aide des réseaux féministes de plaidoyer transnationaux pour faire pression sur les gouvernements occidentaux et les Nations Unies afin de contraindre la Chine à mettre fin aux abus commis à l’encontre de l’ethnie ouïghoure. En effet, ce faisant, les défenseur.euse.s Ouïghour.e.s pourraient utiliser de nouveaux canaux de transmission, rejoindre de nouveaux.elles défenseur.euse.s ainsi qu’un nouveau public, ouvrant la voie à un « effet boomerang » efficace…
Pour citer cet article : Manon Cassoulet-Fressineau, « Où se situent les réseaux de plaidoyers transnationaux dans la lutte contre les violences sexistes que subissent les femmes Ouïghoures ? », Institut du Genre en Géopolitique, 31.08.2020.

References

References
1 Muyi Xiao, Haley Willis, Christoph Koettl, Natalie Reneau et Drew Jordan, “China Is Using Uighur Labor to Produce Face Masks”,  The New York Times, 19/07/2020, disponible sur : https://www.nytimes.com/2020/07/19/world/asia/china-mask-forced-labor.html
2 traduit de « […] key contributors to a convergence of social and cultural norms », Margaret E. Keck et Kathryn Sikkink, “Transnational advocacy networks in international and regional politics”, International Social Science Journal, vol. 68, 2018, pp. 65-76.
3 traduit de : « forms of organization characterized by voluntary, reciprocal and horizontal patterns of communication and exchange », M.E. Keck et K. Sikkink, Ibid.
4 traduit de : « plead the causes of others or defend a cause or proposition”, Ibid.
5 Traduit de : « A transnational advocacy network includes those actors working internationally on an issue, who are bound together by shared values, a common discourse, and dense exchanges of information and services« , Jones Baumgartner, “Agenda dynamics and policy subsystems », Journal of Politics, vol. 53, no. 4, nov. 2011, pp. 1044–1074.
6, 9 Margaret E. Keck et Kathryn Sikkink, “Transnational advocacy networks in international and regional politics”, International Social Science Journal, vol. 68, pp. 65-76.
7 Ibid.
8 Margaret E. Keck and Kathryn Sikkink, Ibid.
10 Chen Yu-Wen, « Who made Uyghurs visible in the international arena ?”, Global Migration and Transnational Politics, Working Paper, no. 12, June 2010, p. 3 disponible sur : https://gmtp.gmu.edu/publications/gmtpwp/gmtp_wp_12.pdf
11 « is active in providing and disseminating information about the Uyghur cause to major news agencies, to international non-governmental human rights organizations, and on popular social networking platforms. », Chen Yu-Wen, « Who made Uyghurs visible in the international arena ?”, Global Migration and Transnational Politics, Working Paper no. 12, p. 1, disponible sur : https://gmtp.gmu.edu/publications/gmtpwp/gmtp_wp_12.pdf
12 Ibid., p.3
13 World Uyghur Congress (WUC), NdT
14 « “Eradicating Ideological Viruses” China’s Campaign of Repression Against Xinjiang’s Muslims », Human Rights Watch, 9 septembre 2018, disponible sur : https://www.hrw.org/report/2018/09/09/eradicating-ideological-viruses/chinas-campaign-repression-against-xinjiangs
15, 31 Maya Wang, « More Evidence of China’s Horrific Abuses in Xinjiang”, Human Rights Watch, 20 février 2020, disponible sur : https://www.hrw.org/news/2020/02/20/more-evidence-chinas-horrific-abuses-xinjiang
16 Maya Wang, « More Evidence of China’s Horrific Abuses in Xinjiang”, 20/02/2020, Human Rights Watch, available on : https://www.hrw.org/news/2020/02/20/more-evidence-chinas-horrific-abuses-xinjiang
17 Stephanie Nebehay, “U.N. says it has credible reports that China holds million Uighurs in secret camps”, Reuters, 10 septembre 2018, disponible sur : https://www.reuters.com/article/us-china-rights-un/u-n-says-it-has-credible-reports-that-china-holds-million-uighurs-in-secret-camps-idUSKBN1KV1SU
18 Chen Yu-Wen, « Who made Uyghurs visible in the international arena ?”, Global Migration and Transnational Politics, Working Paper no. 12, juin 2010
19 Mathilde Vo, “L’instrumentalisation des femmes Ouïghoures dans la stratégie de domination ethnique des Hans par le gouvernement chinois”, Institut du Genre en Géopolitique, 5 août 2020, disponible sur : https://igg-geo.org/?p=1720
20 « Stérilisations forcées de femmes ouïghoures : « Je savais ce qui m’attendait si je refusais’’ », France 24, 27 juillet 2020, disponible sur : https://www.france24.com/fr/20200721-st%C3%A9rilisations-forc%C3%A9es-de-femmes-ou%C3%AFghoures-je-savais-ce-qui-m-attendait-si-je-refusais
21 Adrian Zenz, Sterilizations, IUDS , and mandatory birth control: the CPP’s campaign to suppress Uyghur birthrates in Xinjiang, Washington DC, The Jamestown foundation, juillet 2020, disponible sur : https://jamestown.org/wp-content/uploads/2020/06/Zenz-Internment-Sterilizations-and-IUDs-UPDATED-July-21-Rev2.pdf?x69018
22 Laurence Defranoux, «Ouïghours : les camps secrets du régime chinois », Libération, 20 août 2018, disponible sur :   https://www.liberation.fr/planete/2018/08/29/ouighours-les-camps-secrets-du-regime-chinois_1675335
23 Rushan Abbas, “Uyghur Women Persecuted: Will the Feminists Support Them?”, Bitter Winter Magazine, 6 décembre 2020, disponible sur : https://bitterwinter.org/uyghur-women-persecuted-will-the-feminists-support-them/
24 Rushan Abbas, Ibid.
25 Adrian Zenz, Sterilizations, IUDS , and mandatory birth control: the CPP’s campaign to suppress Uyghur birthrates in Xinjiang, Washington DC, The Jamestown foundation, juillet 2020
26 Laurence Defranoux, « Ouïghours : l’entrave aux naissances, un critère de génocide », Libération, 20 juillet 2020, disponible sur : https://www.liberation.fr/planete/2020/07/20/l-entrave-aux-naissances-un-critere-de-genocide_1794804
27 Mathilde Vo, “L’instrumentalisation des femmes Ouïghoures dans la stratégie de domination ethnique des Hans par le gouvernement chinois”, Institut du Genre en Géopolitique, 5 août 2020, disponible sur : https://igg-geo.org/?p=1720
28 Laurence Defranoux, « Ouïghours : «On m’a fait m’allonger et écarter les jambes, et on m’a introduit un stérilet », Libération, 20 juillet 2020, disponible sur : https://www.liberation.fr/planete/2020/07/20/on-m-a-fait-m-allonger-et-ecarter-les-jambes-et-on-m-a-introduit-un-sterilet_1794798
29 “Les Ouïghours soutenus par « les colleuses » sur les murs de Paris”,  Huffpost, 30 juillet 2020, disponible sur : https://www.huffingtonpost.fr/entry/les-colleuses-soutiennent-les-ouighours-sur-les-murs-de-paris_fr_5f2288e2c5b6a34284b6d0a1
30 Chen Yu-Wen, « Who made Uyghurs visible in the international arena ?”, Global Migration and Transnational Politics, Working Paper no. 12, juin 2010, disponible sur : https://gmtp.gmu.edu/publications/gmtpwp/gmtp_wp_12.pdf
32 Rushan Abbas, “Uyghur Women Persecuted: Will the Feminists Support Them?”, Bitter Winter Magazine, 6 décembre 2020, disponible sur : https://bitterwinter.org/uyghur-women-persecuted-will-the-feminists-support-them/