Le rôle des femmes dans la préservation du patrimoine culturel immatériel

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Le rôle des femmes dans la préservation du patrimoine culturel immatériel

28.10.2020

Mathilde VO

La perspective genrée dans le sujet de la culture implique de nombreuses réflexions qui tournent autour du même sujet. Les thématiques de la représentation au sein des institutions culturelles ou encore de l’accès aux métiers de la culture sont souvent les plus traitées. Cependant, le rôle des femmes est beaucoup moins mis en avant, notamment dans la transmission de la culture. Ainsi, il s’agira de s’interroger sur le rôle des femmes dans cette transmission culturelle mais aussi d’analyser le lien particulier qu’elles ont avec cette transmission. 

Une Convention incomplète

Selon l’auteur et homme politique tunisien, Abdelaziz Thaalbi, « la femme est la gardienne de la famille, la conservatrice de la société.»[1]Abdelaziz Thaalbi. La Tunisie Martyre. Ses Revendications. Paris : Jouve, 1920. Cette citation fait écho à ce que Engels nomme le travail reproductif de la femme qui se concentre sur la famille[2]Friedrich Engels, L’origine de la famille, 1884, p.167., l’éducation des enfants[3]Ibid p.167, et également, ce que l’universitaire Naila Kabeer identifie comme le rôle communautaire de la femme[4]N.Kabeer, Triples rôles, rôles selon le genre, rapports sociaux le texte politique sous-jacent de la formation à la notion de genre, Le Genre un outil nécessaire, C. Verschuur, J.Bisilliat n°1, … Continue reading, terme employé pour le travail réalisé par les femmes pour leur communauté.

Ainsi, comme l’affirme Abdelaziz Thaalbi, grâce à leur rôle communautaire les femmes sont les « conservatrices de la société[5]Abdelaziz Thaalbi. La Tunisie Martyre. Ses Revendications. Paris : Jouve, 1920.». Ce rôle désigne ici la responsabilité de la femme dans la transmission des coutumes et des traditions, ce que l’UNESCO a défini comme étant le « patrimoine culturel immatériel[6]Cette expression est officialisée lors de la conférence internationale sur les nouvelles perspectives du Programme du patrimoine culturel immatériel en 1993. ».

L’article 2 de la Convention 2003 sur la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (PCI)[7]Convention pour la sauvegarde du patrimoine immatériel, 2003 définit ce terme comme des « pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire – ainsi que les instruments, objets artefacts et espaces culturels qui leur sont associés – que les communautés, les groupes et le cas échant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel[8]Article 2, Convention pour la sauvegarde du patrimoine immatériel, 2003. ». Il est alors transmis de « génération en génération[9]Ibid. » au travers des expressions orales, de la langue, des arts du spectacle ou encore des pratiques sociales.

Toutefois, malgré l’explication des contours du PCI, la convention n’aborde pas la transmission sous l’angle du genre ; ce qui semble la rendre incomplète. Or, il est nécessaire de remonter jusqu’en 1995, dans un rapport de la Commission mondiale pour la culture et le développement[10]UNESCO, Egalité des genres : patrimoine et créativité, 2014, p.51., où il est reconnu que « l’ingéniosité, l’initiative et la créativité que les femmes déployaient dans la résolution de leurs problèmes quotidiens de survie représentaient d’importantes formes locales d’organisation d’association et d’entraide[11]Ibid. ».

Avant l’adoption de la Convention de 2003, la communauté internationale a donc engagé des réflexions sur la place qu’occupe la femme dans la transmission du patrimoine culturel dans leur communauté.

Les femmes ont un rôle central dans la transmission du PCI

À la suite de ce rapport, en 1999, le Symposium international sur le rôle des femmes dans la transmission du PCI a eu lieu. À cette occasion, l’UNESCO a annoncé les résultats d’un programme lancé deux années plus tôt pour comprendre le rôle des femmes dans la transmission du PCI. Ce programme a démontré, tout comme le soutenait Abdelaziz Thaalbi, que les femmes occupent une place centrale dans cette transmission par le rôle qu’elles jouent dans l’éducation de leurs enfants.[12]International Symposium on the role of women in transmission intangible culture heritage, Tehran 1999. URL : https://ich.unesco.org/doc/src/00157-EN.pdf Il a été confirmé que : « dans la majorité des cultures, les femmes sont responsables de l’éducation de leurs enfants, au sein de laquelle, la transmission intergénérationnelle et le renouvellement de nombreuses formes essentiellement du patrimoine immatériel se produisent.[13]Ibid p.2. De l’anglais “In most cultures, women maintain principle roles in the upbriging of children, through which the intergenerational transmission and renewal of many essential forms of … Continue reading » Cette constatation met en avant le rôle primordial des femmes dans la transmission du PCI au sein de la structure familiale.

Ce rôle s’explique notamment par la répartition des tâches domestiques au sein de la famille formulée par Adrien Papuchon, responsable du Pôle études sur la redistribution à la DRESS, dans un rapport sortie en 2017[14]Adrien Papuchon, 2017, « Rôles sociaux des femmes et des hommes : L’idée persistante d’une vocation maternelle des femmes malgré le déclin de l’adhésion aux stéréotypes de genre », in … Continue reading. Ce rôle est par définition en alignement avec les stéréotypes liés au genre : la femme est en charge des enfants et transmet les pratiques familiales alors que le mari est perçu comme le gagne-pain du ménage. Par ailleurs, dans le compte rendu du Symposium il est précisé que : « les femmes sont aussi gardiennes de la culture immatérielle qui comprend, parmi d’autres formes, les arts du spectacle notamment la musique, les connaissances médicales et culinaires et le savoir-faire concernant la création de la culture matérielle.[15]International Symposium on the role of women in transmission intangible culture heritage, Tehran 1999. URL: https://ich.unesco.org/doc/src/00157-EN.pdf, p.2. De l’anglais “women are also … Continue reading » Ici, les stéréotypes liés à la femme perdurent dans la transmission du PCI. En effet, la femme transmet aux enfants les domaines qui lui sont « traditionnellement » rattachés (cuisine, care ect.). Dans le foyer, l’homme occupe un rôle secondaire sur les tâches de la femme[16]Martínez, Carmen, Consuelo Paterna, et Carmen Yago. « Le discours des femmes sur la répartition des tâches domestiques et de soins », Nouvelles Questions Féministes, vol. vol. 29, no. 1, 2010, … Continue reading, expliquant la prédominance de la responsabilité des femmes sur les hommes dans la transmission du patrimoine.

À la suite de ce symposium, l’UNESCO adopta la Convention, précédemment citée, sans mentionner le rôle prépondérant des femmes dans la transmission du PCI. Leur travail au sein du PCI reste non-reconnu et invisible au même titre que le travail domestique identifié comme le travail invisible des femmes par les sociologues Camille Robert et Louise Toupin[17]Camille Robert, Louise Toupin, Le travail invisible, 2018. Là encore, ce rôle des femmes dans la culture si déterminant n’est pas reconnu. Ce phénomène est paradoxal puisque bien que non-identifiées, les femmes continuent d’être les principales actrices dans la préservation et la transmission de leur PCI au sein de leur communauté. Au Nigéria, la continuité des festivités Gèlèdé[18]UNESCO, Egalité des genres : patrimoine et créativité, 2014, p.63., cérémonies pratiquées notamment par la communauté Yoruba-Nago, e
st garantie par les femmes évitant ainsi leur disparition.

La transmission du patrimoine et les pratiques culturelles comme opportunités d’émancipation

Malgré cette double casquette, à la fois actrices dans la préservation du patrimoine et oubliées des textes internationaux, les femmes ont réussi à trouver dans la transmission du PCI des opportunités d’émancipation. Tout d’abord, cela passe par la prise en compte des hommes de l’importance du rôle des femmes et de leur responsabilité dans la transmission du PCI, ils tolèrent donc que les femmes prennent pleinement en charge ce domaine[19]Esi Sutherland-Addy, Women, Intangible Heritage and Development: Perspectives from the African Region, 2001. URL : http://www.unesco.org/culture/ich/doc/src/00162-EN.pdf. De ce fait, les femmes ont pu acquérir des avantages en s’impliquant dans la transition de leur culture et de leurs traditions. Eliza Griswold et Seamus Murphy[20]Eliza Griswold et Seamus Murphy, Landays: poetry of Afghan women, 2013. citent l’exemple de l’Afghanistan où le landay, poésie orale pratiquée par les femmes majoritairement analphabètes de la communauté pachtoune, leur permet de s’exprimer oralement dans un espace public et d’être « reconnue » socialement. Alors qu’initialement, elles ne disposaient pas d’une véritable place dans la sphère publique.

En Iran, la représentation théâtrale du Naqqali est dorénavant accessible aux femmes jusqu’alors interdite à ces dernières. Les femmes peuvent endosser ce rôle de conteuses et se produire devant un public, qui reste encore exclusivement féminin. Ce changement permet aux Iraniennes d’accéder à un statut social particulier, en ce qu’elles ont l’opportunité d’accéder au statut de conteuse, gratifiant dans la culture iranienne[21]Myram Jégat,UNESCO, Patrimoine culturel immatériel et genre, 2009.

De même, dans la tribu Malaka en Indonésie[22]Kathleen Malay, Rizky Raha, How tattoos saved these Indonesian women from sexual slavery in World War II, Vice, 2019. URL : … Continue reading, les femmes ont créé un nouveau patrimoine culturel pendant la Seconde guerre mondiale afin d’échapper au destin de « femmes de réconfort », esclaves sexuelles, au service de l’armée japonaise. Les militaires japonais respectant uniquement les femmes mariaient, elles ont couvert leur corps de tatouages, signifiant qu’elles étaient mariées, pour se protéger des miliaires ayant envahi leur pays. En dépit de la douleur que leur procurait ces tatouages, ces derniers ont assuré leur liberté et permis leur survie. Ici, la tradition du tatouage a été instauré comme un moyen pour ces femmes de rester libres de choisir. Cependant, cette tradition, émergée dans un contexte de conflit extrêmement violent envers les femmes, n’a pas perduré chez les jeunes générations de femmes qui n’ont désormais plus besoin de se soumettre à une telle pratique.

Une transmission sexospécifique

Certaines traditions et coutumes sont transmises uniquement par les personnes du même sexe suivant des stéréotypes genrés et la division du travail au sein du ménage. Par exemple, la fauconnerie, comme le mentionne l’UNESCO dans son rapport Patrimoine et genre[23]UNESCO, Egalité des genres : patrimoine et créativité, 2014, p.52., est exclusivement transmise à des hommes par des hommes alors que l’art de la poterie Mangoro en Côte d’Ivoire est transmis essentiellement à des femmes par des femmes.

Parmi les pratiques transmises entre femmes, les traditions culinaires y occupent une place  centrale en raison de la division traditionnelle du travail au sein du ménage qui a pour conséquence de donner aux femmes la responsabilité de subvenir aux besoins alimentaires de leur famille. Eve-Marie Lavaud[24]Eve-Marie Lavaud, Cuisine et transmissions féminines, pouvoirs et pratiques culinaire en Méditerranée, CNRS, 2018. Disponible sur : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01952000/document sur la transmission culinaire dans la culture méditerranéenne, affirme que la cuisinière « est alors une femme et surtout une mère[25]Ibid. p.18. ». De même que Manuel Calvo soutient dans ses écrits que la « cuisine est éminemment et inhéremment féminine tout comme son apprentissage[26]Manuel Calvo, « Migration et alimentation ». Information (International Social Science Council) 21(3), 1982, P.383-446. ». L’homme de son côté n’a « pas de savoir-faire culinaire […] même quand il arrive à participer à la préparation des aliments, celle de certains plats est réservée à la femme.[27]Ibid. »

Toutefois, il faut tout de même souligner que selon cette analyse, la femme en tant que cuisinière-mère n’est pas vue ici comme une subordonnée contrairement à ce que beaucoup de sociologues nord-américain affirment[28]Eve-Marie Lavaud, Cuisine et transmissions féminines, pouvoirs et pratiques culinaire en Méditerranée, CNRS, 2018, p.26. Disponible sur : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01952000/document. Ici, la femme au sein de la culture méditerranéenne est vue sous les termes de « maitresse de maison » qui est, selon Chatal Crenn et Séverine Mathieu, « une figure maternelle en charge de la cuisine, qui instaure l’ordre dans la société où les enfants résident.[29]Chantal Crenn « Le tajine à la bouillie bordelaise. Transmission des manières de cuisine dans les familles des ouvriers agricoles immigrées dans le vignoble bordelais ». Dans Faire la cuisine. … Continue reading » Comme le poursuit Eve-Marie Lavaud dans son travail de recherche, « la maitresse de maison ne se soumet pas.[30]Eve-Marie Lavaud, Cuisine et transmissions féminines, pouvoirs et pratiques culinaire en Méditerranée, CNRS, 2018, p.20 url : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01952000/document »

Là encore ce rôle est sexospéficique. Mais l’avancée de la société et des mentalités participe à faire évoluer les pratiques, de nombreux jeunes garçons apprenant désormais à cuisiner avec leur mère. Il est possible alors d’élargir cette perception pour rejoindre un l’argument défendu par l’UNESCO : si la transmission n’était pas sexospéficique et donc transmise au sexe exclu, il y aurait un plus large nombre de personnes qui pratiqueraient les traditions en questions[31]UNESCO, Egalité des genres : patrimoine et créativité, 2014, p.62..

Au Moyen-Orient, la tradition palestinienne du Hiyake joue un rôle important dans le patrimoine culturel de ce peuple. Le Hiyake est une tradition féminine fondée sur la transmission de contes fictifs de la vie quotidienne des sociétés du Moyen-Orient qui s’inspirent de la réalité. À travers leurs récits, les femmes partagent ainsi leur vision de la société[32]Natacha BERNERD, « La solidarité entre femmes dans les camps de réfugié·es au Liban comme forme d’empowerment », 24.10.2020, Institut du Genre en Géopolitique : https://igg-geo.org/?p=2325. La broderie est également présente dans la culture féminine palestinienne et leur offre l’opportunité de s’unir et de partager un moment entre femmes. Cela leur créer en effet un « sentiment d’appartenance communautaire autour d’éléments traditionnels ». Cette tradition leur a permis de s’émanciper comme le démontre Inaash, une organisation permettant aux femmes de développer une activité génératrice de revenus grâce à la broderie traditionnelle[33]Ibid.. On retrouve cette même idée dans la tradition de la broderie de l’ethnie Dao Tien au nord du Vietnam où les femmes porteuses de cette tradition s’autonomisent financièrement en vendant leurs créations aux touristes[34]A la découverte de la broderie des Dao Tiênn 28 février 2020, le Courrier du Vietnam. Disponible sur : https://www.lecourri
er.vn/a-la-decouverte-de-la-broderie-des-dao-tien/702974.html
.

Nous pouvons également mentionner la tradition de la broderie présente dans beaucoup de culture comme au sein de la tradition amérindienne, où cette pratique est l’incarnation d’un pouvoir créatif[35]Marie Goyon. Brodeuses amérindiennes / Savoir-faire et cultes féminins / Fiche biographique “ Sheil Orr ”.. Dictionnaire universel des créatrices, 2013. ffhal-01993854f P.2. Bien que cette tradition ait beaucoup souffert des changements des rapports sociaux, les brodeuses amérindiennes actuelles se sont réappropriées cette tradition pour poursuivre cette transmission intergénérationnelle. En effet, la sociologue et anthropologue Marie Goyon[36]Ibid. expose le lien entre la fragilisation, voire la disparition, de la transmission de cette tradition et la colonisation. Les enfants amérindiens ont dû se plier aux normes des colons américains et assimiler une culture et des idées différentes de leurs traditions. Les nouvelles générations ont alors rencontré des difficultés à s’identifier aux traditions de leurs origines de part cette colonisation.

Malgré cette perte de la tradition de la broderie, il a été possible d’observer un phénomène de filiation intergénérationnelle inversée[37]Ibid. Les jeunes filles qui n’avaient pas pu apprendre la broderie par leur mère ont pu apprendre ce savoir-faire grâce à un tiers et ont par la suite appris à leurs mères les techniques de broderie amérindiennes, inversant de ce fait le processus de transmission du PCI. Ces jeunes filles des nouvelles générations incarnaient donc l’image de « filles-maîtresses » qui transmettaient à leurs mères un savoir-faire traditionnel.

En revanche, il existe des traditions qui remettent en question les rôles genrés traditionnels comme au Vietnam la pratique du chant Châu Van[38]Barley Norton, Songs for the Spirits – Music and Mediums in Modern Vietnam. Champaign: University of Illinois Press, 2009, p.21. où les rôles sont inversés avec des médiums femmes jouant des rôles avec des tenues vestimentaires propres au genre « masculin » tandis que les hommes empruntent des rôles et attitudes se rapportant au « féminin ». Cela se rapproche du théâtre japonais Kabuki où les rôles féminins sont joués par des hommes.[39]UNESCO, Egalité des genres : patrimoine et créativité, 2014, p.53.

Un tiers des femmes sont aux postes de direction de la sphère culturelle

Bien que les femmes aient un rôle important dans la transmission du patrimoine culturel immatériel, cela ne se traduit pas par un accès privilégié aux hautes positions de la culture. En effet, les derniers chiffres indiquent une sous-représentation des femmes dans le milieu de la culture. En France, le Ministère de la culture a publié un rapport en 2019[40]Laure Turner, Loup Wolff, Ministère de la culture, Département des études de la prospective et des statistiques, Observatoire de l’égalité entre femmes et hommes dans la culture et la … Continue reading attestant que seulement un tiers des femmes sont aux postes de direction de la sphère culturelle.[41]Ibid., p.9 Par exemple, au sein même de ce Ministère, les femmes restent minoritaires aux postes de directrices avec seulement 33% de femmes contre 67% d’hommes.[42]Ibid. Le secteur privé est encore loin derrière puisque sur les 100 plus grandes entreprises culturelles, seulement 11% de femmes occupent des hauts postes contre 89% d’hommes.[43]Ibid. Cela rentre en contradiction avec l’enseignement supérieur des secteurs de la culture car le rapport indique que la majorité des effectifs en école de l’enseignement supérieur sont féminins à 61%.[44]Ibid, p. 12. Alors que dans la vie active, les femmes sont minoritaires et forment seulement 43% des effectifs actifs en 2016 dans le domaine de la culture[45]Ibid..

Ainsi, il devient nécessaire de rendre visible la nature genrée de la transmission du PCI. Reconnaître le rôle et la place qu’occupent les femmes dans ce domaine garantirait premièrement sa meilleure préservation et surtout permettrait aux femmes de voir leur responsabilité dans ce domaine pleinement reconnu. Nos recherches nous permettent en ce sens de conclure que sans la transmission du patrimoine culturel inhérente aux femmes au sein de la majorité des familles et des communautés, certaines traditions, voire même, l’identité de communautés seraient vouées à disparaître.

Sources

Ouvrages

F. Engels, L’origine de la famille, 1884.

E.Griswold et S. Murphy, Landays: poetry of Afghan women, 2013.

B.Norton, Songs for the Spirits – Music and Mediums in Modern Vietnam. Champaign: University of Illinois Press, 2009, p.21.

A.Thaalbi. La Tunisie Martyre. Ses Revendications. Paris : Jouve, 1920.

C.Robert, L.Toupin, Le travail invisible, 2018.

Articles de presse

« À  la découverte de la broderie des Dao Tiên », 28 février 2020, Le Courrier du Vietnam. Disponible sur : https://www.lecourrier.vn/a-la-decouverte-de-la-broderie-des-dao-tien/702974.html

K.Malay, R.Raha, “How tattoos saved these Indonesian women from sexual slavery in World War II”, Vice, 2019. URL : https://www.vice.com/fr/article/3k9g8w/indonesia-comfort-women-japan-world-war-2-tattoos-vice

Publications

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M. Calvo, « Migration et alimentation ». Information (International Social Science Council) 21(3), 1982, pp. 383-446.

M.Carmen, C. Paterna, et C. Yago. « Le discours des femmes sur la répartition des tâches domestiques et de soins », Nouvelles Questions Féministes, vol. vol. 29, no. 1, 2010, pp. 94-114.

C. Crenn, « Le tajine à la bouillie bordelaise. Transmission des manières de cuisine dans les familles des ouvriers agricoles immigrées dans le vignoble bordelais ». Dans Faire la cuisine. Analyses pluridisciplinaires d’un nouvel espace de modernité. Sous la direction de Geneviève Cazes-Valette, pp. 152-161. Paris : Cahiers de l’Ocha, 2005.

M. Goyon. Brodeuses amérindiennes / Savoir-faire et cultes féminins / Fiche biographique “ Sheil Orr ”.. Dictionnaire universel des créatrices, 2013. ffhal-01993854f P.2

M. Jégat,UNESCO, Patrimoine culturel immatériel et genre, 2009.

N. Kabeer, « Triples rôles, rôles selon le genre, rapports sociaux le texte politique sous-jacent de la formation à la notion de genre », Le Genre un outil nécessaire, C. Verschuur, J.Bisilliat n°1, 2000.

E. M. Lavaud, « Cuisine et transmissions féminines, pouvoirs et pratiques culinaire en Méditerranée », CNRS, 2018, p.26. URL : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01952000/document

A. Papuchon, 2017, « Rôles sociaux des femmes et des hommes : L’idée persistante d’une vocation maternelle des femmes malgré le déclin de l’adhésion aux stéréotypes de genre », in Marc Collet, Émilie Pénicaud et Laurence Rioux (dir.), Femmes et Hommes, l’égalité en question, Insee Références, p.81

E. Sutherland-Addy, Women, « Intangible Heritage and Development: Perspectives from the African Region », 2001. URL : http://www.unesco.org/culture/ich/doc/src/00162-EN.pdf

L.Turner, L.Wolff, Ministère de la culture, Département des études de la prospective et des statistiques, « Observatoire de l’égalité entre femmes et hommes dans la culture et la communication », 2019.

UNESCO, Égalité des genres : patrimoine et créativité, 2014.

Tex
tes internationaux

Convention pour la sauvegarde du patrimoine immatériel, 2003.

International Symposium on the role of women in transmission intangible culture heritage, Tehran 1999.

Pour citer cet article : Mathilde VO, « Le rôle des femmes dans la préservation du patrimoine culturel immatériel », 28.10.2020, Institut du Genre en Géopolitique

References

References
1 Abdelaziz Thaalbi. La Tunisie Martyre. Ses Revendications. Paris : Jouve, 1920.
2 Friedrich Engels, L’origine de la famille, 1884, p.167.
3 Ibid p.167
4 N.Kabeer, Triples rôles, rôles selon le genre, rapports sociaux le texte politique sous-jacent de la formation à la notion de genre, Le Genre un outil nécessaire, C. Verschuur, J.Bisilliat n°1, 2000.
5 Abdelaziz Thaalbi. La Tunisie Martyre. Ses Revendications. Paris : Jouve, 1920.
6 Cette expression est officialisée lors de la conférence internationale sur les nouvelles perspectives du Programme du patrimoine culturel immatériel en 1993.
7 Convention pour la sauvegarde du patrimoine immatériel, 2003
8 Article 2, Convention pour la sauvegarde du patrimoine immatériel, 2003.
9, 11, 27, 33, 36, 42, 43, 45 Ibid.
10 UNESCO, Egalité des genres : patrimoine et créativité, 2014, p.51.
12 International Symposium on the role of women in transmission intangible culture heritage, Tehran 1999. URL : https://ich.unesco.org/doc/src/00157-EN.pdf
13 Ibid p.2. De l’anglais “In most cultures, women maintain principle roles in the upbriging of children, through which the intergenerational transmission and renewal of many essential forms of intangible heritage occurs”
14 Adrien Papuchon, 2017, « Rôles sociaux des femmes et des hommes : L’idée persistante d’une vocation maternelle des femmes malgré le déclin de l’adhésion aux stéréotypes de genre », in Marc Collet, Émilie Pénicaud et Laurence Rioux (dir.), « Femmes et Hommes, l’égalité en question », Insee Références, p.81
15 International Symposium on the role of women in transmission intangible culture heritage, Tehran 1999. URL: https://ich.unesco.org/doc/src/00157-EN.pdf, p.2. De l’anglais “women are also custodians of intangible cultural heritable which encompasses, among other forms, the performing arts including music, culinary and medicinal knowledge and the know-how for the creation of material culture”
16 Martínez, Carmen, Consuelo Paterna, et Carmen Yago. « Le discours des femmes sur la répartition des tâches domestiques et de soins », Nouvelles Questions Féministes, vol. vol. 29, no. 1, 2010, pp. 94-114.
17 Camille Robert, Louise Toupin, Le travail invisible, 2018
18 UNESCO, Egalité des genres : patrimoine et créativité, 2014, p.63.
19 Esi Sutherland-Addy, Women, Intangible Heritage and Development: Perspectives from the African Region, 2001. URL : http://www.unesco.org/culture/ich/doc/src/00162-EN.pdf
20 Eliza Griswold et Seamus Murphy, Landays: poetry of Afghan women, 2013.
21 Myram Jégat,UNESCO, Patrimoine culturel immatériel et genre, 2009
22 Kathleen Malay, Rizky Raha, How tattoos saved these Indonesian women from sexual slavery in World War II, Vice, 2019. URL : https://www.vice.com/fr/article/3k9g8w/indonesia-comfort-women-japan-world-war-2-tattoos-vice
23 UNESCO, Egalité des genres : patrimoine et créativité, 2014, p.52.
24 Eve-Marie Lavaud, Cuisine et transmissions féminines, pouvoirs et pratiques culinaire en Méditerranée, CNRS, 2018. Disponible sur : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01952000/document
25 Ibid. p.18.
26 Manuel Calvo, « Migration et alimentation ». Information (International Social Science Council) 21(3), 1982, P.383-446.
28 Eve-Marie Lavaud, Cuisine et transmissions féminines, pouvoirs et pratiques culinaire en Méditerranée, CNRS, 2018, p.26. Disponible sur : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01952000/document
29 Chantal Crenn « Le tajine à la bouillie bordelaise. Transmission des manières de cuisine dans les familles des ouvriers agricoles immigrées dans le vignoble bordelais ». Dans Faire la cuisine. Analyses pluridisciplinaires d’un nouvel espace de modernité. Sous la direction de Geneviève Cazes-Valette, 152-161. Paris : Cahiers de l’Ocha, 2005,11.
30 Eve-Marie Lavaud, Cuisine et transmissions féminines, pouvoirs et pratiques culinaire en Méditerranée, CNRS, 2018, p.20 url : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01952000/document
31 UNESCO, Egalité des genres : patrimoine et créativité, 2014, p.62.
32 Natacha BERNERD, « La solidarité entre femmes dans les camps de réfugié·es au Liban comme forme d’empowerment », 24.10.2020, Institut du Genre en Géopolitique : https://igg-geo.org/?p=2325
34 A la découverte de la broderie des Dao Tiênn 28 février 2020, le Courrier du Vietnam. Disponible sur : https://www.lecourri
er.vn/a-la-decouverte-de-la-broderie-des-dao-tien/702974.html
35 Marie Goyon. Brodeuses amérindiennes / Savoir-faire et cultes féminins / Fiche biographique “ Sheil Orr ”.. Dictionnaire universel des créatrices, 2013. ffhal-01993854f P.2
37 Ibid
38 Barley Norton, Songs for the Spirits – Music and Mediums in Modern Vietnam. Champaign: University of Illinois Press, 2009, p.21.
39 UNESCO, Egalité des genres : patrimoine et créativité, 2014, p.53.
40 Laure Turner, Loup Wolff, Ministère de la culture, Département des études de la prospective et des statistiques, Observatoire de l’égalité entre femmes et hommes dans la culture et la communication, 2019.
41 Ibid., p.9
44 Ibid, p. 12.