Les conditions de travail des femmes dans les mines de mica de Madagascar

Temps de lecture : 10 minutes

01.07.2022

Mina Rakotoarindrasata

L’exploitation artisanale du mica est une activité traditionnelle, pratiquée depuis la période de la colonisation dans le Sud de Madagascar. Elle est en plein essor et sa production relève d’un enjeu considérable car la demande mondiale en la matière est croissante. Le mica est un minéral résistant à de fortes chaleurs, largement utilisé comme isolant dans les industries aéronautique, automobile et téléphonique. Au cours des dernières années, les questions relatives aux conditions de travail dangereuses dans les mines artisanales ont été mises en exergue, amenant les différentes parties prenantes à réfléchir aux façons de  garantir aux travailleur·euse·s des conditions de travail plus sûres. Un regard s’est porté ces dernières années sur Madagascar, en raison notamment de la polémique engendrée par l’emploi de plus de 10 000 enfants dans des conditions inhumaines dans les mines de mica du Sud[1]“Plus de 10.000 enfants employés pour extraire le mica à Madagascar”, Le Figaro, Décembre 2019, … Continue reading. En 2017, Madagascar, troisième producteur mondial, a généré un revenu estimé à six millions de dollars. La petite exploitation du mica s’est encore plus développée ces dernières années, faisant du pays le second pourvoyeur de mica dans le monde, derrière l’Inde. Bien qu’étant un secteur porteur au niveau mondial, le salaire quotidien obtenu par un petit exploitant malgache[2]Selon le Code minier malgache, on désigne comme “petits exploitants”, tous exploitants des mines à ciel ouvert ou sous terre jusqu’à une profondeur limitée, qui utilisent des techniques … Continue reading du mica est dérisoire et ne suffit pas à assurer des repas journaliers convenables pour sa famille. 

Dans cet article, nous nous sommes demandés si les conditions de travail dans les petites exploitations minières impactent-elles les femmes différemment en raison de leurs rôles sociaux et biologiques imposés par la société ?[3]Les rôles de genre des femmes se définissent comme les rôles que leur attribue la société sur la base de leur sexe. Exemple: Les tâches domestiques et les soins reposent essentiellement sur les … Continue reading

L’auteure de cet article a fait partie d’une équipe d’investigation, qui en mars 2021, a mené une enquête auprès d’une trentaine de petites exploitations minières situées dans les Districts de Taolagnaro et d’Amboasary Sud dans la Région Anosy ainsi que dans le District de Bekily dans la Région d’Androy. Le recueil des données a été entrepris par le biais d’entretiens individuels et collectifs conduits auprès de petits exploitants et de travailleur·euse·s dans les mines de mica mais aussi grâce aux observations directes   sur site. 

L’article va ainsi aborder consécutivement les activités menées par les femmes dans ces mines de mica et les revenus qu’elles peuvent en tirer; l’équilibre qu’elles doivent trouver entre leurs rôles sociaux ou de genre et leurs activités productives et enfin; les pistes d’actions à envisager afin d’améliorer leurs conditions de travail dans ces mines.

Activités des femmes et revenus tirés des activités minières 

Si l’exploitation du mica est, dans le Sud de Madagascar une activité traditionnelle pour les familles, la sécheresse qui perdure ces dernières années en a fait leur activité principale, en concurrence avec l’agriculture. Les mines de mica sont toutes des exploitations familiales réunissant des membres de la famille proche et de la famille éloignée, des femmes et des hommes de toutes les tranches d’âges, dès l’âge de 4-5 ans. Ces petites exploitations minières sont informelles et utilisent des techniques artisanales et des outils rudimentaires. Selon les données que nous avons collectées, 55% de la main-d’œuvre dans les mines de mica visitées est constituée de femmes et de filles. On compterait même 59% de filles contre 41% de garçons ayant moins de 12 ans et 57% de filles contre 43% de garçons ayant entre 12 à 17 ans. Cependant, parmi les plus de 18 ans, 49% sont des femmes et 51% sont des hommes. Notons  que les hommes et les femmes n’ont pas les mêmes attributions au sein des mines. Les femmes et les jeunes filles sont la plupart du temps impliquées dans l’évacuation des minerais, le triage, le tamisage et le transport des micas. Elles réalisent ces différentes tâches avec les enfants âgés de moins de 15 ans. Ainsi, elles semblent peu impliquées dans l’étape d’extraction des micas, réservée aux hommes à partir de 15-16 ans. 

Bien qu’exclusivement familiale, l’exploitation de mica est dirigée par un « petit exploitant » qui dirige de fait toutes les opérations sur le site d’exploitation ou qui est le propriétaire des terrains exploités. Les visites dans les sites ont permis de constater que tous les petits exploitants de mica sont des hommes, essentiellement âgés de 30 ans et plus. Ils sont les chefs d’une lignée, les aînés d’une fratrie ou les chefs d’une famille. En fait,  la persistance des stéréotypes de genre  conduit à une répartition des rôles et à une différenciation de la valeur qui leur est accordée. Puisqu’il est convenu socialement que les hommes sont plus forts physiquement, ces derniers sont affectés aux tâches nécessitant supposément une plus grande force physique. Ces attributions masculines sont socialement et économiquement plus valorisées. A l’inverse, les femmes et les jeunes filles, estimées moins fortes et moins disponibles, vont être assignées aux activités qui rappellent les tâches domestiques et familiales, comme le tamisage et le triage. 

Ces perceptions entraînent une inégalité dans la rémunération., Il a été constaté lors des enquêtes que les membres d’une même famille conviennent tacitement que les revenus obtenus grâce aux produits du mica à forte valeur marchande, sont destinés aux hommes et aux jeunes hommes impliqués dans l’extraction. Le reste des produits du mica est à départager entre les femmes et les enfants investis dans les autres activités. Les hommes peuvent avoir un revenu journalier de deux à quatre fois supérieur à celui des femmes. 

Cet écart dans les revenus a conduit certaines femmes cheffes de famille à Taolagnaro et à Bekily à dépasser les divisions des tâches dans les mines en s’impliquant dans l’extraction, domaine jusqu’ici traditionnellement réservé aux hommes. Cette nouvelle voie qu’ouvre ces femmes peut servir d’exemple à d’autres. 

Notons que les revenus obtenus par les travailleur·euses, quel que soit leur âge, dans les mines de mica du Sud du pays, sont tellement dérisoires (en moyenne 500 à 3 000 Ariary par jour, soit 0,12 à 0,75 dollar par jour[4]Un dollar équivaut à environ quatre mille Ariary (monnaie malgache)) que ces derniers et dernières sont obligé·es de s’investir dans d’autres activités génératrices de revenus. Toutefois, les femmes sont davantage concernées que les hommes. Elles pratiquent par exemple l’agriculture lors des rares pluies, elles collectent des bois de chauffe pour les transformer en charbon à vendre, elles font commerce de fruits de cactus (« raketa ») ou de prunes de Cythère[5]La prune de Cythère est un fruit tropical rafraîchissant (contenant environ 86% d’eau). La pulpe du fruit mûr est une source de vitamine C et de fer.(« sakoa ») ou bien, elles veillent la nuit pour faire des travaux de tissage. 

Équilibre difficile à trouver entre leurs rôles de genre et leurs activités productives

Outre leur implication active dans les activités productives, les femmes sont accaparées par d’autres activités. En effet, les tâches domestiques constituent l’un des principaux motifs pour lesquels les femmes travaillent moins dans les exploitations minières par rapport à leurs homologues masculins.  Les femmes jouent un rôle important dans le ravitaillement en nourriture et en eau des travailleur·euses des mines. La sécheresse qui perdure dans les localités concernées aggrave la famine puisque les populations locales ne peuvent plus s’adonner à l’agriculture. De même, cette sécheresse ne facilite pas les tâches des femmes puisque le temps qu’elles dédient aux tâches domestiques se trouve rallongé. Par exemple, elles passent une à trois heures de leur journée à récupérer de l’eau et trois à six heures à cueillir les fruits de cactus, ces ressources se faisant rares. 

Ainsi, les obligations familiales et la “double charge de travail” qui pèse sur les femmes constituent un facteur important dans l’établissement de leur agenda journalier et les empêchent de participer pleinement à l’exploitation minière artisanale et à petite échelle[6]Terminologie utilisée dans le secteur minier pour désigner les exploitations minières de petite envergure en raison de leur structure organisationnelle et de leur mode de gestion simplifiés, du … Continue reading. Ces différentes missions bien qu’elles leur prennent beaucoup de temps, sont peu valorisées par les communautés, qui s’attendent à ce que les femmes se dévouent en priorité à leur famille. 

Les caractéristiques biologiques et physiologiques spécifiques aux femmes entrent également en ligne de compte. En effet, en raison des problèmes financiers rencontrés par leur famille, les femmes, même enceintes, ne peuvent pas se permettre de s’arrêter de travailler et ne cessent qu’à l’approche de leur accouchement. Toutefois, la plupart du temps, leurs attributions sont aménagées pour qu’elles ne portent plus de charges lourdes et n’adoptent plus de positions de travail jugées dangereuses pour  leur santé. Certaines d’entre elles bénéficient également d’horaires de travail raccourcis. Seule une minorité a déclaré qu’aucun aménagement spécifique n’a été fait  en raison de leur grossesse . Après l’accouchement, les femmes ne reprennent le chemin des mines qu’après un à quatre mois car les pratiques du « jabela[7]Le fait de prendre du repos et de se tenir au chaud après avoir mis au monde un enfant selon les croyances locales et ainsi, de prévenir les cas d’endométrite (infection de l’endomètre) post … Continue reading»  sont encore habituelles dans les localités concernées. Ce délai est également nécessaire pour s’assurer que l’enfant soit suffisamment robuste pour être emmené sur les sites. En effet, la plupart des mères de famille doivent revenir travailler dans les mines de mica avec leur bébé, en le portant  sur leur dos tout en travaillant. Les femmes doivent également s’organiser entre elles pour assurer la garde des enfants en bas âge dans les sites miniers. Souvent, celles qui sont plus âgées s’acquittent de cette tâche et en contrepartie, elles peuvent bénéficier d’une partie des gains quotidiens de la famille. 

Enfin, les femmes sont obligées de s’absenter des mines lorsque leurs enfants sont malades. Tous ces exemples nous montrent qu’elles sont responsables des activités de soins et d’entretien (care[8]La psychologue américaine Carol Gilligan introduit ce terme dans les débats sociétaux et politiques à travers son livre « In a different voice » publié en 1982. Selon l’auteure, le care « … Continue reading) de leur famille.

Notons que les mères célibataires ne peuvent pas se permettre de s’absenter longtemps puisque les membres de leurs familles proches ou éloignées ne peuvent pas subvenir indéfiniment à leurs besoins et à ceux de leur(s) enfant(s). Beaucoup d’entre elles affirment continuer de travailler même si elles sont malades et disent reprendre rapidement le travail après leur accouchement. 

Pistes d’actions pour améliorer les conditions de travail des femmes dans les mines de Mica 

L’État malgache et ses partenaires envisagent différentes initiatives[9]“Le ministère américain du travail soutient le PNUD et ses partenaires dans leurs efforts pour mettre fin au travail des enfants dans les mines de mica à Madagascar”, OCHA Services, Février … Continue readingvisant à formaliser la petite exploitation du mica et à assurer une chaîne de valeur plus juste et plus équitable : formation de groupements de petits exploitants, dotation en outillage, prévision de sécurité sociale et de prise en charge médicale et lutte contre le travail des enfants. 

Ainsi, il est important d’inclure les femmes dans la prise de décision afin d’améliorer leurs conditions de travail. Une démarche rigide de normalisation du secteur pourrait nuire aux femmes et à ceux qui dépendent d’elles pour subsister[10]Initiative Croissance de l’économie et débouchés économiques des femmes (CEDEF). Favoriser l’autonomisation des femmes dans l’exploitation minière artisanale et à petite échelle en … Continue reading. Comme le gouvernement et ses partenaires envisagent de lutter contre le travail des enfants dans ce secteur, il faut rester attentif à ce que cela ne lèse pas les femmes. Étant donné que les femmes et les enfants accomplissent les mêmes tâches dans l’exploitation du mica, désengager les enfants de ce secteur rallongera de fait le temps de travail des femmes dans les mines, sans que leurs tâches reproductives soient forcément allégées. 

Les femmes sont souvent exclues des structures de gestion dans les petites exploitations de mica et ont, de ce fait, du mal à participer aux processus de décisions pour y partager leurs préoccupations, étant donné que les petits exploitants sont des hommes. Ainsi, il serait primordial de remettre en question les règles et les pratiques organisationnelles dans ce secteur qui peuvent perpétuer et accentuer l’inégalité entre femmes et hommes. La priorité étant d’assurer l’inclusion des femmes dans les structures formelles mises en place et de leur octroyer également des formations, afin d’accroître leurs connaissances et leurs capacités techniques et juridiques. 

Les différentes parties prenantes doivent également tenir compte des différents obstacles auxquels les femmes doivent faire face, en relation avec leurs rôles sociaux, notamment de mères de famille. Notons parmi ces entraves, la répartition inégale des tâches domestiques entre femmes et hommes et la sous-représentation des femmes dans les structures de pouvoir et de décision. Prioritairement, des structures d’épaulement doivent être érigées afin de contribuer à améliorer le statut des femmes et leurs moyens de subsistance dans la petite exploitation du mica : points d’accès à l’eau potable, infrastructures sanitaires et scolaires de proximité. 

D’autre part, il a été unanimement reconnu que les petites exploitations de mica ne peuvent pas être isolées des grandes entreprises minières et des autres acteurs présents dans la chaîne de valeur, comme les collecteurs ou les entreprises exportatrices de mica[11]Women’s International League for Peace & Freedom, À l’autre bout de la chaîne : Les femmes dans les mines artisanales en RDC, Août 2016, … Continue reading. Leur concours dans l’amélioration des conditions de travail dans les mines et notamment dans la mise en place des services qui s’attaquent aux problèmes spécifiques des femmes dans les sites miniers est ainsi sollicité (initiatives en matière de santé, éducation et protection de l’environnement).La formalisation de la filière mica passera assurément par l’utilisation de technologies plus adaptées. Des méthodes d’extraction de minerai plus sûres et moins contraignantes physiquement favoriseraient également une plus grande participation des femmes dans ces activités. 

Enfin, il faut tenir compte du contexte socioculturel qui prévaut dans les localités concernées. Dans la culture malgache, avoir beaucoup d’enfants est considéré comme une bénédiction. Pour certains parents, les enfants sont même considérés comme un investissement car ils peuvent faire partie de la main d’œuvre familiale et ce, même dès leur plus jeune âge. En outre, la polygamie est une pratique coutumière courante et normalisée dans certaines des régions visitées. Par exemple, à Bekily, un homme peut avoir entre deux à sept conjointes. D’après nos constats, le polygame dote chacune de ses femmes d’un puit qui va être exploité par leurs enfants en commun. Tout ceci nous amène à encourager la conduite d’actions et de stratégies par le biais d’une communication pour le changement social et comportemental (CCSC) afin d’aboutir à une amélioration des conditions de travail et du statut des femmes dans les petites exploitations de mica à Madagascar. 

Conclusion 

Si la petite exploitation de mica ne permet pas jusqu’à présent de faire vivre décemment les travailleur·euse·s, elle constitue un gagne-pain et permet à des milliers de personnes  dans les régions concernées de survivre.  Le succès des efforts menés pour la renforcer afin d’en faire un secteur économique durable repose évidemment sur la prise  de mesures strictes en vue d’établir une chaîne d’approvisionnement responsable et éthique. Toutefois, la prise en compte des conditions générales des femmes y évoluant devrait aller de pair avec toutes les dispositions prises, sous peine de laisser de côté une large partie de la main d’œuvre dans les mines de mica. 

Bibliographie

“Plus de 10.000 enfants employés pour extraire le mica à Madagascar, Le Figaro, Décembre 2019, https://www.lefigaro.fr/flash-eco/plus-de-10-000-enfants-employes-pour-extraire-le-mica-a-madagascar-ong-20191122#:~:text=Plus%20de%2010.000%20enfants%2C%20les,l’enqu%C3%AAte%20de%20deux%20ONG

 “Le ministère américain du travail soutient le PNUD et ses partenaires dans leurs efforts pour mettre fin au travail des enfants dans les mines de mica à Madagascar”, OCHA Services, Février 2021, https://reliefweb.int/report/madagascar/le-minist-re-am-ricain-du-travail-soutient-le-pnud-et-ses-partenaires-dans-leurs 

Bureau International du Travail, Genre et travail des enfants dans les mines et carrières au Burkina Faso, au Mali et au Togo – Synthèse des études de cas, Octobre 2013, https://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/—ed_protect/—protrav/—safework/documents/publication/wcms_232032.pdf

IMPACT, Transformer la gestion des ressources naturelles. Trousse : Évaluations de l’impact selon le genre pour les projets et politiques concernant l’exploitation minière artisanale et à petite échelle, Décembre 2020, https://impacttransform.org/wp-content/uploads/2020/12/IMPACT-GIA-Toolkit_FR-2020_web.pdf

Initiative Croissance de l’économie et débouchés économiques des femmes (CEDEF), Favoriser l’autonomisation des femmes dans l’exploitation minière artisanale et à petite échelle en Afrique centrale et en Afrique de l’Est, 2017, https://idl-bnc-idrc.dspacedirect.org/bitstream/handle/10625/56531/IDL-56531.pdf

Initiative Croissance de l’économie et débouchés économiques des femmes (CEDEF), Les femmes dans l’exploitation minière artisanale et à petite échelle – L’autonomisation : Un aperçu des défis et des possibilités,Septembre 2017, https://womenandmining.org/wp-content/uploads/2019/06/women-in-artisinal-and-small-scale-mining-rwanda-FR.pdf

Cavazuti L, Romo C, McFadden C & Schapiro R, ‘Zone Rouge’: An army of children toils in African mines, Novembre 2019, NBC News, https://www.nbcnews.com/news/all/army-children-toil-african-mica-mines-n1082916

SOMO (Center for Research on Multinational Corporations) & Terre des hommes, Child Labour in Madagascar’s Mica Sector – Impact of the mica supply chain on children’s rights from the Malagasy mines to the international product line, Novembre 2019, https://www.datocms-assets.com/22233/1623490704-child-labour-in-madagascars-mica-sector-terre-des-hommes.pdf

WOMEN’S INTERNATIONAL LEAGUE FOR PEACE & FREEDOM, À l’autre bout de la chaîne : Les femmes dans les mines artisanales en RDC, Août 2016, https://wilpf.org/wp-content/uploads/2016/10/LesFemmesDansLesMinesArtisanalesEnRDC_web.pdf

Pour citer cette production: Mina Rakotoarindrasata, “Les conditions de travail des femmes dans les mines de mica de Madagascar”, 01/07/20222, Institut du Genre en Géopolitique.

Les propos contenus dans cet article n’engagent que l’auteur.ice.

References

References
1 Plus de 10.000 enfants employés pour extraire le mica à Madagascar, Le Figaro, Décembre 2019, https://www.lefigaro.fr/flash-eco/plus-de-10-000-enfants-employes-pour-extraire-le-mica-a-madagascar-ong-20191122#:~:text=Plus%20de%2010.000%20enfants%2C%20les,l’enqu%C3%AAte%20de%20deux%20ONG
2 Selon le Code minier malgache, on désigne comme “petits exploitants”, tous exploitants des mines à ciel ouvert ou sous terre jusqu’à une profondeur limitée, qui utilisent des techniques artisanales, sans transformation des minéraux sur le lieu de l’extraction. Les exploitants du mica en font partie. Dans cet article, nous avons expressément utilisé le masculin car nous n’avons rencontré que des hommes petits exploitants de mica lors de nos enquêtes.
3 Les rôles de genre des femmes se définissent comme les rôles que leur attribue la société sur la base de leur sexe. Exemple: Les tâches domestiques et les soins reposent essentiellement sur les femmes.
4 Un dollar équivaut à environ quatre mille Ariary (monnaie malgache
5 La prune de Cythère est un fruit tropical rafraîchissant (contenant environ 86% d’eau). La pulpe du fruit mûr est une source de vitamine C et de fer.
6 Terminologie utilisée dans le secteur minier pour désigner les exploitations minières de petite envergure en raison de leur structure organisationnelle et de leur mode de gestion simplifiés, du faible nombre et niveau de qualification des travailleur.euses impliqué.es, du type d’équipement assez rudimentaire, du faible degré de mécanisation et de niveau de technologie mis en œuvre
7 Le fait de prendre du repos et de se tenir au chaud après avoir mis au monde un enfant selon les croyances locales et ainsi, de prévenir les cas d’endométrite (infection de l’endomètre) post partum
8 La psychologue américaine Carol Gilligan introduit ce terme dans les débats sociétaux et politiques à travers son livre « In a different voice » publié en 1982. Selon l’auteure, le care « se définit par un souci fondamental de bien-être d’autrui et centre le développement moral sur l’attention aux responsabilités et à la nature des rapports humains »
9 “Le ministère américain du travail soutient le PNUD et ses partenaires dans leurs efforts pour mettre fin au travail des enfants dans les mines de mica à Madagascar”, OCHA Services, Février 2021, https://reliefweb.int/report/madagascar/le-minist-re-am-ricain-du-travail-soutient-le-pnud-et-ses-partenaires-dans-leurs
10 Initiative Croissance de l’économie et débouchés économiques des femmes (CEDEF). Favoriser l’autonomisation des femmes dans l’exploitation minière artisanale et à petite échelle en Afrique centrale et en Afrique de l’Est, https://idl-bnc-idrc.dspacedirect.org/bitstream/handle/10625/56531/IDL-56531.pdf
11 Women’s International League for Peace & Freedom, À l’autre bout de la chaîne : Les femmes dans les mines artisanales en RDC, Août 2016, https://wilpf.org/wp-content/uploads/2016/10/LesFemmesDansLesMinesArtisanalesEnRDC_web.pdf