Les femmes musulmanes en Inde, une double peine ? 2/2

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Mihiri Wijetunge

16/10/2023

 

En Inde, le tissu social est constitué de diverses communautés religieuses, chacune apportant son propre héritage culturel et ses normes sociales. Dans ce paysage complexe, la communauté musulmane se trouve à l’intersection de traditions hindoues et islamiques, créant un environnement où les femmes musulmanes sont confrontées à des défis uniques. Le combat des femmes en Inde pour leurs droits ne peut être appréhendé de manière uniforme, car il ne suffit pas de considérer les inégalités que les femmes subissent au risque d’aliéner une partie des femmes de cette lutte mais il faut comprendre les besoins spécifiques qui émergent des différentes identités socioculturelles. Dans cette analyse, il s’agit d’explorer comment la communauté musulmane en Inde reproduit et renforce des dynamiques patriarcales, tout en examinant comment les femmes musulmanes se sont emparées de leur lutte pour l’égalité, devenant des leaders actives dans la quête de leur propre émancipation.

 

Une misogynie profondément enracinée dans le système hiérarchique hindou perpétuée et amplifiée par la communauté musulmane

 

Être membre de la communauté musulmane implique la conformité à un ensemble de préceptes dictés par l’islam. Cependant, l’interprétation du Coran qui sous-tend l’application de la loi islamique peut poser des problèmes en ce qui concerne les droits des femmes. Ce système, teinté de misogynie, trouve un terreau fertile dans le contexte socioculturel indien, lui-même profondément imprégné de misogynie. Tout d’abord, la communauté musulmane s’est réappropriée le système des castes hindou. Les castes sont souvent l’objet d’une vision réductrice associée aux quatre « varna » que constituent les Brahmanes (prêtres), les Kshatriyas (guerriers), les Vaishyas (commerçants) et les Shudras (travailleurs manuels). Mais il existe aussi à part les Dalits soit les hors-castes ou Intouchables. Or, l’Inde moderne ne s’organise plus à partir de ces simples catégories. Il existe en réalité « une nébuleuse de 4 ou 5 000 jâtis (communautés de référence) […] imbriquées dans les dix communautés religieuses officielles[1]École normale supérieure de Lyon. (s. d.). Les castes en Inde, un millefeuille social entre mythes et réalités — géoconfluences. 2002 Géoconfluences ENS de … Continue reading » dont les musulman·es. D’après la thèse de Louis Dumont, l’idéologie religieuse hindoue institue directement un ordre social structuré par des castes (jâti), déterminées par les critères d’endogamie, de spécialisation professionnelle héréditaire et de relation hiérarchique définie par le statut, qui, mis ensemble, font système. Pour l’auteur, cet ordre social n’est pleinement réalisé qu’en milieu hindou ; en dehors, dans des lieux éloignés de la zone d’influence de l’hindouisme, la caste peut exister mais elle est bien souvent affaiblie ou incomplète[2]Delage, R. (s. d.). Castes et musulmans. La Vie des idées. https://laviedesidees.fr/Castes-et-musulmans ». La communauté musulmane n’est elle-même pas homogène. Elle se divise en trois principaux groupes : les ashrâf (les nobles), ajlâf (les ignobles) aussi définis selon leur profession (peshâ), arzâl (les vulgaires). Le système de caste musulman a également ses propres interdits. En dépit de la diversité au sein de la communauté musulmane, celle-ci ne forme pas un ensemble homogène en tant que minorité confrontée aux discriminations imposées par la majorité hindoue, mais instaure une hiérarchie entre elleux en défaveur des femmes[3]MUSLIM WOMEN IN INDIA : PROBLEMS AND PROSPECTS on JSTOR. (s. d.). https://www.jstor.org/stable/24701138

 

En prenant en considération cette stratification sociale, dans un contexte où l’autorité centrale perçoit l’ensemble de la communauté musulmane comme un groupe « ennemi », cela engendre la marginalisation et provoque des inégalités aux musulman·es au sein de la société indienne. En prenant en compte cette hiérarchisation sociale, dans un contexte où l’autorité centrale perçoit la totalité de la communauté musulmane comme une entité « ennemie », cela engendre la marginalisation et suscite des disparités parmi les membres musulmans au sein de la société indienne. À titre illustratif, les chiffres de 2022 révèlent que le taux d’alphabétisation parmi les musulman·es atteint seulement  68,5%[4]Konda, H., & Konda, H. (2022). Literacy rates of various religious minorities in India mentioned in this post are inaccurate. … Continue reading, ce qui se situe en deçà de la moyenne nationale de  77,7%[5]Sharma, S. (2022, 8 septembre). International Literacy Day 2022 Theme, Significance & History. The Times of … Continue reading. Les femmes musulmanes, majoritairement tributaires économiquement d’hommes appartenant eux-mêmes à la communauté la plus défavorisée, se retrouvent ainsi dans la catégorie la plus vulnérable. Elles présentent des niveaux d’alphabétisation bas, des désavantages économiques marqués, une marginalisation sociale prononcée, et une sous-représentation politique flagrante. Cette triple marginalisation des femmes musulmanes est le résultat de discriminations liées au genre, à la classe sociale et à la société.

 

De fait, la rigidification des différentes communautés réduit l’autonomie des femmes. D’une part, le gouvernement indien participe de l’ostracisation des femmes musulmanes en restreignant le champ des libertés que pouvaient se permettre les femmes musulmanes, notamment sur la question du mariage. Le mariage interreligieux qui peut s’avérer un moyen pour les femmes musulmanes d’affirmer leur choix est instrumentalisé par le gouvernement indien comme une invasion de l’intérieur. Il leur offrait un espace où elles pouvaient parfois remettre en question les normes traditionnelles en choisissant leur partenaire par amour. C’est donc précisément sur ce front que les femmes luttent pour accroître leurs libertés, en particulier pour échapper aux mariages endogames rigides au sein de leur caste et de leur communauté religieuse. Néanmoins, la pénalisation du mariage interreligieux a été un facteur majeur de son déclin. 

 

La dite menace du « love jihad » est instrumentalisée par l’extrême droite hindoue et prise de plus en plus au sérieux. Plusieurs États indiens, dont le Madhya Pradesh, le Gujarat et l’Uttar Pradesh, ont annoncé des projets de loi pour lutter contre la conversion forcée dans le but du mariage, avec des annonces entre novembre 2020 et janvier 2021[6]Delhi, V. D. C. À. N. (2020, 4 décembre). Le « love Djihad » , croisade fantôme des nationalistes hindous. La … Continue reading. Le terme « love jihad » est une expression controversée qui a émergé en Inde pour décrire la prétendue conspiration selon laquelle des hommes musulmans séduiraient délibérément des femmes non musulmanes pour les convertir à l’islam. Il s’agit d’une notion qui a suscité de nombreux débats et controverses en Inde. Certains groupes et mouvements nationalistes hindous ont propagé l’idée du « love jihad » pour mettre en garde contre ce qu’ils considèrent comme une menace à la fois pour la religion hindoue et pour la cohésion sociale en Inde. Il s’agit d’une peur démesurée, car les couples interreligieux ne représentent qu’une proportion limitée, soit 2,2 % des couples[7]Inde. Le « love jihad » , croisade islamophobe contre les mariages mixtes. (2023, 14 juillet). Orient … Continue reading. En fin de compte, cette peur irrationnelle à l’égard des mariages interreligieux ne révélerait-elle pas une crainte plus profonde de l’autonomie des femmes et des avancées liées à leur émancipation, remettant ainsi en question les anciennes structures traditionnelles qui reposent sur la soumission féminine ?

  

D’autre part, en réponse à l’augmentation de la persécution de la communauté musulmane, il y a une augmentation des restrictions imposées aux femmes par cette même communauté. Quand les communautés se divisent davantage et que les tensions s’exacerbent, ce sont principalement les femmes qui voient leurs droits réduits et leur accès aux ressources limité. La communauté musulmane a contribué à la dépréciation du rôle des femmes, en particulier en ce qui concerne leur accès à l’éducation et à l’emploi. Cela semble découler en premier lieu d’une logique de protection et de préservation. Face à la discrimination systémique à laquelle les femmes sont confrontées sur le marché du travail, elles se retrouvent à occuper les emplois les moins rémunérés et à être les plus exploitées[8]MUSLIM WOMEN IN INDIA : PROBLEMS AND PROSPECTS on JSTOR. (s. d.). https://www.jstor.org/stable/24701138. De fait, en 2022 sur 1 000 femmes actives dans le pays, moins de 101 sont musulmanes pour une population totale d’environ 50 millions de femmes musulmanes[9]Ravishankar, R. A. (2023, 27 juillet). Research : Muslim women in India face hiring bias for Entry-Level roles. Harvard Business … Continue reading. Par conséquent, les femmes sont exclues du marché du travail non seulement pour des raisons religieuses ou pour éviter de faire concurrence aux hommes, mais en raison du manque de ressources et de l’incapacité à déléguer les tâches domestiques[10]MUSLIM WOMEN IN INDIA : PROBLEMS AND PROSPECTS on JSTOR. (s. d.). https://www.jstor.org/stable/24701138

 

Renverser les perspectives : de la représentation des femmes de victimes passives à celle de leaders actives dans la lutte contre leur oppression

 

Malgré les nombreux obstacles auxquels elles doivent faire face, les femmes musulmanes ne renoncent pas à la lutte et s’unissent pour agir. Loin d’être de simples victimes passives, malgré le fait qu’elles soient à la fois victimes de misogynie et victimisées par le gouvernement, connaissent un empouvoirement par la voie de la désobéissance civile pacifique. L’exemple le plus parlant est le sit-in dans le quartier de Shaheen Bagh dans le sud-est de Delhi fin 2019 contre le nouvel Amendement de la loi sur la citoyenneté (CAA). Dans le cadre de cette résistance civile, les femmes étaient à l’avant-garde :« Le site Shaheen Bagh a symbolisé les plus longs sit-ins de protestations intergénérationnelles qui ont eu lieu en Inde depuis l’indépendance. Un aspect particulièrement inédit de ces protestations était la présence et le leadership de femmes musulmanes protestant pour la première fois[11]Chopra, D. (2021b). The resistance strikes back : Women’s protest strategies against backlash in India. Gender & Development, 29(2‑3), … Continue reading

 

De la même manière, les femmes du Cachemire utilisent le hijab comme un symbole politique et un moyen de résistance, profitant du chaos ambiant pour changer la donne en exprimant leurs propres formes de résistance. Cela s’est illustré en 2016 au moment où le Cachemire a été le théâtre d’un important mouvement de protestation en réaction à la mort d’un militant séparatiste cachemirien, Burhan Wani, tué par les forces de sécurité indiennes le 8 juillet 2016. Ce mouvement a été marqué par des manifestations de masse, des affrontements avec les forces de sécurité et des restrictions imposées par le gouvernement indien. Initialement partisanes d’une forme de résistance passive, les femmes ont maintenant assumé des rôles plus actifs. Dès le départ, elles ont collaboré avec les combattants armés, relayant leurs messages et fournissant nourriture et abris pour les protéger des forces armées indiennes. Elles ont dissimulé des armes, facilité la transmission de messages vitaux, et sont allées jusqu’à faire rempart entre leurs proches et les menaces mortelles, tout en honorant la mémoire des martyrs. Leur militantisme est d’autant plus fort que les risques qu’elles encourent sont importants. Par exemple, à Kunan Poshpora, les membres de la 4e division des Rifles du Rajputana ont commis des viols sur un nombre estimé entre 30 et 100 femmes du village, dans le but de les sanctionner[12]La résistance des femmes au cachemire. (2017, 22 février). AWID. https://www.awid.org/fr/nouvelles-et-analyse/la-resistance-des-femmes-au-cachemire

 

Les femmes musulmanes s’engagent de manière croissante dans l’établissement de leurs propres sphères politiques, contribuant ainsi à la création de nouveaux espaces politiques conçus par et pour promouvoir les droits des femmes musulmanes. Les femmes issues de la communauté musulmane réclament la réappropriation du concept de « femme musulmane », souvent perçue soit comme une menace (liée au terrorisme) soit comme une victime, sans que leur propre voix puisse être entendue. C’est pourquoi elles ont créé des ONG, car elles estiment que la spécificité de leur situation n’est pas suffisamment représentée dans les mouvements féministes dominants. Leur objectif premier est de remettre en question les lois islamiques au sein de leur propre communauté. L’affaire Shah Bano illustre tout à fait ce phénomène car c’est à la suite de ce procès que naissent ces mouvements. L’affaire Shah Bano est un événement clef dans l’évolution du droit des femmes musulmanes. Il s’agit d’un cas juridique important qui a eu lieu en 1985. Shah Bano, une femme musulmane, a demandé une pension alimentaire à son mari après leur divorce conformément à la loi indienne sur l’entretien des épouses (Section 125 du Code de procédure pénale). La Cour suprême de l’Inde a accordé la pension à Shah Bano. Cependant, cette décision a provoqué une controverse, car certains groupes musulmans ont considéré qu’elle interférait avec les lois personnelles islamiques. En réponse à la pression politique, le gouvernement indien a adopté la loi de 1986 sur la protection des droits des femmes musulmanes en matière de divorce Muslim Women Protection of Rights on Divorce Act, qui protège les droits de pension alimentaire des femmes musulmanes après le divorce. L’affaire Shah Bano a offert l’opportunité d’ouvrir un débat sur la séparation entre les lois civiles et les lois religieuses en Inde, ainsi que sur les droits des femmes dans les divorces musulmans[13]Banerjee, P. (2005). Femmes en Inde : législation et réalités. Diogène, 212(4), 107. https://doi.org/10.3917/dio.212.0107

 

Cet engagement politique des femmes musulmanes revêt une dimension davantage religieuse. La création du « féminisme islamique » a émergé dans les années 1990 en réponse aux questions relatives aux droits des femmes dans le contexte de l’islam et des sociétés majoritairement musulmanes. Les mouvements tels que le MWRN (Muslim Women’s Rights Network) et le BMMA (Bharatiya Muslim Mahila Andolan) fondés respectivement en 2007 et 2011 sont des exemples de ce développement. Le « féminisme islamique »  vise à concilier les droits des femmes avec les enseignements et les valeurs de l’islam, tout en remettant en question les interprétations patriarcales et les pratiques discriminatoires qui peuvent prévaloir dans certaines communautés musulmanes. Les féministes islamiques plaident pour une lecture progressiste et égalitaire de l’islam, qui accorde aux femmes les mêmes droits et opportunités que les hommes. Le MWRN et le BMMA sont deux organisations en Inde qui promeuvent les droits des femmes musulmanes en utilisant les principes du féminisme islamique. Le MWRN se concentre sur les questions juridiques et légales liées aux droits des femmes musulmanes en Inde, tandis que le BMMA travaille à l’autonomisation des femmes musulmanes dans divers domaines, y compris la lutte contre la répudiation arbitraire et l’application de réformes légales pour protéger les droits des femmes musulmanes en Inde. Ces mouvements cherchent à équilibrer la foi religieuse avec l’égalité des sexes et à promouvoir l’émancipation des femmes musulmanes dans le contexte de leur foi et de leur culture. Ils jouent un rôle essentiel dans la promotion des droits des femmes musulmanes et dans la lutte contre les discriminations et les inégalités auxquelles elles peuvent être confrontées[14]Kirmani, Nida (2009). Claiming Their Space: Muslim Women-led Networks and the Women’s Movement in India. Journal of International Women’s Studies, 11(1), … Continue reading. Le MWRN a été actif dans la campagne pour l’interdiction du triple talaq. Leur plaidoyer a contribué à l’adoption de la Muslim Women (Protection of Rights on Marriage) Act en 2019, qui a criminalisé le triple talaq. De la même manière, le BMMA  œuvre au  soutien des femmes musulmanes victimes de violences domestiques, les aidant à accéder à la justice et à des services de soutien. Bien que les droits des femmes musulmanes en Inde n’aient pas connu de nouvelles réformes légales depuis l’affaire Shah Bano, la présence de réseaux dirigés par des femmes musulmanes représente un changement significatif dans le paysage politique indien. 

 

La situation des femmes musulmanes en Inde : entre hiérarchie communautariste et misogynie profonde, vers quel avenir ?

 

La situation des femmes musulmanes en Inde est le reflet d’une société complexe et inégale, caractérisée par une hiérarchie communautariste profondément ancrée et une misogynie persistante. Les musulmanes en Inde sont confrontées à une marginalisation croissante due à la persécution institutionnalisée de leur communauté, à la ghettoïsation et à une réplication de la misogynie au sein même de leur communauté. Cependant, malgré ces défis, elles ont montré leur résilience et leur détermination à lutter pour leurs droits. Elles ont créé des mouvements tels que le MWRN et le BMMA, défendant leur autonomie et leur sécurité financière, et remettant en question les normes sociales discriminatoires. Cependant, pour que la situation des femmes musulmanes s’améliore de façon significative, il est impératif de mettre fin à la stigmatisation de la communauté musulmane et à l’insécurité qui pèse sur les personnes musulmanes en Inde.

 

Les propos contenus dans cet article n’engagent que l’autrice. 

 

Pour citer cette production : Mihiri Wijetunge. (2023) Les femmes musulmanes en Inde, une double peine ? 2/2. Institut du Genre en Géopolitique. https://igg-geo.org/?p=15714

References

References
1 École normale supérieure de Lyon. (s. d.). Les castes en Inde, un millefeuille social entre mythes et réalités — géoconfluences. 2002 Géoconfluences ENS de Lyon. http://geoconfluences.ens-lyon.fr/doc/breves/2007/popup/IndeCastes.htm
2 Delage, R. (s. d.). Castes et musulmans. La Vie des idées. https://laviedesidees.fr/Castes-et-musulmans
3, 8, 10 MUSLIM WOMEN IN INDIA : PROBLEMS AND PROSPECTS on JSTOR. (s. d.). https://www.jstor.org/stable/24701138
4 Konda, H., & Konda, H. (2022). Literacy rates of various religious minorities in India mentioned in this post are inaccurate. FACTLY. https://factly.in/literacy-rates-of-various-religious-minorities-in-india-mentioned-in-this-post-are-inaccurate/#:~:text=Fact%3A%20According%20to%20the%20census,related%20data%20based%20on%20religion
5 Sharma, S. (2022, 8 septembre). International Literacy Day 2022 Theme, Significance & History. The Times of India. https://timesofindia.indiatimes.com/education/news/international-literacy-day-2022-theme-significance-history/articleshow/94065106.cms#:~:text=According%20to%20the%20report%20published,2022%20is%2077.7%20per%20cent
6 Delhi, V. D. C. À. N. (2020, 4 décembre). Le « love Djihad » , croisade fantôme des nationalistes hindous. La Croix. https://www.la-croix.com/Monde/Le-Love-Djihad-croisade-fantome-nationalistes-hindous-2020-12-04-1201128182
7 Inde. Le « love jihad » , croisade islamophobe contre les mariages mixtes. (2023, 14 juillet). Orient XXI. https://orientxxi.info/magazine/inde-le-love-jihad-croisade-islamophobe-contre-les-mariages-mixtes,6452
9 Ravishankar, R. A. (2023, 27 juillet). Research : Muslim women in India face hiring bias for Entry-Level roles. Harvard Business Review. https://hbr.org/2022/09/research-muslim-women-in-india-face-hiring-bias-for-entry-level-roles
11 Chopra, D. (2021b). The resistance strikes back : Women’s protest strategies against backlash in India. Gender & Development, 29(23), 467491. https://doi.org/10.1080/13552074.2021.1981698
12 La résistance des femmes au cachemire. (2017, 22 février). AWID. https://www.awid.org/fr/nouvelles-et-analyse/la-resistance-des-femmes-au-cachemire
13 Banerjee, P. (2005). Femmes en Inde : législation et réalités. Diogène, 212(4), 107. https://doi.org/10.3917/dio.212.0107
14 Kirmani, Nida (2009). Claiming Their Space: Muslim Women-led Networks and the Women’s Movement in India. Journal of International Women’s Studies, 11(1), 72-85. https://vc.bridgew.edu/jiws/vol11/iss1/6/