Repenser l’action extérieure de l’UE : Pour une politique étrangère féministe intersectionnelle et inclusive

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05.09.2025 

L’Union européenne traverse aujourd’hui une période de fortes turbulences : crises démocratiques, montée de l’extrême droite, restrictions des libertés fondamentales, instabilité économique, guerres. Ces dynamiques fragilisent ses fondements — démocratie, État de droit, droits humains. Face à ces menaces, agir devient indispensable. Une politique étrangère féministe représente une réponse structurante : en plaçant l’égalité, la justice et l’intersectionnalité au cœur de son action extérieure, elle rompt avec les logiques traditionnelles de domination, de militarisation et de transactions économiques à court terme. Elle privilégie la coopération et permet de bâtir des relations internationales plus inclusives, pacifiques et durables, en cohérence avec les valeurs proclamées de l’Union européenne.

Pour l’Union européenne, adopter une telle politique renforcerait la cohérence entre les approches nationales et européennes, tout en soutenant les sociétés civiles et les voix marginalisées. Mais cela suppose de transformer profondément les pratiques : intégrer une approche féministe et intersectionnelle à toutes les étapes de l’action extérieure — conception, mise en œuvre, suivi et évaluation — et mobiliser institutions européennes, États membres et mouvements sociaux. Le rapport de l’Institut du Genre en Géopolitique invite ainsi à repenser l’action extérieure à travers une approche ambitieuse, qui couvre tous les champs — diplomatie, sécurité, commerce, climat, aide humanitaire, migrations — et propose des pistes concrètes pour surmonter les blocages actuels.

La définition d’une politique étrangère féministe reste cependant sujette à débats. Thompson et al. la décrivent comme une politique d’État orientée vers la paix, l’égalité et l’intégrité environnementale, qui cherche à transformer les structures coloniales, racistes et patriarcales. L’IGG rejoint cette vision et met l’accent sur l’approche intersectionnelle, indispensable à la transformation des rapports de domination de genre, de race et de classe. Si cette perspective s’est récemment imposée dans le débat international, ses racines sont anciennes : dès 1915, lors du Congrès des Femmes pour la Paix, des militantes ont revendiqué le rôle des femmes dans la prévention des conflits.

Pour citer ce rapport : Bellaton V., Mhaidly Z., Safsaf M., Vidotto Labastie C. (2025), Apostoly A., Dr Helbert M., Rouach D. et Vidotto Labastie C. dir « Repenser l’action extérieure de l’UE : Pour une politique étrangère féministe intersectionnelle et inclusive », Institut du Genre en Géopolitique.