La communauté LGBT+ au Brésil entre (in)visibilité et rejet : Comment la communauté LGBT+ brésilienne est-elle au centre d’une rupture politique, culturelle et sociale ?

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La communauté LGBT+ au Brésil entre (in)visibilité et rejet :
Comment la communauté LGBT+ brésilienne est-elle au centre d’une rupture politique, culturelle et sociale ?

Illustratrice Yona. Instagram : @welcome_univers

15/05/2020

Julia Canterini

« Je serais incapable d’aimer un fils homosexuel. Je préférerais que mon fils meure dans un accident plutôt que de le voir apparaître avec un moustachu » avait affirmé Jair Bolsonaro, alors député fédéral, pour le magazine Playboy en 2011^[1]“Entrevista Jair Bolsonaro”, Playboy Brasil (2011 Juin) https://www.passeidireto.com/arquivo/63263989/playboy-junho-de-2011-entrevista-jair-bolsonaro?utm-medium=link avant d’ajouter : « Si je vois deux hommes en train de s’embrasser dans la rue, je vais les frapper ». Si Rio de Janeiro a longtemps été perçue comme une destination idéale pour le tourisme LGBT+, l’élection du candidat Jair Bolsonaro a prouvé que l’hostilité envers la communauté au Brésil est loin d’avoir disparu.

Un pays « gay-friendly » en apparence, la culture en avant-garde

Non seulement le Brésil a pendant longtemps joui d’une réputation de pays très libéré au niveau des mœurs, mais il accueille également la plus importante communauté LGBT+ d’Amérique Latine. Rio de Janeiro, ville élue en 2009 par la chaîne MTV comme « meilleure destination gay-friendly au monde^[2]Brissart, Violaine. (2019 Novembre 20). « Rio de Janeiro joue la carte gay ». Consulté sur … Continue reading» regorge de lieux de fête et de rencontre LGBT+ notamment dans le quartier d’Ipanema.

La ville de São Paulo, la plus grande agglomération d’Amérique du Sud, accueille chaque année la plus grande Marche des fiertés au monde. En 2010, « A Parada do Orgulho LGBT^[3]Le défilé de la fierté LGBT.» qui défile depuis 1997 sur l’Avenida Paulista^[4]João Silvério Trevisan, Exposition «Devassos no Paraíso: o Brasil mostra sua cara» (2019), Museo da Diversidade , a rassemblé plus de trois millions de personnes. Le « tourisme LGBT » au Brésil a connu en 2017 une hausse de 11 %, tandis que le tourisme général augmentait de 3,5 %^[5]Fabre S. , (2019 Juin 12) “Pourquoi le Tourisme gay fait de plus en plus rêver les voyagistes?”, pour LaQuotidienne.fr … Continue reading. Le tourisme LGBT+ est défini comme étant « un type de tourisme de niche commercialisé auprès des personnes lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT). Cette forme de tourisme propose des offres et des activités spécifiques à cette clientèle, leur garantissant une certaine liberté, voire une sécurité, pour les destinations, les hébergements touristiques, qui sont soit spécifiquement homosexuels, soit dits « gay-friendly »^[6]Page Wikipedia “Tourisme gay » https://fr.wikipedia.org/wiki/Tourisme_gay».

Le secrétaire pour la Culture de l’État de São Paulo a également a créé en 2012 le Musée de la Diversité Sexuelle^[7]Museo da Diversidade Sexual, [site Web]. Consulté le 08/05/2020. http://www.mds.org.br/ voulu comme le « Premier équipement culturel en Amérique lié au thème^[8]Rubrique “Centres Culturels” du Secrétariat de la culture et de l’économie créative de l’État de São Paulo consulté le 08/05/2020 … Continue reading». Le MDS, aussi appelé le Centre pour la Culture, la Mémoire et les Études sur la Diversité Sexuelle dans l’État de São Paulo, se fixe plusieurs objectifs dont ceux de garantir la préservation et la promotion du patrimoine culturel de la communauté LGBT+ brésilienne ainsi que faire reconnaitre son importance dans la construction sociale, économique et culturelle de la ville et du Brésil.  Le musée définit ainsi ses motivations et ses ambitions :  « Comprenant son rôle important et transformateur dans la culture brésilienne, cet espace gouvernemental a pour mission de préserver le patrimoine social, politique et culturel de la communauté LGBT+ au Brésil à travers la recherche, la sauvegarde et la communication de références matérielles et immatérielles, en vue de valoriser et donner de la visibilité à la diversité sexuelle, contribuer à l’éducation et à la promotion de la pleine citoyenneté et d’une culture des droits humains^[9]Museo da Diversidade Sexual, [site Web]. Consulté le 08/05/2020. http://www.mds.org.br/ ».

Le rendez-vous annuel du Carnaval a beaucoup contribué à faire de Rio et São Paulo des villes offrant une grande visibilité LGBT+. Pendant près d’un mois, les « blocos de rua^[10]Blocs de rue» s’enchaînent, de nuit comme de jour. Il s’agit de rassemblements et de défilés populaires, regroupant parfois des centaines de milliers de personnes réunies pour fêter le carnaval. Cette année, São Paulo a organisé plus d’une cinquantaine de blocos LGBT+, comptant parmi les plus importants de la ville.
Pour Isabela Caldas, une des cinq femmes à l’origine du « Bloco a Diversidade^[11]Bloc de la Diversité» créé en 2010, l’initiative des blocs est une démonstration de force ainsi qu’un espace d’accueil pour la communauté LGBT+ dans un évènement qui fait rayonner la culture du Brésil à travers le monde. « Le carnaval lui-même est déjà une fête très politique et démocratique, avec des gens de toutes sortes en un seul endroit et c’est déjà incroyable. En tant que LGBT+, avoir un espace de représentation au carnaval, pour montrer que nous sommes ensemble et que notre force est plus grande que la violence, est essentiel. Tout est politique quand on est femme et aussi quand on est LGBT^[12]Vanessa Gonzaga (2020, Fevrier 21), « Blocos LGBT pautam diversidade e combate ao preconceito no Carnaval» pour Brasil de Fato … Continue reading », conclut-elle.

La visibilité de la communauté LGBT+ dans la culture brésilienne se traduit également à travers les programmes télévisés tels que les telenovelas, extrêmement populaires, où des personnages LGBT+ y sont souvent figurés. Si la telenovela Torre de Babel, diffusée en 1998, avait dû revoir son scénario jusqu’à supprimer deux personnages féminins car leur relation amoureuse déplaisait aux spectateurs^[13]Rédaction, « La place des homosexuels dans les telenovelas brésiliennes », Le Petit Journal Sao Paulo, (2016, Juillet 24) … Continue reading, les choses semblent avoir réellement évolué depuis. En effet, en 2014, un baiser entre deux hommes est apparu dans la telenovela Amor a Vida^[14]Globo (2014, Janvier 31) « Final de ‘Amor à vida’ tem primeiro beijo gay em novela da Globo » … Continue reading au succès sans précédent. Plus récemment, Liberdade, Liberdade, diffusé
e sur Globo, chaîne battant tous les records d’audience au Brésil, a pour la première fois de l’histoire de la télévision brésilienne, offert une scène de sexe entre deux hommes^[15]Ibid. 13. Et bien que de nombreuses associations aient condamné la représentation caricaturale des personnages homosexuels, souvent réduits à des scènes comiques ou dramatiques, cette scène a été accueillie comme une réelle victoire, un symbole d’une égalité (re)trouvée entre couple homosexuels et hétérosexuels. Le député fédéral Jean Wyllys avait notamment qualifié cette scène le jour de sa diffusion comme « historique^[16]Rédaction, « La place des homosexuels dans les telenovelas brésiliennes », Le Petit Journal Sao Paulo, (2016, Juillet 24) … Continue reading». C’est ce même Jean Wyllys qui avait été célébré en 2005 vainqueur de la cinquième saison de Big Brother Brasil (appelé communément BBB), téléréalité au succès très important depuis plus de vingt ans. Il fut le premier concurrent ouvertement homosexuel du programme et déclara plus tard : « Cela avait une grande pertinence politique, j’ai dit que j’étais homosexuel et j’ai quand même gagné le programme dans un pays homophobe.^[17]Phillips T. (2012 Janvier 27) “Jean Wyllys, Brazil’s first openly gay MP, takes fight to the religious right” pour The Guardian … Continue reading ».

Une violence homophobe appuyée par les institutions étatiques et religieuses

Malgré une certaine visibilité de la communauté dans divers secteurs, le Brésil serait, selon l’ONG Grupo Gay da Bahia (GGB)^[18]Association Grupo Gay da Bahia https://grupogaydabahia.com.br/^[19]Groupe Gay de la région de Bahia, le pays détenant le record d’assassinats LGBTphobes au monde (une personne tuée toutes les seize heures en 2017)^[20]Stop Homophobie, (2019, Juin 22), « Brésil : un assassinat LGBTphobe toutes les 16 heures en moyenne … Continue reading^[21]Baromètre d’alerte sur la situation des droits humains au Brésil, 2019, par Coalition Solidarité Brésil. Ce pays, à la culture patriarcale et chrétienne très marquée, avait même connu de 2007 à 2009 une hausse de 62% des crimes visant la communauté LGBT+. D’après l’ANTRA^[22]Association ANTRA (Association nationale des travestis, transsexuels et transgenres) https://antrabrasil.org/, les personnes transgenres, à 80 % noires ou métisses et issues des classes défavorisées, sont les premières victimes de ces assassinats. Leur espérance de vie ne dépasse pas 35 ans, contre 74,9 ans pour l’ensemble de la population^[23]Rédaction, « Jair Bolsonaro, l’épouvantail de la communauté LGBT de Rio », Le Monde (2018, Novembre 05), disponible sur : … Continue reading.

Si en 2017, la justice avait autorisé les psychologues à proposer des « thérapies de conversion » bien que celles-ci aient été interdite en 1999^[24]Vigna A., (2017 Septembre 20) « Brésil : tollé après l’autorisation de « thérapies de conversion » pour les homosexuels » pour Franceinfo, disponible sur : … Continue reading^[25]Conselho Federal de Psicologia (2019 Juin), Tentativas de Aniquilamento de Subjetividades LGBTIs https://site.cfp.org.br/wp-content/uploads/2019/06/CFP_TentativasAniquilamento_WEB_FINAL.pdf, la Cour suprême a décidé, le 13 Juin 2019^[26]Rédaction, « Brésil : la Cour suprême criminalise l’homophobie », Le Monde (2019 Juin 14) … Continue reading de criminaliser l’homophobie. Cette décision a cependant été assez mal accueillie par le Congrès, à majorité conservatrice et sous influence des Églises. Si la justice semble tendre vers la condamnation de l’homophobie, l’exécutif et le pouvoir parlementaire au contraire, l’encouragent.

En croisade contre les idées progressistes, le président Jair Bolsonaro, semble tout faire pour empêcher les productions culturelles LGBT+ de voir le jour. Entre spectacles annulés et financements compromis, les artistes brésilien.ne.s s’indignent de cette censure sur un fond de guerre culturelle^[27]AFP, (2019, Décembre 20) « Bolsonaro, un an de contre-révolution culturelle au Brésil » pour Le Point disponible sur … Continue reading. L’élection de celui qui se réclame comme l’ennemi de « l’idéologie de genre » et le meilleur défenseur des valeurs traditionnelles de la famille, a déchaîné une vague d’homophobie totalement libérée^[28]Gatinois C., (2018, Octobre 11) « Au Brésil, le triomphe attendu de Bolsonaro déchaîne les violences homophobes » pour Autres Brésils, disponible sur : … Continue reading.

James Green, professeur d’histoire moderne de l’Amérique latine et d’études portugaises et brésiliennes à l’Université Brown de Rhode Island, affirme : « Vous ne pouvez pas étudier l’homosexualité sans comprendre le genre, car l’homosexualité est une confrontation directe avec les notions de genre construites au sein de la société. Les lesbiennes qui ne reproduisent pas les normes traditionnelles des femmes passives, ou les gays qui ne correspondent pas aux normes masculines, entrent en conflit avec l’organisation de la société patriarcale et avec la famille traditionnelle.^[29]José Gatti entrevista James Green (2000), Mais amor e mais tesão: história da homossexualidade no Brasil ». Si cette citation prouve l’importance de la communauté LGBT+ dans les problématiques de genre, elle explique également en quoi le Brésil est un terreau idéal pour l’homophobie qui trouve ses racines en partie dans les institutions religieuses. Les institutions étatiques et les lois flirtent dangereusement avec les pouvoirs religieux^[30]Vianna T. “Faire de l’Etat laïque une réalité» Revista forum n° 92 (2010, Novembre) traduit par Roger Guilloux pour Autres Brésils … Continue reading. Bien que le Brésil soit un pays laïc, il demeure le premier pays catholique^[31]Oualalou L., (2013 Juillet 21) “Le plus grand pays catholique pe rd des fidèles” pour Le Figaro … Continue reading au monde, avec une poussée très forte des Églises évangéliques^[32]Ibid.. Les Églises évangéliques sont une branche du protestantisme dans laquelle la Bible fait particulièrement autorité dans la vie et la foi du croyant. La Bible est considérée comme normative sur les plans théologique et pratique. Si Bolsonaro a pu compter sur les 70% d’intention de vote^[33]De Chalus A., (2018, Octobre 22) « Au Brésil, une nette préférence des évangéliques pour Bolsonaro », pour La Croix disponible sur : … Continue reading de la part des évangéliques, c’est également grâce à l’influence de figures religieuses et extrêmement populaires au Brésil. Proches des thèses conservatrices, les Évangéliques représentent aujourd’hui un quart de la population brésilienne, alors qu’ils étaient moins de 10 % en 1991^[34]Ogier T. (2018 Octobre 28) « Brésil : l’irrésistible croissance des églises évangéliques » pour LesEchos … Continue reading. Leur influence politique est donc en constante progression. Le pasteur pentecôtiste Silas Malafaia, très proche du président^[35]Gatinois C., (2019 Avril 10) « Au Brésil, le lobby évangélique se sent délaissé par le président Bolsonaro » pour Le Monde … Continue reading, est en effet connu pour ses prises de positions homophobes. Il s’était notamment opposé à une loi proposée par Dilma Roussef sur la pénalisation de l’homophobie^[36]Tavaras P., (2013 Mars 10) « Le pasteur Silas Malafaia, ou la tentation homophobe du Brésil » traduit par Cerqueira E. pour Global Voices https://fr.globalvoices.org/2013/03/10/140326/ au nom de la protection de la liberté d’expression. L’influence de la parole catholique et évangélique sur la politique brésilienne, et de surcroit sur le maintien de l’homophobie, est très importante. Ainsi, en 2013, l’État de Rio de Janeiro a voté une loi condamnant les discriminations LGBTphobes, mais qui exclut les institutions religieuses des sanctions retenues^[37]Robineau J., (2015 Septembre 21) « Brésil : homosexualité, croyances et intolérance » pour Le Journal International … Continue reading.

La place de la lutte LGBT+ au sein du politique

Les mouvements LGBT+ se sont organisés pour faire résistance à la vague d’homophobie et de sexisme portée par le gouvernement. Ils tentent plus que jamais d’occuper l’espace public, souvent au péril de leur vie. Les deux exemples les plus concrets demeurent ceux de Jean Wyllys et Marielle Franco. Le député Jean Wyllys, ouvertement homosexuel et défenseur des droits des personnes LGBT+, élu en 2014 puis en 2018 a été contraint de fuir le pays en 2019, en annonçant alors qu’il s’exilait en raison des menaces de mort dont il a fait l’objet depuis l’élection de Jair Bolsonaro^[38]Rédaction, “Brazil’s sole openly gay congressman leaves country after death threats” The Guardian (2019 Janvier 24), disponible sur … Continue reading.

Le féminicide politique de Marielle Franco, élue carioca^[39]Signifiant originaire de Rio de Janeiro. luttant pour les droits des femmes, les droits des habitant.e.s des favelas, les droits LGBT+ et les droits des afro-brésilien.ne.s, assassinée le 14 mars 2018, a provoqué un réel sursaut contestataire au sein de la communauté LGBT+ et des féministes. Marielle Franco et son histoire, sont aujourd’hui encore le symbole des conséquences de la violence homophobe et misogyne. Elle représente l’antithèse de Bolsonaro : le lesbianisme et l’antiracisme en politiques. Sa veuve, Monica Benicio, rappelait en 2019 lors de la conférence lesbienne européenne à Kiev que « La révolution est féministe, LGBTQI, noire et indigène^[40]Rédaction (2019 Mai 07) « Monica Benicio, veuve de Marielle Franco : « La révolution est féministe, LGBTQI, noire et indigène », Komitid … Continue reading. Lors de cette conférence, elle a aussi affirmé : « Mon lesbianisme fait de moi une victime principale de la violence et du viol correctif. (…)  Il y a eu une augmentation de 214 % des féminicides lesbiens, et même le titre de membre du Conseil n’a pas empêché ma conjointe d’être prise pour cible et assassinée.^[41]UN Women (2019 Avril 19) “The largest network of lesbian activists in the region call for greater equality and inclusion” … Continue reading».

Le 26 avril nous célébrions la journée internationale de la visibilité lesbienne. Si les groupes gays masculins ont toujours eu une certaine visibilité, les lesbiennes, en raison de leur condition de femmes, ont toujours été relayées au second plan, peu actrices de l’espace public et encore moins de la lutte politique^[42]O Lesbianismo no Brasil, de Luiz Mott. Porto Alegre, Editora Mercado Aberto, 1987.^[43]Fernandes M., (2018 Juin 12) « O movimento das mulheres lésbicas feministas no Brasil” pour Cult, disponible sur : … Continue reading. Ainsi, les lesbiennes brésiliennes attendront l’initiative de Miriam Martinho^[44]Revista Da Boitempo, (2019), « LGBT », Margem Esquerda n° 33 https://boitempoeditorial.files.wordpress.com/2019/10/poster-a-liberdade-c389-um-projeto-coletivo.pdf en 1979 pour se réunir dans un groupe d’action lesbien-féministe, le GALF. Pour promouvoir l’égalité femme-homme en politique, l’initiative Brasil 50-50^[45]Brasil 50-50 http://www.brasil5050.org.br/ de UN Women^[46]UN Women, (2018 Novembre 14), « Dans toute l’Amérique latine, les femmes répondent à la violence en politique » … Continue reading, en s’appuyant sur le centre de données « Gênero e Número^[47]Gênero e Número http://www.generonumero.media/^[48]Genre et nombre» souhaite donner plus de visibilité aux femmes noires, autochtones et LBTI et à la violence politique à l’égard des femmes, en promouvant leur représentation et participation politique.

Selon une étude de l’ONU, le Brésil se place à la 154e place dans le classement de la représentation féminine au sein des instances parlementaires^[49]Taranto Goulart L. « Les femmes brésiliennes en lutte contre des siècles d’inégalité́ » (2019 Mars)  … Continue reading. Marielle Franco avait réussi à donner une réelle visibilité à la lutte pour les droits LGBT+ et particulièrement sur la question du lesbianisme noir^[50]« Lesbianisme noir au Brésil », Nouvelles Questions Féministes, vol. vol. 21, no. 1, 2002, pp. 110-124. Entretien avec Neusa Das Dores Pereira et Elizabeth Calvet, réalisé et … Continue reading qui historiquement au Brésil peinait à se forger une réelle place entre revendications féministes, LGBT+ et antiracistes. Son assassinat n’a pas permis à ses bourreaux d’éteindre son message, qui au contraire a été porté et accentué par les prises de positions et les actions des mouvements dont elle est à présent la martyre^[51]Weber G., () « Marielle Franco : symbole de la lutte queer afro-brésilienne sur les internets » (2020 Août 19) … Continue reading.

Si le gouvernement du président Bolsonaro marque un réel retour en arrière en matière de droits et de protection de la communauté LGBT+ dans un pays habité par le machisme, le sexisme et l’homophobie, les mobilisations et les actions politiques de la communauté, laissent entrevoir l’espoir d’un futur meilleur. Frédéric Martel, journaliste à France Culture et auteur de Global Gay (2013), affirmait suite à une enquête sur la situation des droits LGBT+ dans le monde : « Ce continent a très très fortement avancé sur cette question, plus encore que l’Europe, et bien sûr plus que l’Afrique ou l’Asie, porté par l’Argentine, l’Uruguay, des pays comme le Mexique, le Brésil, le Chili (…) qui ont fait au fond de la question de l’homosexualité… On est passé de la pénalisation à la pénalisation de l’homophobie, et c’est une évolution très significative^[52]Bardou F. (2015 Août 25) « L’Amérique latine à la pointe des droits des LGBT » pour Médiapart … Continue reading».

Sources

“Entrevista Jair Bolsonaro”, Playboy Brasil (2011 Juin) https://www.passeidireto.com/arquivo/63263989/playboy-junho-de-2011-entrevista-jair-bolsonaro?utm-medium=link

João Silvério Trevisan, Exposition «Devassos no Paraíso: o Brasil mostra sua cara» (2019), Museo da Diversidade

Rubrique “Centres Culturels” du Secrétariat de la culture et de l’économie créative de l’État de São Paulo http://www.cultura.sp.gov.br/category/programas/centros-culturais/

Museo da Diversidade Sexual http://www.mds.org.br/

Page Wikipedia « Tourisme gay » https://fr.wikipedia.org/wiki/Tourisme_gay

Vanessa Gonzaga (2020, Fevrier 21), « Blocos LGBT pautam diversidade e combate ao preconceito no Carnaval» pour Brasil de Fato https://www.brasildefatope.com.br/2020/02/21/blocos-lgbt-pautam-diversidade-e-combate-ao-preconceito-no-carnaval

Globo (2014, Janvier 31) « Final de ‘Amor à vida’ tem primeiro beijo gay em novela da Globo » http://g1.globo.com/pop-arte/noticia/2014/01/final-de-amor-vida-tem-primeiro-beijo-gay-em-novela-da-globo.html

Rédaction, « La place des homosexuels dans les telenovelas brésiliennes », Le Petit Journal Sao Paulo, (2016, Juillet 24) https://lepetitjournal.com/sao-paulo/actualites/television-la-place-des-homosexuels-dans-les-telenovelas-bresiliennes-41849

Association Grupo Gay da Bahia  https://grupogaydabahia.com.br/

Stop Homophobie, (2019, Juin 22), « Brésil : un assassinat LGBTphobe toutes les 16 heures en moyenne » https://www.stophomophobie.com/bresil-un-assassinat-lgbtphobe-toutes-les-16-heures-en-moyenne-video/

Association ANTRA  https://antrabrasil.org/

Rédaction, « Jair Bolsonaro, l’épouvantail de la communauté LGBT de Rio », Le Monde (2018, Novembre 05) https://www.lemonde.fr/photo/portfolio/2018/11/05/jair-bolsonaro-l-epouvantail-de-la-communaute-lgbt-de-rio_5379172_4789037.html

AFP, (2019, Décembre 20) « Bolsonaro, un an de contre-révolution culturelle au Brésil » pour Le Point https://www.lepoint.fr/monde/bolsonaro-un-an-de-contre-revolution-culturelle-au-bresil-20-12-2019-2354195_24.php

Gatinois C., (2018, Octobre 11) « Au Brésil, le triomphe attendu de Bolsonaro déchaîne les violences homophobes » pour Autres Brésils https://www.autresbresils.net/Au-Bresil-le-triomphe-attendu-de-Bolsonaro-dechaine-les-violences-homophobes

Vigna A., (2017 Septembre 20) « Brésil : tollé après l’autorisation de « thérapies de conversion » pour les homosexuels » pour Franceinfo https://www.francetvinfo.fr/monde/bresil/bresil-tolle-apres-l-autorisation-de-therapies-de-conversion-pour-les-homosexuels_2380041.html

Conselho Federal de Psicologia (2019 Juin), Tentativas de Aniquilamento de Subjetividades LGBTIs https://site.cfp.org.br/wp-content/uploads/2019/06/CFP_TentativasAniquilamento_WEB_FINAL.pdf

José Gatti entrevista James Green (2000), Mais amor e mais tesão: história da homossexualidade no Brasil

De Chalus A., (2018, Octobre 22) « Au Brésil, une nette préférence des évangéliques pour Bolsonaro », pour La Croix https://www.la-croix.com/Monde/Ameriques/Au-Bresil-nette-preference-evangeliques-Bolsonaro-2018-10-22-1200977685

Rédaction, « Au Brésil, victoire de Netflix et de son Jésus gay face à la censure religieuse », France 24, (2020 Janvier 10), https://www.france24.com/fr/20200110-au-br%C3%A9sil-victoire-de-netflix-et-de-son-j%C3%A9sus-gay-face-%C3%A0-la-censure-religieuse

Rédaction, “Brazil’s sole openly gay congressman leaves country after death threats” The Guardian (2019 Janvier 24) https://www.theguardian.com/world/2019/jan/24/jean-wyllys-brazils-openly-gay-congressman-leaves-job-country-amid-death-threats

UN Women (2019 Avril 19) “The largest network of lesbian activists in the region call for greater equality and inclusion” https://eca.unwomen.org/pt/news/stories/2019/04/the-largest-network-of-lesbian-activists-in-the-region-call-for-greater-equality-and-inclusion

Lesbianismo no Brasil, de Luiz Mott. Porto Alegre, Editora Mercado Aberto, 1987.

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« Lesbianisme noir au Brésil », Nouvelles Questions Féministes, vol. vol. 21, no. 1, 2002, pp. 110-124. Entretien avec Neusa Das Dores Pereira et Elizabeth Calvet, réalisé et traduit par Jules Falquet https://www.cairn.info/revue-nouvelles-questions-feministes-2002-1-page-110.htm

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Oualalou L., (2013 Juillet 21) “Le plus grand pays catholique perd des fidèles” pour Le Figaro https://www.lefigaro.fr/international/2013/07/21/01003-20130721ARTFIG00155-le-plus-grand-pays-catholique-perd-des-fideles.php

Vianna T. “Faire de l’Etat laïque une réalité» Revista forum n° 92 (2010, Novembre) traduit par Roger Guilloux pour Autres Brésils https://www.autresbresils.net/IMG/pdf/traducao_-_Efeitivar_o_Estado_laico.pdf

Ogier T. (2018 Octobre 28) « Brésil : l’irrésistible croissance des églises évangéliques » pour LesEchos https://www.lesechos.fr/monde/ameriques/bresil-lirresistible-croissance-des-eglises-evangeliques-143507

Gatinois C., (2019 Avril 10) « Au Brésil, le lobby évangélique se sent délaissé par le président Bolsonaro » pour Le Monde https://www.lemonde.fr/international/article/2019/04/10/au-bresil-le-lobby-evangelique-se-sent-delaisse-par-le-president-bolsonaro_5448265_3210.html

Tavaras P., (2013 Mars 10) « Le pasteur Silas Malafaia, ou la tentation homophobe du Brésil » traduit par Cerqueira E. pour Global Voices https://fr.globalvoices.org/2013/03/10/140326/

Robineau J., (2015 Septembre 21) « Brésil : homosexualité, croyances et intolérance » pour Le Journal International https://www.lejournalinternational.fr/Bresil-homosexualite-croyances-et-intolerance_a3273.html

Rédaction (2019 Mai 07) « Monica Benicio, veuve de Marielle Franco : « La révolution est féministe, LGBTQI, noire et indigène » », Komitid https://www.komitid.fr/2019/05/07/monica-benicio-veuve-de-marielle-franco-la-revolution-est-feministe-lgbtqi-noire-et-indigene/

Revista Da Boitempo, (2019), « LGBT », Margem Esquerda n° 33 https://boitempoeditorial.files.wordpress.com/2019/10/poster-a-liberdade-c389-um-projeto-coletivo.pdf

Bardou F. (2015 Août 25) « L’Amérique latine à la pointe des droits des LGBT » pour Médiapart https://blogs.mediapart.fr/florian-bardou/blog/250815/l-amerique-latine-la-pointe-des-droits-des-lgbt

Pour citer cet article : Canterini Julia, « La communauté LGBT+ au Brésil entre (in)visibilité et rejet : Comment la communauté LGBT+ brésilienne est-elle au centre d’une rupture politique, culturelle et sociale? », 15.05.2020, Institut du Genre en Géopolitique.