Violences faites aux femmes et aux filles autochtones au Canada, un passé douloureux qui mobilise

Les femmes et les filles autochtones vivant au Canada sont issues des communautés des Premières Nations, des Inuites et des Métis, ayant connu la colonisation des Européen·ne·s, l’appropriation et le vol de leurs terres au XIXème siècle. La colonisation est marquée par une loi de 1876 qui définit le statut d’Indien comme une identité légale, avec des critères stricts. La Loi sur les Indiens^[1]Loi qui permet d’administrer le statut d’Indien, les gouvernements locaux des autochtones et l’acquisition de leurs terres. Elle garantit les droits des Autochtones en forçant … Continue reading est censée les protéger en leur octroyant des droits, cette loi les exclut de la société canadienne, dissocie les non-inscrit·e·s des inscrit·e·s, et établit une discrimination des genres^[2]McNab, M., Pedersen, A. M. & de Bruin, T. (2020, 30 avril). Questions relatives aux femmes autochtones du Canada. L’encyclopédie Canadienne. … Continue reading. Dans les années 1960, les violences, la racialisation, la sexualisation et la stigmatisation des femmes autochtones continuellement perpétuées déclenchent un certain activisme pour lutter contre les politiques d’assimilation du gouvernement^[3]Robinson, A. (2017, 20 avril). Association des femmes autochtones du Canada. l’Encyclopédie Canadienne. … Continue reading. 

Ces mouvements sont à l’origine de la création d’une des plus importantes associations, l’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC) en 1974. Cette dernière défend les droits civiques des femmes autochtones et agit pour la reconnaissance des violences faites aux femmes et aux filles^[4]Robinson, A. (2017, 20 avril). Association des femmes autochtones du Canada. l’Encyclopédie Canadienne. … Continue reading. Alors que le gouvernement canadien fait face à ce lourd passé, comment les femmes autochtones du Canada se mobilisent-elles pour faire reconnaître les multiples violences encore perpétrées à leur égard ?

Les violences subies par les femmes et les filles autochtones au Canada

En 2019, les femmes autochtones du Canada représentent environ 4% de la population totale du pays mais constituent 24% des victimes d’homicides et d’agressions^[5]Poupeau, D. (2019, 20 juin). Au Canada, des femmes autochtones sont tuées dans l’indifférence quasi générale. Slate.fr. … Continue reading. Selon un rapport de Statistique Canada de 2017, contrairement aux autres femmes non-autochtones du pays, les femmes autochtones ont douze fois plus de risques d’être victimes d’un homicide^[6]Hotton, T., Jacob, J. & Hobson, H. (2017, 21 juin). Femmes au Canada : rapport statistique fondé sur le sexe : Les femmes et le système  de justice pénale. Statistique Canada. … Continue reading. 

Diverses formes de violences structurelles liées au sexe, au genre et au statut d’autochtone sont à constater. Par exemple, jusqu’en 1985 la Loi sur les Indiens, loi d’assimilation sexiste et raciste contrôlant les femmes, interdit à ces dernières le droit de garder leur statut d’Indiennes et leurs droits si elles se marient avec une autre personne n’ayant pas le statut d’Indien^[7]McNab, M., Pedersen, A. M. & de Bruin, T. (2020, 30 avril). Questions relatives aux femmes autochtones du Canada. L’encyclopédie Canadienne. … Continue reading. La violence et le racisme institutionnels engendrent également des débordements policiers tels que l’affaire Sindy Ruperthouse dans laquelle huit officiers sont suspendus pour abus de pouvoir et agressions sexuelles contre cette femme en 2015. L’affaire portée par Radio-Canada a provoqué une onde de choc quant aux divulgations des violences et agressions des policier·ère·s sur les femmes autochtones^[8]Loiselle-Boudreau, J. (2019, 19 février). Les femmes autochtones et la police : violence et discrimination. Ligue des droits et libertés. … Continue reading. 

De plus, à partir des années 1830, de nombreux·ses enfants autochtones ont subi des déplacement forcés vers des pensionnats ou des écoles résidentielles, afin de forcer l’assimilation de la culture euro-canadienne et d’effacer leur identité autochtone. Ils avaient, par exemple, l’interdiction de parler leur langue ou devaient laver leur corps à la javel. Cette période est marquée par plus de 4 000 décès^[9]Poupeau, D. (2019, 20 juin). Au Canada, des femmes autochtones sont tuées dans l’indifférence quasi générale. Slate.fr. … Continue reading. Cela explique aussi la violence intracommunautaire et intrafamiliale des hommes sur les femmes, reflétant « les bouleversements identitaires engendrés par les pensionnats^[10]Poupeau, D. (2019, 20 juin). Au Canada, des femmes autochtones sont tuées dans l’indifférence quasi générale. Slate.fr. … Continue reading ». 

La stérilisation forcée illustre une autre forme de violence du système gouvernemental sur les femmes autochtones.  Des femmes témoignent de plus en plus de cette pratique qui découle de la théorie de l’eugénisme. Cette croyance permettait de contrôler la démographie autochtone en déclarant « inaptes » les femmes autochtones qui voulaient avoir des enfants. Entre 1928 et 1972, dans la région de l’Alberta où la stérilisation était devenue légale, le bureau de l’eugénisme, organisme gouvernemental qui décidait de la stérilisation des femmes, a appliqué cette pratique sur 2 834 femmes, incluant entre 6% et 8% de femmes autochtones^[11]Stote, K. (2019, 17 avril). Stérilisation des femmes autochtones au Canada. l’Encyclopédie Canadienne. … Continue reading. Cette pratique engendre des complications psychologiques pour les jeunes filles autochtones^[12]Stote, K. (2019, 17 avril). Stérilisation des femmes autochtones au Canada. l’Encyclopédie Canadienne. … Continue reading. Aujourd’hui, les stérilisations forcées se perpétuent sur les femmes autochtones qui accouchent dans les hôpitaux. La pratique, qui consiste la plupart du temps à ligaturer les trompes, est réalisée par le médecin sans le consentement des femmes, qui se trouvent dans un état vulnérable. Certaines de ces femmes poursuivent actuellement les hôpitaux et les gouvernements fédéral et provincial^[13]Jung, D. (2021, août 22). Les femmes autochtones stérilisées de force sortent de l’ombre au Canada. ouest-france.fr. … Continue reading. 

La discrimination et la ségrégation des femmes autochtones se traduisent également par leur représentation dans le milieu carcéral du pays. Environ 32% des prisonniers sont des Autochtones et 48% des femmes incarcérées sont des femmes autochtones^[14]Radio-Canada. (2021, 20 décembre). 48 % de la population féminine des prisons fédérales est autochtone. Radio-Canada.ca. … Continue reading. 

Les obstacles quant à la construction d’une culture ou d’une identité collective autochtone ont contribué à l’aliénation de ces communautés, renforçant l’exclusion sociale. Selon la journaliste Emmanuelle Walter enquêtant sur les féminicides au Canada, les femmes autochtones « ont une espérance de vie de cinq à dix fois plus courtes. Des revenus de 30% inférieurs. [Sont] trois fois plus victimes de violences conjugales^[15]Poupeau, D. (2019, 20 juin). Au Canada, des femmes autochtones sont tuées dans l’indifférence quasi générale. Slate.fr. … Continue reading. » Cette constante discrimination a même mené au lancement d’une enquête impartiale par le gouvernement canadien sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (FFADA) pour dénoncer le génocide subi par les femmes et les filles des communautés autochtones. 

Les causes profondes d’un défi de la société canadienne 

Citer 122 fois le terme « génocide » dans le rapport FFADA démontre l’ampleur des problèmes sociétaux profonds du Canada qui sont actuellement les défis du gouvernement fédéral. En effet, les discriminations et les inégalités socio-économiques envers les femmes autochtones sont engendrées par l’idéologie et les violences coloniales depuis l’appropriation et le vol des terres des autochtones par les Européen·ne·s. Le colonialisme d’établissement a détruit les cultures des autochtones en construisant une société basée sur la culture du colonisateur^[16]Wohlschies R. (2021), « Le colonialisme comme processus patriarcal de dominations. La place des femmes et des féminismes dans le processus de décolonisation », Institut du Genre en … Continue reading. Ce phénomène est contrôlé par les hommes, instaurant une société coloniale patriarcale, qui a pour conséquences le racisme et le sexisme subis par la communauté autochtone en générale et les femmes autochtones en particulier^[17]McNab, M., Pedersen, A. M. & de Bruin, T. (2020, 30 avril). Questions relatives aux femmes autochtones du Canada. L’encyclopédie Canadienne. … Continue reading. 

Plusieurs initiatives et volontés politiques ont vu le jour pour que la société canadienne reconnaisse son passé. Une Commission de vérité et réconciliation (CVR) a vu le jour en 2007 pour donner la parole aux personnes directement ou indirectement touchées par les pensionnats autochtones. C’est un moyen d’amorcer la réconciliation entre les Canadien·ne·s et les communautés autochtones. Entre 2007 et 2015, 6 500 témoignages ont été recueillis, 72 millions de dollars ont financé les travaux de recherche, d’enquête et de collecte d’informations de la Commission, mais aussi l’organisation de sept évènements nationaux, mobilisant et sensibilisant la population canadienne par rapport à leur histoire. En 2015, le rapport final du CVR émet 94 recommandations pouvant faciliter la réconciliation nationale entre les peuples autochtones et le reste de la société canadienne^[18]Commission de vérité et réconciliation du Canada. (2022, 29 septembre). Gouvernement du Canada. https://rcaanc-cirnac.gc.ca/fra/1450124405592/1529106060525. Ce rapport est accepté par le gouvernement, qui a la volonté d’établir une nouvelle relation respectueuse et coopérative avec les peuples autochtones en se basant sur le partenariat et les droits^[19]Commission de vérité et réconciliation du Canada. (2022, 29 septembre). Gouvernement du Canada. https://rcaanc-cirnac.gc.ca/fra/1450124405592/1529106060525. 

Depuis l’accession au pouvoir du parti libéral de Justin Trudeau, la situation des autochtones semble devenir une priorité du gouvernement. En 2016, l’enquête nationale FFADA, lancée par le gouvernement, reconnaît qu’entre 1980 et 2012, plus de 1 200 femmes et filles autochtones ont disparu ou ont été assassinées. Le rapport final de l’enquête présenté en juin 2019 fait état de 231 appels à la justice, dont des recommandations, dénonçant l’inaction et l’indifférence de la société canadienne^[20]Brant, J. (2020, 8 juillet). Femmes et filles autochtones disparues et assassinées au Canada. l’Encyclopédie Canadienne. … Continue reading. Le rapport demande la création par le gouvernement d’un « poste de défenseur national des droits des citoyens indigènes, d’un tribunal spécialisé et d’un organisme de surveillance de la police^[21]Canada : Un rapport dénonce un « génocide » des femmes autochtones. (2019, 7 juin). 20minutes. https://www.20minutes.fr/monde/2531991-20190603-canada-rapport-denonce-genocide-femmes-autochtones. » En 2021, « un plan d’action sur la réconciliation avec les peuples autochtones 2021-2025^[22]Plan d’action sur la réconciliation avec les peuples autochtones d’Affaires mondiales Canada – Rapport d’avancement – 2021 à 2022. (2021). Gouvernement du Canada. … Continue reading » est lancé pour faire des droits des autochtones et de la paix une continuité avec les précédentes initiatives. 

Ces initiatives et travaux lancés par le gouvernement démontrent d’une volonté politique de reconnaître et dénoncer les violences faites aux peuples autochtones et aux femmes, bien que les violences et les agressions soient encore perpétuées dans le pays. Ces avancées vont de pair avec la mobilisation et la sensibilisation faites par ces mêmes femmes depuis des années.  

Les différentes mobilisations des femmes et des filles de la communauté autochtone

Les femmes et les communautés autochtones sont soutenues par des associations comme l’AFAC pour faire entendre leur voix et pallier l’inclusion, le racisme et le sexisme qu’elles subissent. En 1985 par exemple, la Loi sur les Indiens est amendée pour être conforme à la Charte des droits et libertés^[23]Charte s’appuyant sur la Proclamation royale de 1763 qui garantit les droits des peuples autochtones et la détention des terres non cédées ou vendues. Néanmoins, les droits restent vagues et … Continue reading et permettre aux femmes de récupérer leur statut et leurs droits. Depuis, le nombre d’Indien·ne·s inscrit·e·s est passé de 360 000 en 1985 à 778 000 en 2007^[24]McNab, M., Pedersen, A. M. & de Bruin, T. (2020, 30 avril). Questions relatives aux femmes autochtones du Canada. L’encyclopédie Canadienne. … Continue reading. Cette loi a été critiquée par son manque d’égalité des genres envers les personnes qui s’y inscrivent. En 2017, le parlement canadien réforme de nouveau cette loi pour éliminer ces inégalités^[25]McNab, M., Pedersen, A. M. & de Bruin, T. (2020, 30 avril). Questions relatives aux femmes autochtones du Canada. L’encyclopédie Canadienne. … Continue reading. 

D’autres initiatives militantes ont vu le jour comme l’édification de 1 181 inukshuks^[26]Projet de Kristen Villebrun et d’autres femmes autochtones. Structure de pierre en forme d’être humain servant en général à un marquage de piste. Eriger en souvenir des femmes autochtones … Continue reading, représentant un être humain afin de commémorer les femmes autochtones assassinées et disparues^[27]Wikipedia contributors. (2022, 13 novembre). Meurtres et disparitions de femmes autochtones au Canada. https://fr.wikipedia.org/wiki/Meurtres_et_disparitions_de_femmes_autochtones_au_Canada. Depuis les années 1990, des marches annuelles, des créations artistiques, des projets et des documentaires commémoratifs apparaissent pour sensibiliser et se souvenir des violences et des agressions subies par les femmes et les communautés autochtones. Par exemple, tous les 14 février, une marche annuelle Their Spirits Live Within Us rend hommage aux femmes autochtones^[28]Brant, J. (2020, 8 juillet). Femmes et filles autochtones disparues et assassinées au Canada. l’Encyclopédie Canadienne. … Continue reading, ou encore le documentaire Our Sisters in Spirit de Nick Printup en 2016 dénonce la continuité postcoloniale, systémique et endémique des violences sexuelles faites aux femmes autochtones au Canada^[29]Wohlschies R. (2021), « Le colonialisme comme processus patriarcal de dominations. La place des femmes et des féminismes dans le processus de décolonisation », Institut du Genre en … Continue reading. Autre exemple, le 4 octobre est officiellement décrété comme la journée pour commémorer les FFADA^[30]Brant, J. (2020, 8 juillet). Femmes et filles autochtones disparues et assassinées au Canada. l’Encyclopédie Canadienne. … Continue reading. Ces rassemblements annuels mobilisent de plus en plus de personnes, et en particulier des Canadien·ne·s non-autochtones, démontrant que l’injustice faite aux femmes autochtones a une portée nationale^[31]RCQC. (2016, 14 février). Femmes autochtones : la mobilisation doit se poursuivre, dit Michèle Audette. HuffPost. … Continue reading. 

D’autres enjeux actuels touchent les communautés autochtones. Depuis 2012, le mouvement Idle No More émerge sur les réseaux sociaux qui dénoncent les projets de lois du gouvernement canadien portant atteinte à la souveraineté des peuples autochtones^[32]Sadik, T. & Dyck, N. (2020, 4 décembre). Organisation politique des Autochtones et activisme au Canada. l’Encyclopédie Canadienne. … Continue reading. Cela s’est traduit par une mobilisation des autochtones en février 2020 contre un projet de gazoduc, perturbant le trafic ferroviaire^[33]Ayoun, L., Bel, V., Rajaonson, J. & Permingeat, X. (2020, 12 février). Une mobilisation contre un gazoduc prend de l’ampleur au Canada. Le Monde de l’Energie. … Continue reading. 

Dès 2004, Amnesty International prend part au combat des femmes autochtones au vu de l’augmentation du nombre de violences et de victimes en publiant des rapports mettant en avant le manque d’analyse et de statistiques nationales sur le nombre de femmes et de filles autochtones disparues, et en appelant le gouvernement à l’action^[34]Brant, J. (2020, 8 juillet). Femmes et filles autochtones disparues et assassinées au Canada. l’Encyclopédie Canadienne. … Continue reading. Un an plus tard, l’AFAC obtient des subventions pour créer une initiative Soeur par l’esprit afin d’effectuer des recherches, permettant la création d’une base de données et d’un rapport sur le suivi des cas de violences^[35]Brant, J. (2020, 8 juillet). Femmes et filles autochtones disparues et assassinées au Canada. l’Encyclopédie Canadienne. … Continue reading. Les statistiques nationales et la récolte de données servent également à la mobilisation et l’activisme des autochtones, notamment dans le domaine de la recherche. Suzy Basile, chercheuse autochtone, effectue des recherches sur la stérilisation que subissent les femmes autochtones, une pratique ayant provoqué la mobilisation de militant·e·s et de professeurs en 2019 dénonçant l’atteinte à la liberté des femmes autochtones de disposer de leur corps en contrôlant la santé reproductive et la démographie des peuples autochtones^[36]Jung, D. (2021, août 22). Les femmes autochtones stérilisées de force sortent de l’ombre au Canada. ouest-france.fr. … Continue reading. Aux côtés de d’autres chercheuses qui ont recensé des témoignages à ce sujet, elles demandent une enquête nationale sur la stérilisation des femmes dans le pays, mais aussi plus généralement sur le système de soins et le racisme systémique^[37]Radio-Canada. (2017, 31 juillet). Stérilisation des Autochtones : des chercheuses réclament une enquête nationale. Radio-Canada.ca. … Continue reading. 

Suzy Basile dénonce aussi l’exclusion des femmes autochtones des « sphères de décisions, leurs rôles et leurs responsabilités, ignorés par les politiques coloniales ; leurs savoirs, leur lien au territoire et les conséquences de l’exploitation des ressources, dénigrés par les chercheurs et les décideurs. De plus, les recherches ont généralement omis de considérer l’impact de la colonisation sur la contribution des femmes à la vie sociale et à la gouvernance de leurs communautés et de leurs nations, notamment en ce qui concerne le territoire et les ressources naturelles. Le rôle des femmes autochtones au sein de leurs nations respectives demeure méconnu et négligé^[38]Brassard-Lecours, G. (2020, 11 avril). Le pouvoir féminin autochtone. Québec Science. https://www.quebecscience.qc.ca/partenariat/le-pouvoir-feminin-autochtone/. » 

Malgré un certain activisme depuis les années 1960 et 1970, notamment depuis la formation d’organismes politiques provinciaux et territoriaux représentant les intérêts des femmes autochtones au Canada, les communautés autochtones restent faiblement représentées et incluses politiquement^[39]Leddy, L. C. (2016, 31 mars). Les femmes autochtones et le droit de vote. l’Encyclopédie Canadienne. https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/les-femmes-autochtones-et-le-droit-de-vote. La voix des femmes autochtones est également très peu représentée dans les instances politiques. En 2012, les chef·fe·s autochtones des provinces canadiennes étant des femmes ne représentaient que 17,5%^[40]McNab, M., Pedersen, A. M. & de Bruin, T. (2020, 30 avril). Questions relatives aux femmes autochtones du Canada. L’encyclopédie Canadienne. … Continue reading. Il n’en demeure pas moins que de plus en plus de femmes autochtones occupent des postes de direction. C’est le cas de Shelly Glover, une autochtone nommée en 2013 ministre du Patrimoine canadien et des Langues officielles et de Mumilaaq Qaqqaq, 25 ans, plus jeune députée représentant le Nouveau parti démocratique^[41]McNab, M., Pedersen, A. M. & de Bruin, T. (2020, 30 avril). Questions relatives aux femmes autochtones du Canada. L’encyclopédie Canadienne. … Continue reading. L’activisme politique des communautés autochtones au Canada se traduit par d’une part la reconnaissance politique du gouvernement pour négocier de nouveaux traités avec les communautés autochtones, d’autre part, l’activisme se concentre sur l’évolution du paysage juridique afin de faire évoluer et de redéfinir les relations entre les Autochtones et l’État central^[42]Sadik, T. & Dyck, N. (2020, 4 décembre). Organisation politique des Autochtones et activisme au Canada. l’Encyclopédie Canadienne. … Continue reading. 

Conclusion

La condition des femmes et des filles autochtones au Canada soulève des questions sur le passé colonial, racial et sexiste du pays. L’écart de traitement et de considération des femmes autochtones par rapport aux autres femmes du pays reste considérable, en témoignent les chiffres sur les violences, les discriminations et l’exclusion des femmes autochtones. Le Canada et son gouvernement tentent de faire face à ce passé douloureux et honteux en instaurant des initiatives et des projets pour se réconcilier avec les peuples autochtones. Malgré ces efforts, il reste beaucoup à faire pour instaurer la paix sans oublier l’histoire. C’est pour cela que la mobilisation des femmes autochtones s’intensifie au travers de dénonciations, de commémorations et de réformes structurelles afin qu’elles soient incluses, reconnues, libres et protégées au Canada.